Qui n’a jamais expérimenté dans sa vie des difficultés à trouver le sommeil ? L’insomnie est un trouble très répandu dans les pays occidentaux et banal lorsqu’il demeure occasionnel. Cependant, pour 13,9 % des adultes (selon Santé publique France), ce dysfonctionnement du rythme veille/sommeil est synonyme de cauchemar quotidien dès lors qu’il devient chronique. Depuis le milieu des années 1980, les somnifères les plus prescrits font partie de la famille des benzodiazépines et apparentés. Problème majeur, ces hypnotiques ont des effets secondaires lourds sur la qualité de vie durant la journée. Bonne nouvelle, le daridorexant, un traitement novateur de l’insomnie chronique est désormais commercialisé en France !

Présentation et mode d’action du daridorexant, traitement novateur de l’insomnie chronique

Depuis début mars 2024, en France, l’arsenal thérapeutique contre ce trouble de santé majeur s’est agrandi avec l’arrivée en pharmacie du daridorexant, commercialisé sous le nom de QUVIVIQ™.

À l’origine de cette innovation médicale se trouve la société de biotechnologies suisse Idorsia, créée par un couple de chercheurs français, Martine et Jean-Paul Clozel.

Délivrée uniquement sur ordonnance, cette spécialité pharmaceutique est indiquée chez l’adulte pour le traitement de l’insomnie caractérisée par des symptômes présents depuis au moins 3 mois et avec un impact significatif sur le fonctionnement pendant la journée. La posologie recommandée est de 50 mg, 30 minutes avant le coucher.

L’innovation principale réside dans son principe actif, qui se distingue de tous les autres hypnotiques par son mécanisme d’action.

En effet, les benzodiazépines et les antidépresseurs sédatifs utilisés jusqu’à maintenant ciblaient les processus neuronaux impliqués dans le sommeil.

À contrario, le principe actif de ce nouveau médicament agit quant à lui sur les circuits de la vigilance : il vient se fixer sur les récepteurs de l’orexine, un neurotransmetteur en cause dans le processus d’éveil. En bloquant son action, le daridorexant permet ainsi l’instauration du sommeil.

Schéma cerveau humain mécanisme action daridorexant

Les voies neuronales afférentes à l’Orexine et l’OxR sont associées à l’éveil, à l’état de vigilance et aux voies de la récompense. | Crédit : Anthony L Gotter, Ph.D., Merck & Co.

Intérêts du daridorexant sur les somnifères de type benzodiazépines et apparentés

Les hypnotiques (de type benzodiazépines et apparentés) « anesthésient » votre cerveau : les phases de récupération ne se produisent pas. Résultat : vous éprouvez des effets secondaires lourds, tels qu’un réveil difficile, une somnolence diurne importante, des troubles mnésiques et du comportement, etc.

En revanche, en ciblant l’hormone de l’éveil (l’orexine), le daridorexant ne modifie pas la proportion des phases de votre sommeil et respecte ce que fait votre cerveau quand il dort. Votre corps et votre psychisme se rechargent normalement !

De plus, ce nouveau médicament permet :

  • de diminuer votre latence d’endormissement ;
  • d’augmenter votre temps total de sommeil ;
  • de faciliter votre réveil le matin ;
  • de réduire significativement votre somnolence diurne.

Contrairement aux autres somnifères, vous ne vous sentez pas « assommé ». En outre, aucune accoutumance ni effet rebond (réapparition des symptômes de l’insomnie chronique) ne sont observés à l’arrêt du traitement.

Il est toutefois important de signaler que la narcolepsie est une contre-indication absolue.

L’insomnie chronique est considérée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) comme un problème de santé publique majeur. C’est l’une des affections les plus fréquentes en médecine générale. Dans ce contexte, l’arrivée dans les officines hexagonales du daridorexant souffle un vent d’espoir pour les nombreux insomniaques chroniques français !

⏩ Envie d’aller plus loin ? Découvrez aussi pourquoi le sommeil joue un rôle clé dans la prévention des risques cardiovasculaires, selon l’INSERM.

Emilie Caminade, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.

Sources :
https://www.vidal.fr/
https://www.thelancet.com/
https://www.inserm.fr/
https://www.researchgate.net/

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