Après un demi-siècle de tradition, Mexico vote le 18 mars 2025, l’abolition de la corrida qui prendra effet en 2027. D’ici là, le spectacle de la mise à mort du taureau dans l’arène et des tortures que lui inflige le toréro est définitivement proscrit ! À moins d’un mois d’intervalle, le 2 avril, Michoacán, autre état du Mexique, signe à son tour l’interdiction. La disparition des novilladas et tauromachies des férias du monde entier est-elle en passe de se réaliser ? Force est de constater que le déclin de cette coutume s’accélère !

Une tradition barbare encore présente en Amérique latine, dans les pays ibériques et le sud de la France

C’est en Andalousie et à Madrid, bastions de la tauromachie que la pratique s’obstine. L’arrière-pays sévillan rassemble sur ses terres des élevages de bovins destinés à entrer dans l’arène. Cette tradition hispanique moyenâgeuse est considérée depuis 2013 comme patrimoine culturel immatériel. Pourtant la mobilisation est grande en Espagne où la Catalogne l’a déjà abolie depuis 2010.

Le rituel se déroule en 3 actes et dure à peu près 20 minutes. Le mouchoir blanc annonce l’entrée de la bête suivante et le début d’un combat. Les taureaux doivent avoir entre 4 et 6 ans. Les novadillas opposent les plus jeunes entre 3 et 4 ans à des toréros moins expérimentés. Après avoir passé la matinée dans l’obscurité de la chambre noire, l’animal est projeté dans l’arène, aveuglé par le soleil. Le spectacle impitoyable commence.

En France, 1 000 taureaux sont torturés et mis à mort chaque année pour satisfaire les coutumes locales. Les arènes d’Arles continuent d’accueillir la féria pascale où la tauromachie est encore à l’honneur, comme pour les villes de Bayonne et Nîmes.

Malgré les aficionados, le déclin est amorcé pour l’abolition de la corrida grâce à une prise de conscience éthique pour le bien-être animal

En Amérique latine, le Brésil, le Chili, l’Argentine, l’Uruguay, le Guatemala et la Colombie ont déjà voté son interdiction. Deux autres États du Mexique, fiefs de la tauromachie, s’inclinent à leur tour. Mexico (CDMX) a réalisé un vote historique (61 voix pour, et seulement 1 voix contre), et Michoacán, un vote sans précédent avec 19 voix pour, 9 voix contre et 8 abstentions.

En France, selon un dernier sondage de l’IFOP, 74 % des Français sont favorables à l’interdiction de la tauromachie. C’est la génération des 18/35 ans qui réalise un score élevé avec 89 % contre 69 % chez les personnes plus âgées. De plus, les enjeux économiques de la baisse de fréquentation évidente et des coûts d’organisation élevés tendent à la faire disparaître.

La nouvelle proposition de loi n° 1292 visant à la supprimer définitivement vient d’être présentée à l’Assemblée nationale ce 17 avril 2025. Son texte commence par un extrait de la chanson engagée et poignante de Francis Cabrel, « la corrida », 1994. Le chanteur donne la parole à l’animal avec justesse et émotion pour une prise de conscience inévitable.

L’abolition de la corrida n’a jamais été aussi proche. L’engagement des ONG, des fondations et des artistes est un accélérateur évident. De plus, avec la génération Y pour laquelle les piliers principaux sont l’éthique et le bien-être animal, on ne peut qu’espérer un changement radical pour les années à venir. 👉 Autre bonne nouvelle à lire, le combat contre la chasse aux baleines.

Anne Van de Flaes, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Anne, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

IFOP : Le regard des Français sur la corrida – IFOP
Assemblée nationale : Proposition de loi, n° 1292 – 17e législature – Assemblée nationale
No Corrida : La corrida avec effusion de sang et mise à mort interdite à Mexico. Un premier pas vers l’abolition ? – No Corrida
Animanaturalis : Prohíben la muerte del toro en CDMX ¿Será el primer paso para la extinción de la tauromaquia? | AnimaNaturalis
Michoacán proscribe a la tauromaquia en una votación histórica | AnimaNaturalis
Aquitaineonline
crédit photo : Anne Van de Flaes