Je suis trop âgé pour apprendre à dessiner à 30 ans. Cette phrase, je l’ai déjà entendue à maintes reprises. Et la réponse est non, il n’est jamais trop tard ! Que vous ayez 10, 20, 50 ou 70 ans, vous pouvez progresser et trouver votre style. Mais le talent n’est pas inné. Le seul secret, c’est l’entraînement, la répétition et les brouillons ratés. Alors, à vos carnets de croquis, je vous livre tout de suite mes 4 meilleurs conseils pour libérer l’artiste qui sommeille en vous.
Conseil n° 1 : dépasser ses croyances limitantes pour libérer sa créativité
S’affranchir du regard des autres
« Savez-vous dessiner ? » C’est la question que pose Graham Shaw au début de sa conférence TED de 2015, intitulée Why people believe they can’t draw and how to prove they can ? (Pourquoi croyons-nous ne pas savoir dessiner et comment prouver que nous le pouvons ?). Pour lui, cela relève plus de la croyance que du talent. Ces pensées sont intériorisées à partir d’un certain âge, quand on décide qu’on ne sait pas ou plus crayonner.
Pourtant, tout le monde a à priori esquissé de jolies œuvres pendant l’enfance, dans une certaine insouciance et sans peur d’être jugé. Mais souvent, une fois adulte, on devient plus critique envers soi-même et les croquis se doivent d’être parfaits pour qu’ils vaillent la peine d’être poursuivis. Cette croyance limite et bride le geste, jusqu’à ce qu’on cesse toute activité créative.
Explorer les formes
Comme s’en amuse Graham Shaw dans sa prise de parole, il n’est pas question de peindre aussi bien que Michel Ange. L’objectif est avant tout de retrouver de la légitimité à s’exprimer avec ses mains. Il nous prouve qu’on en est tous capables, en représentant un personnage avec des formes simples :
- un demi ovale pour le nez ;
- des guillemets pour les yeux ;
- des traits pour la bouche, les cheveux et le visage.
Et le tour est joué !
Conseil n° 2 : se former en ligne pour trouver son style et apprendre à dessiner à 30 ans
Si vous n’avez pas fait une école des beaux-arts à 20 ans, rassurez-vous, rien n’est perdu ! Même à la trentaine, on peut s’entraîner de plusieurs façons : avec un professeur, des livres ou bien dans une association. Ici, je vais vous parler de 3 ressources en ligne, pour progresser tranquillement, depuis chez vous.
Le blog Apprendre à Dessiner
Ce site est une pépite pour débuter seul, car il regorge d’articles et de conseils gratuits pour prendre confiance en vos capacités créatives. Le mieux est de commencer par des objets simples et en volume. Pour apprendre cette technique, je vous suggère leur billet sur le dessin en perspective.
Le site Domestika
C’est une plateforme de cours en ligne, dispensés par les meilleurs professionnels de leur domaine. Les vidéos sont sous-titrées en français, ce qui permet une ouverture plus large aux pratiques artistiques du monde entier. En bonus, vous travaillez votre anglais et votre espagnol ! Je vous conseille de commencer par une leçon qui explique les bases du dessin, comme celle de l’illustrateur et professeur Puño.
Vous pourrez ensuite visionner d’autres cours pour approfondir certaines thématiques : anatomie, portrait, paysage, architecture, personnage, manga, etc.
La chaîne YouTube de Shayada Campbell
La créativité est un jeu, et tout le monde peut le faire. C’est le leitmotiv de Shayada Campbell, artiste canadienne et célèbre Youtubeuse. Elle propose des tutoriels sur sa chaîne, pour réveiller le dessinateur en vous. Vous pourrez ainsi vous lancer dans la réalisation d’un art journal ou encore vous essayer à l’aquarelle.
Elle est aussi connue pour ses vidéos sur le doodling, une approche idéale quand on est débutant. Vous apprenez à tracer de petits éléments comme des mugs, des écharpes, une théière, un plaid. Bref, pleins d’objets avec lesquels vous pouvez ensuite créer des compositions plus élaborées.
🎨 Idée de réalisation DIY : apprenez la calligraphie pour faire vous-même vos cartes de vœux, vos étiquettes cadeaux ou vos invitations.
Conseil n° 3 : observer comme un artiste pour devenir un dessinateur confirmé
Affûter son regard
Nous dessinons avec les yeux, et non avec les mains. Cela passe donc par une observation attentive de votre environnement. Le but : enregistrer tous les détails et les simplifier ensuite sur le papier. Vous verrez, en éduquant ainsi votre regard d’artiste, vous pourrez voir de la beauté et de la poésie partout où vous irez.
