Procrastiner. Voici un verbe dont la définition exacte n’est pas forcément connue. Et pourtant, je peux vous affirmer, sans trop me tromper, que vous avez déjà procrastiné au moins une fois dans votre vie. Vous n’avez jamais reporté au lendemain une tâche que vous auriez pu effectuer le jour même ? Nous y voilà… Le patron de ce café japonais, lui, a bien compris l’intérêt qu’il pouvait trouver à proposer aux procrastinateurs en puissance une méthode radicale pour les mettre hors d’état de nuire. Alors cette méthode anti-procrastination, on en parle ?

Un concept innovant pour auteurs en souffrance

Au Japon, à l’ouest de Tokyo, se trouve le Manuscript Writing Cafe. L’établissement réserve 10 sièges aux écrivains, éditeurs, dessinateurs de manga ou toute autre personne dont l’activité est liée à l’écriture. Confrontés à des délais, les clients de ce café ont conscience que sans son aide, ils ne pourraient rendre leur travail à temps. En effet, ayant interdiction de quitter les lieux tant qu’ils n’ont pas terminé, procrastiner n’est pas une option. Eh oui, au pays du soleil levant, on ne plaisante pas avec le règlement !

Dans la pratique, comment cela se passe-t-il ?

Rien de plus simple ! Le client indique, sur un petit papier, son nom, ses objectifs et l’heure estimée de la fin des festivités. Pour ne pas sombrer, thé et café sont proposés à volonté et en libre-service. L’établissement dispose d’une connexion WIFI à haut débit, et des ports USB sont présents à chaque poste de travail.

Vous prendrez bien un peu de pression ?

Tout cela manque cruellement de wasabi, vous ne trouvez pas ? C’est pour cette raison que notre génialissime patron, Takuya Kawai, a eu l’idée d’instaurer des degrés de surveillance.
Le client a donc le choix entre :

  • Une surveillance légère : on lui demande seulement s’il a bien terminé au moment où il règle sa consommation.
  • Une surveillance normale : un point est fait toutes les heures pour savoir comment le travail avance.
  • Une surveillance accrue : le personnel effectue une pression silencieuse en se tenant fréquemment derrière le client pour l’observer.

Quelle somme faut-il débourser ?

M. Kawai a plus d’un tour dans son sac. Pour motiver les troupes, il a mis en place un tarif non pas dégressif, mais progressif. Plus vous restez, plus vous payez ! Ainsi, le café vous coûtera 130 yens (1,01 $) durant les 30 premières minutes, puis 300 yens (2,34 $) les heures suivantes.

Des écrivains heureux malgré une méthode anti-procrastination impitoyable

Selon M. Kawai, lui-même écrivain, rien de tel que des règles strictes pour aider les gens à se concentrer. Il concède que son rôle n’est pas de terroriser ses clients, mais plutôt de les motiver. Et cela fonctionne ! Beaucoup de personnes sont surprises de voir à quel point leur productivité s’améliore. Emiko Sasaki, blogueuse de 37 ans, a ainsi pu écrire 3 articles pour son blog en seulement 3 heures. Et pour les retardataires qui n’auraient pas terminé à l’heure de la fermeture, pas de problème, le patron veille sur eux tant que l’objectif n’est pas atteint. Jusqu’à présent, il semblerait qu’aucun client ne se soit fait hara-kiri faute de résultat !

Malgré ses règles effrayantes, le café est devenu viral sur les réseaux sociaux. M. Kawai est fier de contribuer de façon indirecte à la rédaction de contenus susceptibles de se propager au monde entier. Et vous, si l’occasion se présentait, iriez-vous écrire dans ce genre d’endroit ? À défaut, vous pouvez lire ces conseils avisés pour ne plus procrastiner.

Cécile Barbier, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Carine, tutrice de formation chez FRW.

Source : Agence Reuters : https://www.reuters.com/world/asia-pacific/coffee-tea-nagging-japans-anti-procrastination-cafe-2022-04-26/