6 idées simples à adopter pour contribuer à la protection des hérissons

Petit mammifère piquant, le hérisson d’Europe passe presque inaperçu dans nos parcs, jardins et forêts. Malgré tout, il reste une espèce emblématique de nos villes et campagnes où sa présence est indispensable à la biodiversité. Il est vrai que son impact dans la chaîne alimentaire est crucial et la défense de son environnement essentielle. La survie de cette petite bête dépend de la préservation de notre écosystème. Malheureusement, cet animal protégé est en voie d’extinction aujourd’hui. Vous aimez les hérissons et souhaitez intervenir dans leur sauvegarde ? Belle initiative ! Car pour freiner ce déclin, vous pouvez encore agir pour protéger les hérissons avec des gestes faciles à mettre en pratique. Découvrez dans cet article comment participer à la conservation de sa population.

« On peut juger la grandeur et la valeur morale d’une nation à la façon dont elle traite ses animaux. » Mahatma Gandhi

1.    Connaître le hérisson et son rôle dans la biodiversité pour mieux le protéger

Le hérisson d’Europe, espèce en voie d’extinction, est un mammifère principalement insectivore mais à tendance omnivore. Cette petite bête apprécie particulièrement les scarabées, les chenilles, les limaces et les lombrics. Occasionnellement et par nécessité, il peut s’orienter vers des grenouilles et des lézards ou des fruits et des baies.

Vous pouvez l’observer dans les forêts de feuillus riches en sous-bois, mais il préfère les prairies et les bosquets pour s’y cacher. La majorité de son activité se fait la nuit pour la recherche de nourriture. Sa fonction de prédateur primaire dans le cycle alimentaire maintient une harmonie dans l’écosystème et régule certaines espèces. La disparition du hérisson pourrait causer un déséquilibre dans la biodiversité, avec la prolifération d’animaux destructeurs.

2.    Définir les dangers entraînant la disparition du hérisson d’Europe

Le déclin du hérisson commun devient très préoccupant. En effet, l’Union internationale pour la conservation de la nature a déclaré en 2024, lors de la COP16,  que sa population est « quasi menacée » à ce jour. Les principaux dangers pour cette espèce protégée sont les activités humaines :

• La destruction de son écosystème avec la suppression des haies et des souches d’arbres.
• La fragmentation de son habitat due à l’agriculture intensive entraînant un isolement des populations et une baisse de la reproduction.
• Les collisions routières qui représentent 83 % du taux de mortalité en 2023 d’après le rapport de France Nature Environnement.

• Les produits chimiques utilisés dans les jardins comme les anti-limaces, les pesticides ou les raticides.
• La raréfaction des insectes qui impacte son alimentation.

Ils existent également des menaces naturelles qui ont des incidences sur leur disparition. Par exemple, les prédateurs sauvages comme le grand-duc, le blaireau, la buse ou le renard. Certaines maladies peuvent causer la mort de l’animal telles que les vers intestinaux ou pulmonaires, les puces du hérisson. Les animaux domestiques, notamment le chien, sont capables de blesser ou tuer un hérisson.

3.    Changer les comportements inadaptés pour préserver l’espèce menacée

Le hérisson est une espèce sauvage qu’il faut respecter et protéger. Il peut cohabiter avec l’homme très aisément, même au sein des villes grâce à la création de zones vertes comme les forêts Miyawaki. Une modification de nos habitudes et une réelle volonté d’agir peuvent aider à sauver cet animal en voie de disparition. Voici quelques idées à mettre en place :

• Utiliser des produits naturels pour le potager : engrais à base de laine de mouton bio, cendre (anti-limaces), marc de café, purin d’orties.
• Rouler moins vite la nuit et être plus vigilant aux abords des routes secondaires.
• Vérifier sous les haies et arbustes avant un débroussaillage ou une tonte.
• Privilégier le compostage plutôt qu’un feu de feuilles ou contrôler la présence du hérisson avant la combustion.
• Sécuriser les accès d’une piscine, mais aussi des points d’eau : poser une planche, un grillage semi-immergé ou des cailloux aux alentours pour que le hérisson puisse grimper.
• Ne pas jeter de déchet type canette, tuyauterie ou sac plastique, sinon il pourrait rester coincé.
• Mettre en sûreté les regards de gouttières et les canalisations.

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4.    Agir pour protéger les hérissons en construisant un environnement naturel favorisant la biodiversité

Vous aimez bricoler ? Passez à l’action ! Vous pouvez intervenir dans les jardins, autour des immeubles ou dans les parcs, afin de préserver au mieux l’habitat de ce mammifère. En effet, il se déplace beaucoup pour chercher sa nourriture et utilise des zones de passage comme les haies, les bas de murs ou les buissons. La création de corridors avec une ouverture à ras le sol dans nos grillages et clôtures laissera cette petite bête circuler librement entre les différents espaces.

