Dormir avec des plantes vous préoccupe. Vous adorez les fleurs et autres végétaux. Vous aimez les couver du regard, le soir, avant de vous assoupir. Ce lien qui perdure avec la nature, durant votre sommeil, participe de votre équilibre. Pourtant, vous entendez parler de danger. Cela vous perturbe. Vous souhaitez parfaire vos connaissances pour vous forger une opinion étayée ? Vous entendez tout savoir pour vivre en symbiose la nuit avec vos végétaux ? C’est par ici.

1- Végétaliser sa chambre sans risque : les règles à retenir

 

L’asphyxie due aux plantes la nuit : une idée reçue

 

Le jour, la plante respire et réalise la photosynthèse. La nuit, seule la respiration continue, sans danger, avec des flux de gaz en petite quantité.

La nuit, les plantes de votre chambre émettent peu de CO2 et consomment un filet d’O2. Dormez sur vos deux oreilles ! Source image : Nathalie Courteix

Vos Philodendrons sont près du lit. On vous répète : prends garde de ne pas finir asphyxié.e ! Pourquoi ne faut-il pas dormir avec des plantes ?

C’est une croyance née d’une connaissance erronée du fonctionnement des végétaux. Ceux-ci respirent, comme chaque être vivant. Ils utilisent de l’oxygène et rejettent du dioxyde de carbone. Ils réalisent, aussi, la photosynthèse. Ce phénomène a été découvert en 1772 par le physicien Joseph Priestley. Avec l’énergie solaire, l’organisme photosynthétique capte du CO2 et renvoie de l’O2. Il consomme une partie de ce qu’il fabrique.

Après le coucher du soleil, la photosynthèse cesse. Seule continue la respiration. Les plantes deviennent, pour les anciens, des vampires voleurs d’oxygène. Est-ce qu’elles rejettent aussi trop de CO2 la nuit ? Pour les scientifiques : non ! En 2011, Ian Stewart, professeur à l’université de Plymouth, s’est cloîtré 2 jours avec 160 plantes dans 30 m². Il est sorti migraineux mais vivant !

En définitive, vous pouvez somnoler près de vos amies vertes sans crainte. Elles renvoient un filet de CO2 et ont besoin de moins d’oxygène que votre chat ou conjoint. De plus, le taux de ces gaz reste stable grâce aux échanges avec le reste de la maison. Votre chambre n’est jamais hermétiquement fermée !

Les bons gestes pour faire dodo dans un nid de verdure sain

Passer une douce nuit avec vos Sansevieria implique d’en prendre soin. Rappelez-vous : ces créatures sont vivantes ! En pot comme en pleine terre, elles ont besoin d’attention pour donner tout ce qu’elles ont à offrir.

Qui plante un jardin, plante le bonheur, proverbe chinois.

La qualité de votre repos dépend de leur santé. Pour cela :

  • Ouvrez les volets pour fournir l’ensoleillement requis.
  • Aérez la pièce : 15 minutes 2 fois par jour l’hiver. Les flux d’air apportent aux espèces végétales les bonnes quantités de gaz.
  • Vérifiez la moisissure sur la terre. C’est un indice d’arrosage excessif potentiellement source de maladies racinaires. Elle témoigne de l’hygrométrie des lieux. En cas d’allergie, il faut la faire disparaître : grattez le terreau, ventilez, réduisez le bassinage.
  • Fixez le nombre de pots selon l’espace disponible : plus il y en a, plus l’air est humide !
  • Choisissez les végétaux d’après les caractéristiques locales. Pour une chambre sombre, préférez ceux peu gourmands en lumière et eau : Spathiphyllum, Aloe vera, Chlorophytum.
  • Dépoussiérez les feuilles pour permettre respiration et photosynthèse.
  • Bannissez les produits chimiques. Jardinez écolo !

 

2- Dormir avec des plantes : connaître les bienfaits des végétaux

 

Les superpouvoirs des plantes sur la chambre et son occupant

 

La nuit, certains végétaux permettent d'oxygéner la chambre, de relaxer le dormeur, de faire fuir les insectes et de purifier l'air ambiant.

Les végétaux ont des superpouvoirs bénéfiques pour l’homme pendant qu’il dort. Source image : Nathalie Courteix

Certains végétaux ont des qualités propices à un repos réparateur. Invitez-les dans votre tanière nocturne !

1. Oxygénation de la pièce

Aloe vera, Cactus de Noël produisent de l’oxygène, même la nuit. Cela réduirait les crises d’apnée du sommeil.

2. Apaisement et détente

Selon l’étude de la Miller School of Medicine de 2008, le parfum de lavande favorise la relaxation des bébés. Recommandée pour une chambre d’enfant, elle offre aussi un sommeil profond aux jeunes adultes. De plus, deux professeurs allemands ont révélé qu’un gardénia facilite l’endormissement, comme un somnifère.

3. Effet répulsif contre les insectes

Lavande, Menthe font fuir les moustiques.

4. Purification de l’air

Le rapport de Bill Wolverton (NASA, 1984) dévoile les capacités dépolluantes d’espèces végétales. Une aubaine pour une chambre à coucher ! Pothos, Chlorophytum, dragonnier absorbent les gaz nuisibles de l’air (dus aux produits ménagers, peintures, etc.). Attention ! D’autres recherches confirment ces résultats. Mais, révèlent leur insuffisance à assainir totalement nos pièces à vivre. Il faudrait 10 à 100 plantes/m² pour compenser le surplus de pollution de nos logements.

