Ah l’été, les vacances, le farniente et… la canicule ! Vous l’aurez remarqué, d’une année sur l’autre, les records de température n’en finissent plus de tomber. Quand la chaleur se concentre dans nos villes, nous suffoquons. Or, l’urbanisme moderne n’a pas été pensé pour faire face à ces phénomènes. Pourtant, une cité historique, parmi les plus chaudes au monde, possède un système de climatisation naturelle. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO pour cette architecture particulière, il s’agit de la ville de Yazd, en Iran. Découvrons ce concept à la fois ingénieux et simple !

Les bâdgir : des tours attrape-vent juchées sur les toits

La province de Yazd est située dans un désert aride, au centre de l’Iran, où le thermomètre dépasse souvent les 40 °C. Sa capitale bénéficie d’un système de rafraîchissement naturel des bâtiments appelé bâdgir, vieux de plus de 2 500 ans. Ce sont des tours qui surplombent les toits pour capter le moindre souffle de vent.

Elles ressemblent à de grandes cheminées rectangulaires et ajourées, généralement construites en terre crue. Leurs larges fentes verticales permettent à l’air d’entrer dans la bâtisse. Celui-ci descend par un premier conduit, poussé par le vent. Il émet une pression sur l’air chaud ambiant qui s’évacue naturellement par le second conduit.

Ce système existait bien avant l’arrivée de l’électricité dans la cité. Preuve que notre climatisation, énergivore et accélératrice du réchauffement de la planète, n’est pas l’unique solution à la montée des températures !

Dans certains endroits, les attrape-vent sont couplés à des aqueducs souterrains appelés qanats. L’association des deux permet un refroidissement des maisons. Il constitue également un excellent moyen de conservation des denrées alimentaires.

Climatisation naturelle : des déclinaisons partout ailleurs dans le monde

Les architectes et urbanistes du monde entier se rendent régulièrement à Yazd pour étudier le concept des bâdgir. Ils s’en inspirent pour l’adapter à nos villes, de plus en plus soumises aux vagues de chaleur estivales.

À Téhéran, le cabinet BM Designs a inventé le concave roof. Associé à une tour à vent, deux grandes vasques récupèrent la moindre goutte d’eau de pluie. Le système sert à la fois à collecter l’eau et à refroidir les salles de classe. En effet, une école de la province de Kerman a été équipée de ce toit au design surprenant.

Au Royaume-Uni, on dénombre pas moins de 7 000 cheminées attrape-vent, dont celles du Royal Hospital de Chelsea. Elles ressemblent trait pour trait à leurs homologues persanes. À Melbourne, les bureaux du Conseil municipal, Council House 2, construits en 2006, bénéficient également d’un système de climatisation naturelle, inspiré, lui, des termitières. Enfin, Masdar City, projet de ville écoconçue aux Émirats arabes unis, possède aussi sa tour à vent. Les bâtiments autour sont conçus de manière à profiter des courants d’air. Les rues sont étroites, devenant des couloirs de vent qui rafraîchissent l’intérieur de la ville.

Loin d’être dépassée, l’ancestrale technologie des bâdgir devient une solution pour l’avenir de notre planète. Elle apparaît comme une alternative écologique sérieuse à nos climatiseurs électriques dont on prédit des records de ventes dans les années à venir. Simple à mettre en œuvre, économe en énergie, son efficacité n’est plus à prouver !

🍃 En attendant d’installer un attrape-vent sur le toit de votre maison, voici quelques conseils pour la protéger de la chaleur.

Cécile Cardeillac, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Anne Le Tarnec, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

BBC Future Planet : The ancient Persian way to keep cool

France Info Culture : Face aux canicules, la ville antique de Yazd, l’une des plus chaudes au monde, en Iran s’adapte grâce à des techniques ancestrales

PositivR : Sur une école iranienne, ces toits étranges offrent une climatisation naturelle.