Avant les règles, vous avez des idées noires et pleurez sans raison. Vous vous sentez triste. Cette période éprouvante s’achève-t-elle à l’arrivée des menstruations ? Dans ce cas, on peut désormais reconnaître et nommer les symptômes de la déprime avant les règles. Des chercheurs ont même découvert les hormones dominantes responsables du blues après l’ovulation. Heureusement, il existe des solutions pour vous soigner et cultiver des pensées positives !
Identifiez les symptômes de la déprime avant les règles pour retrouver la sérénité
« Sur les ailes du temps, la tristesse s’envole. » Jean de La Fontaine
Beaucoup de femmes sont plus irritables, d’humeur morose ou fatiguées pendant la phase lutéale (après l’ovulation). Elles présentent en outre des maux physiques : douleurs abdominales, dorsales, insomnies, fringales, etc. C’est ce que l’on nomme le SPM (syndrome prémenstruel), qui concerne entre 20 et 50 % de la gent féminine en âge de procréer. Le TDPM (trouble dysphorique prémenstruel) se distingue du SPM : il est plus sévère, invalidant et surtout il affecte le psychisme. Il touche entre 3 et 8 % des femmes et altère significativement leur qualité de vie. La bonne nouvelle ? Le corps médical considère peu à peu cette détresse : en 2013, le DSM-5 (manuel de diagnostic et statistique des troubles mentaux) consigne le TDPM dans la section des troubles dépressifs. En 2019, la CIM 11 (classification internationale des maladies) l’introduit et le définit. D’après le DSM-5, la patiente peut éprouver :
- une humeur changeante ;
- une anxiété importante ;
- de la colère ;
- une perte d’intérêt pour les activités habituelles ;
- une difficulté à se concentrer ;
- de la fatigue ;
- des modifications dans l’appétit et le sommeil ;
- un sentiment d’être débordé ;
- des crampes ou des maux de ventre.
Vous reconnaissez-vous dans au moins cinq de ces manifestations ? Remarquez-vous un soulagement pendant une dizaine de jours dès le début des menstruations ? La déprime avant les règles se répercute-t-elle sur votre vie sociale et professionnelle ? Si oui, vous souffrez peut-être du TDPM (seul un médecin peut poser le diagnostic). Libérez-vous de tout sentiment de culpabilité ! Dans notre organe de pensée, certaines zones se modifient sous l’effet de fortes concentrations d’hormones féminines.
Important : un article de blog ne se substitue pas à un avis médical ! Si vous pensez être concernée par le TDPM, consultez un gynécologue.
Découvrez les origines hormonales du trouble dysphorique prémenstruel
Les taux d’hormones varient au cours du cycle menstruel qui dure en moyenne vingt-huit jours. Dès le début du saignement, les œstrogènes augmentent progressivement pendant environ quatorze jours puis chutent après l’ovulation pour laisser la place à la progestérone. Ces hormones modifient l’activité cérébrale de la femme. Elles se fixent sur des récepteurs localisés sur les neurones et atteignent une aire située dans le centre, appelée cerveau émotionnel ou système limbique. Or, comme son nom l’indique, c’est précisément cette zone qui gère les émotions !
Les neurobiologistes se sont penchés sur l’imprégnation de la progestérone, très importante après l’ovulation. Les expériences des chercheurs montrent que les femmes réagissent plus activement aux photos d’émotions telles que le dégoût ou la peur. Elles interprètent également de manière défavorable des images neutres. Les spécialistes émettent l’hypothèse que le corps de la femme sécrète de la progestérone pour se préparer à une éventuelle grossesse. Le cerveau se défend et se protège alors de potentielles menaces. Eh oui ! La gent féminine possède donc un « filtre » qui détecte plus le « négatif » que le « positif » en phase lutéale.