Fixer un cadre à sa curiosité
Le temps d’une semaine, amusez-vous à filtrer ce qui vous entoure à travers les yeux d’une personne créative. Limitez ce cadre à un sujet, en vous focalisant par exemple sur les végétaux. Débutez en passant en revue ce qui se trouve autour de vous :
- vos plantes d’intérieur ;
- les fleurs de votre jardin ;
- celles que vous croisez sur le chemin du travail ;
- etc.
Photographiez vos observations et consignez-les dans une bibliothèque visuelle. Cela peut être un fichier sur votre téléphone ou ordinateur, un carnet, ou plus simplement une chemise en carton. Élargissez ensuite le champ en puisant sur le web : Pinterest, Instagram, la recherche d’images sur Google.
Une fois votre curiosité piquée au vif, corsez encore plus l’exercice en vous intéressant à d’autres supports : les motifs sur le textile, les fleurs sur la porcelaine, les détails d’une gravure ancienne… Nourrissez-vous de toute cette matière et sortez vos crayons pour esquisser les éléments que vous avez sélectionnés.
Conseil n° 4 : pratiquer régulièrement grâce à une routine créative et un carnet de croquis
Le cahier, votre fidèle ami
C’est le support physique qui attestera de votre progression et vous permettra d’archiver toutes vos ébauches. Et surtout, c’est très gratifiant de rouvrir un carnet quelques années plus tard et de constater à quel point votre style artistique s’est affiné.
Le format A4 est l’idéal. Mais vous pouvez prendre plus petit ou plus grand. Un cahier A5 vous offrira moins de marge de manœuvre, mais passera plus facilement dans le sac. Les carnets A3 quant à eux sont difficilement transportables et ne rentrent pas dans la plupart des scanners.
Pour le choix des matériaux, je vous conseille du papier de moindre qualité, pour perdre cette peur de « gâcher » une feuille. Ça doit être votre laboratoire, où vous faites plein d’expériences. Vous pouvez aussi opter pour un support mix média, comme celui de Canson, qui vous permettra de tester des techniques humides telles que l’aquarelle ou l’encre.
Composez-vous également votre trousse de dessinateur autodidacte : un crayon gris HB, une gomme, un petit taille-crayon et quelques stylos noirs à pointe fine (0,5 et 0,1 cm). Et c’est tout !
S’entraîner 10 minutes par jour
« Faites chaque jour quelque chose qui vous effraie. » — Eleanor Roosevelt
Le cerveau n’aime pas le changement. Surtout quand il s’agit d’une action nouvelle, qui va lui demander un effort particulier. Pourtant, seule la régularité permettra de vous améliorer. Crayonner deviendra alors un automatisme, le geste sera plus sûr, et vous pourrez exprimer facilement vos idées sur le papier. Pour en arriver là, ayez toujours à portée de main l’outil parfait que nous venons d’évoquer et exploitez-le à la moindre occasion.
Mais comment instaurer une routine créative ? Voici 5 pistes à explorer :
- Réveillez-vous une demi-heure plus tôt pour pratiquer le matin avant de partir au travail.
- Configurez-vous un endroit où vous pouvez laisser vos fournitures d’art à portée de main. Vous ne perdrez ainsi pas de temps à sortir et ranger votre matériel tous les jours.
- Choisissez des sujets simples et rapides : gribouillez une petite maison, une tête de chat, un pot de fleurs, votre tasse. Même 10 minutes suffisent.
- Amenez votre carnet partout avec vous pour croquer dès que possible : à la pause déjeuner, dans la salle d’attente du médecin, dans le train.
- Planifiez-le dans votre agenda, pour en faire une activité aussi importante que les autres tâches de votre journée.
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Pour apprendre à dessiner à 30 ans, expérimentez chacun des conseils que nous venons de voir. Ne vous mettez pas de pression, le but est avant tout de prendre du plaisir. Et si je peux vous donner une dernière astuce : ne dessinez pas que chez vous ! Sortez, allez à la bibliothèque, au parc, dans un café. Collez, découpez, assemblez, soyez curieux et attentif à tout ce qui vous entoure. Trouvez ce qui vous stimule, pour explorer cette partie secrète de votre cerveau et renouer avec votre créativité.
Source :
Cet article est le fruit de mon expérience personnelle dans cette discipline. Une pratique commencée durant l’enfance, et reprise il y a peu, à l’âge adulte.
Hélène Arz, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Anne Le Tarnec, tutrice de formation chez FRW.