La surproduction mode-textile pose un problème écologique majeur à l’échelle mondiale. La fast fashion produit à un rythme effréné des vêtements bon marché qui dilapident les ressources de la planète en matières premières et en eau. Face à ce problème, le Centre d’étude sur les textiles innovants (Cetia) joue un rôle crucial. Il développe des solutions innovantes pour le démantèlement des vêtements et chaussures en fin de vie, une étape incontournable pour préparer au recyclage et donner une seconde vie à notre garde-robe !

Mettre fin au cycle infernal « extraire, fabriquer, jeter »

Que faire des vêtements qu’on a achetés, portés et dont on s’est lassé ? Le marché de la seconde main ne peut pas tout absorber. Ces biens ont été fabriqués au bout du monde, souvent au mépris du travail des hommes. Ils ont traversé les océans pour atterrir dans nos placards… Et la majorité de ces produits finira dans des décharges en Afrique…

La prise de conscience générale est arrivée en 2013 quand l’immeuble Rana Plazza au Bangladesh s’effondre, tuant 1 100 personnes travaillant pour les marques internationales. « Trop de tout ! ». On doit impérativement changer nos modes de consommation : « Produire moins, mais mieux, et surtout plus près ». Des professionnels de la mode, toujours plus nombreux, s’engagent désormais dans une démarche écoresponsable pour réduire leur empreinte carbone. Chaque étape de la chaîne de production est analysée, optimisée. Tous les ans, des acteurs français de la filière, tels que Décathlon, Petit Bateau, Eram se réunissent avec le Cetia pour faire le point sur leurs avancées.

Donner une seconde vie à nos vêtements : quelques pistes

Le Cetia est né au sein d’une école d’ingénieurs tournée vers l’innovation, l’Estia à Bidart (64). Son objectif, c’est l’industrialisation des process. On y combine automatisation, robotique et intelligence artificielle pour préparer au recyclage : démanteler les pièces, identifier les matériaux, séparer les fibres mélangées, trier par couleurs, etc. Le but de ces opérations est de constituer des réserves de matières premières à réutiliser pour produire du fil à un coût compétitif, sans prélever plus de ressources.

Autre piste explorée, le passeport numérique, qui est un outil encore à l’étude. Il a été instauré par la Commission européenne et deviendra obligatoire sur les vêtements et chaussures. Sous forme d’un QR code, il renseigne sur le mode de fabrication, les matériaux, les traitements utilisés et leur incidence sur l’environnement, à la manière d’un Nutri-Score. Le consommateur, informé, choisit ce qu’il achète. De plus, cet outil facilite considérablement le recyclage.

Automatisation des t-aches de déconstruction des vêtements

Délisser pour séparer mécaniquement les fibres textiles. Crédit photo : Cetia

Pour les chaussures aussi, le Cetia a mis au point un processus automatisé d’arrachage des semelles, et c’est une exclusivité mondiale ! Ce procédé traite actuellement 120 chaussures à l’heure, que la semelle soit cousue, collée, injectée ou vulcanisée. En séparant parties réutilisables et déchets, cette opération permet de produire des semelles neuves à partir des matériaux récupérés sur des chaussures usagées.

Robot, usine

Séparation et tri des semelles. Crédit photo : Cetia

On admet que le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. À l’heure où le prix des matières premières flambe et 200 000 tonnes de déchets textiles partent à l’export chaque année, il y a urgence à cultiver la sobriété et limiter l’extraction de nouvelles ressources. Répétons ces mots, comme un mantra : « récupérer la matière première des pièces usagées, réduire la production et les distances, exploiter l’univers de la seconde main… et donner une seconde vie à nos vêtements. »

👉 Cliquez ici pour en savoir plus sur le Cetia.

Et vous que faites-vous de vos vêtements usagés ? Dites-le-nous en commentaire !

Sources : https://cetia.tech/wp-content/uploads/2022/09/Plaquette-CETIA_FR.pdf

https://infos.rtl.lu/actu/frontieres/a/2111766.html
https://e-writers.fr/innovations-ecoresponsables-dans-la-mode/

Catherine Schroeder pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.