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Des végétaux près de sa literie selon l’art Feng Shui 

Comment partager l’espace autour du lit, avec vos vertes compagnes, grâce au Feng Shui ? Cette philosophie chinoise oriente l’aménagement des intérieurs pour harmoniser les flux d’énergie (Chi). Les vibrations propres des lieux et individus interagissent. En augmentant celle de la chambre, on fait croître celle du dormeur.

Donc, pour que la pièce destinée à vous accueillir la nuit rime avec détente :

  • Déterminez la quantité/taille des plantes. Évitez de charger l’espace pour fluidifier les énergies.
  • Décidez de la forme des végétaux. Les espèces à feuillage rond ou symétrique ont une action positive sur le Chi (Zamioculcas, Pilea). Celles à feuilles piquantes (yucca) laissent ce dernier circuler trop librement. Éloignez-les ! Elles rendent les énergies agressives. Une ramure orientée vers le haut (bambou) crée une liaison bienfaisante ciel terre. Pour repousser les ondes négatives, placez une Crassula à l’entrée.
  • Sélectionnez les couleurs. Le Feng Shui s’organise autour de 5 éléments. Ceux-ci doivent rester en équilibre. Ainsi, la coloration du végétal est déterminante : marron/vert (bois), bleu (eau), blanc (métal), jaune (terre), rouge (feu). Pour une chambre, adoptez des fleurs blanches ou pastel (lys de paix) ! Elles sont recommandées car signe de pureté. Les orchidées apportent une fertilité qui peut être de circonstance.

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3- Identifier les végétaux à écarter de son sommier : des précautions à personnaliser

 

Les espèces végétales dangereuses pour la santé du dormeur

 

Un arrêté du 4 septembre 2020 permet à l’acquéreur de végétaux d’être informé de leur possible danger pour la santé.

Certains végétaux peuvent présenter de « possibles risques pour la santé », arrêté du 4 septembre 2020, JORF n° 0223 du 12 septembre 2020. Source image : Nathalie Courteix

Pour vous assoupir sereinement dans un cocon verdoyant, sachez que quelques espèces peuvent être néfastes. L’arrêté du 4 septembre 2020 pose l’obligation pour les vendeurs de plantes d’en informer les clients. Une liste énumère les mauvaises élèves. Certaines ont été désignées précédemment pour vous accompagner lorsque vous tombez dans les bras de Morphée : Pothos, Spathiphyllum, Philodendron. Les menaces : réaction cutanée, atteinte des yeux, difficultés respiratoires. D’autres sont réputées nocives, en cas de contact avec la sève ou les feuilles, sans figurer dans ce texte : Aloe vera, lierre, Ficus, Chlorophytum, Sansevieria, yucca, orchidées.

Alors que penser : dangereuses ou pas ? Le législateur parle de « possibles risques pour la santé ». Ce n’est donc pas systématique. Parallèlement, ces végétaux sont plébiscités pour leurs vertus bienfaisantes durant la nuit. Gardez à l’esprit que ces effets attentatoires à la santé physique apparaissent essentiellement en cas d’ingestion. Cela concerne surtout les enfants et animaux domestiques. Pour les adultes, le danger guette si fragilité ou allergie. Dans ce cas, rajoutez dans l’inventaire les espèces à pollens ou graminées.
À chacun de faire le tri !

Les plantes inconciliables avec la détente du soir sur l’oreiller

Si vous voulez dormir comme un bébé, vous allez exclure de votre environnement nocturne quelques variétés de végétaux. Pourquoi ? Elles perturbent l’espace de décontraction qu’est la chambre à coucher. Les nominées ? Cela dépend de votre sensibilité !

1. Les plantes à parfums

Certaines sont considérées comme des espèces vertueuses, voire des substituts de médicaments (gardénia). Mais, les fragrances capiteuses peuvent devenir entêtantes. Parfois, elles provoquent énervement ou migraine lors de l’endormissement (jacinthe, narcisse).

2. Les espèces à fleurs

Tenez compte des couleurs des pétales. Ces dernières doivent se marier avec celles de la pièce où se trouve votre lit. Une tonalité trop vive rompt la douceur de l’ambiance des lieux. La tendance est à la Slow déco !

3. Les grandes plantes ou variétés à larges feuilles

Elles se voient reprocher leur taille. Cela encombre la vue, l’espace. Mais, tout est question de mesure et de proportionnalité.

4. Les végétaux piquants

Les membre de la famille des cactus sont visés. Ils sont réputés purifier l’air. Mais d’aucuns blâment leur côté trop agressif à l’œil pour vous border le soir. À vous de voir !

Chacun a son doudou pour s’endormir. Pour certains, c’est le conjoint ou le chien. Pour d’autres, les plantes. Vous êtes désormais rassuré. Vous ne serez pas obligé de vous débarrasser de vos petites protégées chlorophylliennes. Ni de les déménager chaque soir pour les mettre à la porte de votre chambre à coucher. Puisque le cododo est possible, il ne vous reste plus qu’à négocier avec ceux qui partagent déjà votre matelas, s’il y a lieu. Vous avez tous les arguments et les informations pour choisir la ou les élues qui vous conviendront le mieux.

Sources :

Nathalie Courteix, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Anne Le Tarnec, tutrice de formation chez FRW