Les scientifiques ont également constaté l’influence du cycle sur la mémorisation : les femmes enregistrent davantage les événements lorsque la progestérone inonde leur cerveau. Encore plus étonnant, elles se rappellent beaucoup plus d’affects passés. Celles qui vivent un moment difficile, voire traumatisant, s’il a lieu en seconde période de cycle, s’en souviendront plus. Elles ressentiront un mal-être dès la pensée ravivée, et ce, à chaque phase lutéale. Grâce à l’IRM (imagerie à résonance magnétique), ils ont pu identifier une zone particulièrement stimulée : l’amygdale. Située dans le cerveau limbique, elle a pour rôle de générer et traiter la peur. Ils ont mesuré une activité beaucoup plus importante de l’amygdale après l’ovulation. Cela semble donc logique que les femmes éprouvent plus d’anxiété avant les règles !
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Soulagez votre mal-être prémenstruel avec des approches thérapeutiques efficaces
« L’apaisement réside en chacun de nous. » Dalaï-lama
La prise de conscience du caractère transitoire du trouble peut aider certaines femmes à mieux l’accepter. Par ailleurs, des méthodes naturelles existent pour soigner la déprime avant les règles. Modifier votre hygiène de vie vous apportera des bénéfices considérables :
- L’exercice en aérobie (marche, vélo, course, natation) oxygène les muscles et le cœur. Il libère aussi des bêta endorphines qui améliorent l’humeur. La pratique du yoga s’avère profitable pour certaines !
- Un sommeil de qualité et une alimentation équilibrée contribuent à votre bien-être. Réduisez votre consommation de boissons stimulantes (café, soda, etc.). Privilégiez les glucides complexes (pâtes, riz et pain) et une nourriture riche en fibres (fruits et légumes entre autres).
- La revue médicale suisse indique qu’une supplémentation en calcium a fait preuve d’efficacité sur les souffrances psychiques dues au TDPM. Demandez toujours l’avis d’un professionnel de santé avant toute prise de complément alimentaire !
- Enfin, prenez soin de vous et évitez si possible les déclencheurs de stress. Les thérapies cognitives comportementales peuvent vous aider dans l’expression et la régulation des émotions. Les techniques de relaxation et de méditation détendent profondément.
Si les symptômes persistent, consultez un médecin pour un diagnostic et une prescription. Le manuel MSD préconise trois étapes :
- L’administration d’un antidépresseur serait adaptée pour apaiser l’irritabilité et l’anxiété (en continu ou seulement pendant la période difficile). Son action consiste à augmenter la sérotonine, l’hormone de la bonne humeur. En effet, les personnes touchées par le syndrome en sont les plus carencées.
- Les praticiens peuvent proposer un traitement hormonal comme la pilule œstroprogestative. En raison des effets indésirables, il est important d’en discuter en amont avec les patientes.
- Enfin, pour les symptômes sévères ou réfractaires, il est possible de prendre une hormone qui bloque le fonctionnement des ovaires (avec de fortes répercussions sur la santé). Seul le corps médical saura déterminer la bonne stratégie thérapeutique.
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Le vague à l’âme avant les règles n’est plus une fatalité ! Il trouve des origines biologiques dans le cerveau émotionnel. Commencez par modifier votre mode de vie (activité physique, équilibre alimentaire, repos) pour profiter de moments plus paisibles. Si la souffrance morale perdure, consultez un médecin. Après un entretien, la prise d’antidépresseurs peut être prescrite. Quant aux traitements hormonaux, ils sont réservés à des situations exceptionnelles. En complément, l’ajout d’une psychothérapie peut faire des merveilles ! Elle peut même résoudre certains cas. Pas mal, n’est-ce pas ?
Gaëlle Delacroix pour e-writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Périne, tutrice de formation chez FRW
Sources :
Quand les règles dérèglent l’humeur, Cerveau § Psycho
National Library of Medicine
très bel article et utile pour les femmes concernées par cette pathologie
Merci pour cet article intéressant !