La construction d’un abri dans une zone protégée est utile pour que les animaux puissent s’y cacher, se reproduire et hiberner. A proximité, vous pouvez semer des plantes mellifères telles que la campanule, le framboisier et l’aubépine, qui produisent du pollen, ressources indispensables pour les insectes. Privilégiez la diversité végétale. Un tas de feuilles, de paille ou de compost le sécurisera et lui fournira chaleur et nourriture. Vous pouvez également lui mettre une coupelle basse remplie d’eau pour la période estivale.

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5.    Sauver les animaux errants ou blessés sur la voie publique

Avez-vous déjà croisé un hérisson la journée ? Si c’est le cas, il faut l’observer avant d’agir. Ayant une activité semi-nocturne, ce mammifère se montre rarement le jour. Donc s’il se met en boule et grogne cela montre que tout va bien ! Vous pouvez passer votre chemin.

A contrario, s’il est amorphe, allongé de côté ou à plat, s’il boite ou présente une plaie avec des larves et des mouches, il faut réagir très vite. Vous devez transporter l’animal avec précaution, à l’aide d’un gant ou d’un chiffon puis le placer rapidement dans un contenant avec un linge chaud ou des journaux. Pour lui laisser le maximum de chances de survie, vous ne pouvez pas l’hydrater ou le nourrir pendant le sauvetage.

Quand vous trouvez cette petite bête en hiver, endormie dans un garage, sous un tas de bois ou dans le compost, cela n’est pas synonyme de danger. Il hiberne ! De même, la découverte d’un bébé seul n’indique pas qu’il soit abandonné. Il faut surveiller les alentours pour voir la présence d’adultes avant d’intervenir. N’oubliez pas qu’un hérisson est une espèce sauvage, protégée par la loi (Art. L411-1 du Code de l’environnement) qui interdit la destruction, le ramassage et la détention de ce mammifère. En cas de doute, contactez un centre de soin pour animaux sauvages ou la ligue de protection des oiseaux, la LPO, de votre région qui pourra vous indiquer la marche à suivre.

6.    Mettre en avant des initiatives positives pour préserver la population du hérisson d’Europe

Il existe des solutions innovantes dont vous pouvez vous inspirer ou diffuser autour de vous pour soutenir la cause des hérissons. A l’échelle locale des communes installent des panneaux à leur entrée pour signaler la traversée de hérissons. Certains habitants les imitent, notamment en les fabricant eux-mêmes.

Au niveau régional, de grandes agglomérations ont choisi une politique de sauvegarde de la biodiversité. La ville de Caen, précurseur du projet Piqu’en Ville, a aménagé des passages pour la petite faune entre les jardins.

Des passerelles végétalisées sont construites pour le franchissement des autoroutes. En Mayenne, un écoduc a été construit sous l’A81 en 2018. Ce tunnel passant sous les grands axes routiers permet aux espèces de traverser en toute sécurité. Cela empêche les populations de hérissons d’être isolées en favorisant le brassage naturel.
▶  A regarder : La construction de l’écoduc en Mayenne. Depuis, 19 éco-ponts ont vu le jour en France entre 2022 et 2023.

Vous voulez investir dans un projet éco-responsable ? Vous pouvez devenir propriétaire de parcelles forestières pour protéger la faune, notamment les lisières de bois où le hérisson aime se cacher.

Le hérisson d’Europe est en voie d’extinction, c’est une triste réalité. L’homme endosse une très grande responsabilité dans son déclin, mais également celui de son habitat. Pourtant, cette petite boule piquante mérite toute notre attention, car l’absence de ce maillon essentiel peut entraîner la disparition de tout un écosystème. Vous avez toutes les ressources nécessaires pour relever ce défi et agir pour protéger les hérissons.

 

Vanessa Lobstein, pour e-writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Clémence, tuteur de formation chez FRW

 

Sources :
https://www.lpo.fr/media/read/9841/file/FM_HERISSON%20D%27EUROPE_d%C3%A9cembre2023Web.pdf
https://www.lpo.fr/media/read/13017/file/GuideHerisson_Gratuit_V2_WEB.pdf
https://www.30millionsdamis.fr/actualites/article/25092-le-herisson-une-espece-sentinelle/
https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/un-million-d-euros-pour-faire-traverser-les-herissons-5624986
https://www.30millionsdamis.fr/actualites/article/24541-autoroutes-des-ecoponts-pour-ne-pas-entraver-la-faune-sauvage/
https://www.helloasso.com/associations/groupe-mammalogique-normand/collectes/piqu-caen-un-herisson-dans-mon-jardin/

https://fne.asso.fr/actualites/operation-herisson-bilan-2023

Illustrations : istock