Vous êtes convaincu que l’heure est à la protection de l’environnement et de sa diversité ? Félicitations, vous avez déjà fait une belle part du chemin ! Puisque la nature pourvoit à nos besoins essentiels, elle doit demeurer un milieu favorable à l’épanouissement de la vie. Alors comment protéger la biodiversité concrètement ? Si les décisions au plus haut niveau politique et économique demeurent déterminantes dans la sauvegarde du vivant et de sa richesse, nous avons tous notre rôle à jouer. Il existe quantité d’éco-gestes à adopter afin d’économiser les ressources et réduire les émissions de carbone. Mais quelles actions individuelles pouvons-nous entreprendre en faveur de la faune et de la flore, en tant que citoyens et Terriens avant tout ? Voici quelques pistes pour contribuer activement à la préservation des espèces qui peuplent nos quartiers, nos rues et nos jardins.

1 – Observer son environnement à différentes heures de la journée… et de la nuit !

En tant qu’êtres vivants, nous dépendons de la biodiversité pour nous nourrir, nous soigner et maintenir un climat vivable. Forêts, plaines, milieux aquatiques, mais aussi parcs et potagers, abritent des écosystèmes indispensables à notre survie. Et si vous commenciez par découvrir ce qui se trouve à votre porte ?

« Regardez profondément dans la nature, et alors vous comprendrez tout beaucoup mieux. » Albert Einstein

En d’autres termes, l’observation précède la connaissance. Vous souhaitez décoder l’organisation du règne végétal et animal dans votre jardin ou votre quartier ? Alors, trouvez un poste de guet, mettez tous vos sens en éveil et patientez… Donnez-vous cette chance de créer un lien précieux avec votre environnement et laissez-vous surprendre par le surgissement de la vie. À l’aube, au crépuscule et pourquoi pas de nuit ! Laissez vos yeux s’accoutumer à l’obscurité ou utilisez des jumelles à vision nocturne pour observer les animaux dans le noir, même total. Ainsi, vous aurez tout le loisir de contempler au plus près ce foisonnement de vie, à des heures privilégiées.

Cependant, il ne s’agit pas d’apprivoiser ces espèces, mais bien d’adopter une posture de spectateur. Et rappelez-vous, ce n’est pas une question d’éloignement : l’aventure sensorielle est au coin de la rue ! Aux beaux jours, attendez le crépuscule et parcourez les haies du regard, à la recherche du discret ver luisant ou de l’inoffensif lucane cerf-volant. Tentez de distinguer les battements d’ailes furtifs des chauves-souris ou le hululement d’une chouette à la recherche d’un partenaire…

2- Aménager son balcon ou son jardin pour accueillir une faune et une flore variées

Saviez-vous que 20 000 espèces n’existent qu’en France, dont 84 % en Outre-mer ? Un récent recensement de l’INPN (Inventaire national du patrimoine naturel) fait état de près de 190 000 espèces animales et végétales sauvages peuplant les territoires ultramarins et métropolitains français. Afin de préserver cette richesse, garante de la santé de notre planète – et de la nôtre ! –, il existe quelques aménagements simples à réaliser autour de chez soi.

Le caloptéryx vierge est classée "quasi menacée" sur la liste rouge régionale des libellules d’Île-de-France

Caloptéryx virgo : une libellule très commune, pourtant quasi menacée en Île-de-France.
Crédit : C. Chedorge

 

Végétaliser pour lutter contre l’artificialisation des sols

Semez, plantez, fleurissez, arborez et créez ainsi autant d’habitats propices à la biodiversité. Dans l’idéal, choisissez des variétés locales, rustiques et peu exigeantes en eau. En milieu urbain, installez un potager vertical sur votre balcon ou votre rooftop, disposez quelques suspensions végétales ou installez des jardinières sur le rebord de vos fenêtres. Le simple fait de poser un pot de thym ou de basilic à l’extérieur favorise les interactions biologiques. Vous souhaitez connaître les espèces endémiques de France ou spécifiques de votre région afin de « renaturer » local ? Renseignez-vous sur le site de l’INPN, auprès de l’OFB (Office français de la biodiversité) ou de votre Agence régionale de la biodiversité.

Abriter et accueillir la faune sauvage

Créez des réservoirs du vivant en disposant des abris et des hôtels à insectes autour de chez vous. Chauves-souris, coléoptères ou amphibiens y trouveront refuge. D’autant que certains deviendront même de précieux alliés ! La chauve-souris se délectera des moustiques environnants tandis que mésanges et coccinelles débarrasseront vos jeunes fruitiers des pucerons. Abeilles, bourdons et papillons contribueront à polliniser votre jardin. Vous trouverez aisément des cabanes en bois dans le commerce, cependant, de nombreux livres et tutoriels expliquent comment les fabriquer.

Hôtel à insectes DIY fabriqué à partir de palettes

Fabriquez votre hôtel à insectes XXL avec des palettes de récupération.
Crédit : Mika Baumeister sur Unsplash

 

Pour les surfaces restreintes, balcon ou petit potager de terrasse, privilégiez un abri à insectes minimaliste. Un simple pot de terre cuite retourné, garni de paille et suspendu à un mur fera l’affaire. Vous êtes entomophobe (effrayé par les insectes) ? Installez un nichoir adapté à l’espèce que vous souhaitez accueillir : passereaux, rapaces, oiseaux migrateurs tels que l’hirondelle ou le martinet noir. Renseignez-vous auprès de la LPO de votre département ! Vous êtes également ornithophobe ? Hébergez des vers de terre grâce à un composteur, qui peut même trouver sa place sur votre balcon. Vous êtes AUSSI anthelmophobe ? Même si je commence à penser que vous le faites exprès, vous pouvez passer au point suivant, car il est toujours possible d’agir pour protéger la biodiversité !

