Bonne nouvelle pour les amis des animaux et les taureaux d’Amérique du Sud ! Le 12 juin 2024, le Parlement colombien a voté l’interdiction de toutes les activités liées à la tauromachie dans le pays. L’abolition de la corrida en Colombie est l’aboutissement d’un long affrontement entre les partisans d’une tradition tauromachique séculaire et les défenseurs des droits des animaux. Mais quels sont le contexte et les conditions qui ont permis aux députés colombiens de bannir cette pratique cruelle du pays ? Voyons cela tout de suite !

Un tournant législatif décisif pour le bien-être animal avec l’interdiction de la corrida en Colombie

Après pas moins de 14 tentatives infructueuses, les députés parlementaires ont enfin adopté, à 93 voix pour et 2 voix contre, le projet de loi anticorrida à l’initiative des écologistes. Preuve que la ténacité finit par payer ! Ce vote était l’ultime étape législative à franchir avant de soumettre le texte au Président colombien Gustavo Petro pour approbation officielle. Une formalité, si l’on en croit le message publié sur son compte X : « Félicitations à ceux qui ont enfin réussi à faire en sorte que la mort ne soit plus un spectacle. »

D’ici à 2027 – date de l’entrée en vigueur de cette loi, l’État colombien aura deux missions principales :

  • garantir des emplois alternatifs aux personnes vivant d’une activité tauromachique (élevages bovins, ganaderias, toreros, etc.) ;
  • recycler les arènes et enclos dédiés à la corrida pour y organiser des événements sportifs et culturels.

Mais l’abolition de la corrida en Colombie est aussi le reflet d’une évolution de la société colombienne désireuse d’exprimer sa singularité et sa modernité !

La tauromachie, un vestige de la colonisation européenne qui tarde à s’effondrer dans de nombreux pays

C’était un argument majeur des députés soutenant le projet : la corrida est l’un des héritages culturels les plus controversés de la colonisation espagnole. En effet, au XVe siècle, les conquistadors ont massacré la population américaine locale, comme les Muiscas, et imposé leurs coutumes. Aujourd’hui, de nombreux Colombiens veulent se détacher de ces traditions et revendiquent leur identité propre.

Les députés qui ont porté ce projet de loi ont également fait valoir que la corrida allait à l’encontre d’un des principes constitutionnels de la Colombie : « la reconnaissance des animaux en tant qu’êtres sensibles ayant droit à une protection spéciale contre les mauvais traitements et la violence ». Un bel exemple d’harmonie entre un gouvernement et les valeurs de son pays !

La Colombie quitte ainsi le club des procorrida, à présent réduit à 7 membres : le Pérou, le Mexique, l’Équateur, le Venezuela, l’Espagne, le Portugal et la France. Une situation de moins en moins tenable, surtout en Europe : en 2024, 77 % des Français, Espagnols et Portugais pensent que la tauromachie cause des souffrances inutiles aux taureaux. Et parmi eux, plus de 50 % estiment que la corrida devrait être supprimée ! Il ne reste plus qu’aux dirigeants européens à s’aligner avec l’opinion de leurs citoyens…

infographie popularite corrida Europe

Infographie utilisée avec l’autorisation de © CAS International. Tous droits réservés.

🐶 En matière de protection animale, l’Espagne n’est pas la plus mauvaise élève de la classe européenne.

Il faudra encore du temps pour que l’estocade finale soit portée à la tauromachie à l’échelle mondiale. Mais même si la corrida reste légale dans certains pays, n’oublions pas les progrès réalisés en termes de protection des animaux en général ! Par exemple, saviez-vous que la Belgique a inscrit le bien-être animal dans sa constitution en mai 2024 ? Ou que vous pouvez agir pour la biodiversité grâce à vos recherches en ligne ?

Marie Gauthier, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Cécile, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Abolition de la corrida en Colombie


https://www.geo.fr/animaux/la-colombie-interdit-la-corrida-quels-sont-les-7-pays-qui-l-autorisent-toujours-220426

Survey


Image de couverture : Merio sur Pixabay, image libre de droits.