Bannir les éclairages superflus ou trop intenses

Dans une note scientifique publiée en janvier 2023, l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) a mis en évidence l’impact délétère de la pollution lumineuse sur le monde vivant, accentué par le développement des technologies LED. L’éclairage artificiel a un impact sur la vie nocturne et diurne, en perturbant notamment les rythmes biologiques. Ainsi, la sobriété lumineuse est l’une des clés pour préserver la nature. Si vous le pouvez, réduisez ou éteignez les éclairages extérieurs. Vous permettrez alors aux espèces nocturnes de reprendre leurs quartiers dans votre jardin. Chouettes hulottes, chauves-souris et hiboux se rencontrent en milieu rural comme en milieu urbain… pour peu qu’on leur accorde des espaces favorables.

3- Pratiquer un jardinage écoresponsable respectueux des sols et des organismes vivants

Du vaste potager à la simple jardinière, privilégiez un entretien raisonné en adoptant des pratiques vertueuses pour la terre et la vie qu’elle abrite. Il peut s’agir de :

  • pratiquer la rotation et l’association des cultures ;
  • opter pour une tonte différenciée en ménageant des espaces de végétation libre ;
  • arroser à bon escient en utilisant eaux de récupération, paillage et jarres d’irrigation ;
  • favoriser les engrais et traitements naturels ;
  • semer des graines de fleurs mellifères pour attirer les insectes pollinisateurs ;
  • désherber manuellement…

En bannissant les herbicides et autres produits phytosanitaires, et en choisissant des méthodes de jardinage peu invasives, vous participez à la régénération des écosystèmes. Par ailleurs, afin de ne pas perturber la nidification des oiseaux, l’OFB recommande de s’abstenir de tailler les haies ou les arbres entre mi-mars et mi-août.

🌿🌿 Pour aller plus loin, découvrez les principes fondamentaux de la permaculture.

4- Signer un contrat ORE pour protéger la biodiversité durablement.

Vous avez peut-être la chance d’être détenteur d’une parcelle disposant d’un biotope varié (prairie, étang, forêt, chemin bocager…) ou de votre jardin dont vous avez fait un havre de diversité. Sachez qu’il existe un dispositif volontaire de protection des habitats naturels dénommé contrat ORE (Obligation réelle environnementale). Tout propriétaire peut alors signer avec un cocontractant, public ou privé, qui œuvre pour la préservation de l’environnement. En outre, sa parcelle est protégée sur une durée pouvant atteindre 99 ans. Ainsi, les propriétaires lui succédant seront tenus de respecter les engagements réciproques définis dans le contrat.

Dans son bilan 2019, l’Observatoire national de la biodiversité soulignait que : « [En métropole] 58 691 ha de prairies, pelouses et pâturages naturels ont été perdus par artificialisation entre 1990 et 2018 ». Il s’agit donc d’une excellente initiative pour lutter contre la fragmentation des milieux naturels et créer des sanctuaires de biodiversité pour les générations futures !

5- Sensibiliser son entourage à la préservation du vivant et créer du lien

Si le sujet est épineux, car étroitement lié aux problématiques économiques et sociales, sa dimension intergénérationnelle représente à la fois un défi et une force. En effet, il n’est jamais ni trop tard ni trop tôt pour prendre part à cet élan collectif de sauvegarde et de restauration. Famille, voisins, passants, présentez vos expérimentations et échangez sur vos bonnes pratiques ! De plus, c’est un excellent moyen de renforcer le lien social dans son quartier.

Les jardins et bacs partagés en milieu urbain permettent de fédérer les habitants d'un quartier

Participez au jardin collectif de votre quartier pour partager conseils et moments conviviaux. Crédit : Priscilla Du Preez sur Unsplash

 

Vous vivez en appartement ? Les jardins partagés permettent de participer à la conservation de la biodiversité, tout en mutualisant les efforts et les connaissances des habitants. Vous pouvez également participer au recensement de la biodiversité de votre commune en transmettant vos observations sur l’application INPN Espèces.

🌎 Les sujets tels que la protection des océans, la crise climatique ou les enjeux de la COP15 vous préoccupent au-delà du raisonnable ? Dans ce cas, ne partez pas sans découvrir les clés pour comprendre l’éco-anxiété et la convertir en énergie positive ! 🌱

L’activité humaine est à l’origine d’un réchauffement climatique et d’un déclin de la richesse biologique sans précédent. Agir à son échelle permet d’apporter sa pierre à l’édifice de régénération du vivant. Par ailleurs, préserver la nature, c’est permettre aux générations futures d’évoluer dans un environnement viable. Alors, n’hésitez plus et lancez-vous ! Plus les initiatives essaimeront, plus nous aurons d’impact !

 

Céline Chedorge, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Périne Coulleit, tutrice de formation chez FRW.

 

Sources :

https://naturefrance.fr/indicateurs/nombre-despeces-endemiques-de-france

https://inpn.mnhn.fr/informations/inpn-especes

https://www.senat.fr/rap/r22-292/r22-292.html

https://www.ofb.gouv.fr/actualites/les-oiseaux-font-leurs-nids-lofb-preconise-de-ne-pas-tailler-les-haies-ni-de-couper-les

https://naturefrance.fr/la-destruction-des-habitats

https://www.ecologie.gouv.fr/obligation-reelle-environnementale

https://www.un.org/fr/climatechange/science/climate-issues/biodiversity