Faire un puzzle est souvent associé à des souvenirs d’enfance chez mamie, où vous passiez votre après-midi à rechercher les pièces manquantes de ce casse-tête d’antan. Le puzzle vous semble être quelque chose de vieillot, de poussiéreux ou – horreur suprême – d’ennuyeux. Et pourtant, c’est toujours mieux que de rester amorphe devant un écran ! Grâce – ou à cause – du confinement de 2020, ce passe-temps est revenu au goût du jour. De nombreux puzzleurs et puzzleuses se sont découvert une nouvelle passion pour ces petites pièces tordues et colorées, à encastrer. Vous allez découvrir les vertus de ce jeu de patience, ses versions dépoussiérées ainsi que quelques conseils pour assembler un puzzle. Car en plus d’être la promesse de plusieurs heures – jours – de réflexion, emboîter un puzzle a de nombreux bienfaits. Faites attention, car après cette lecture hautement instructive, vous pourriez bien vous transformer en céphaloclastophile !

Faire un puzzle : les bienfaits inattendus

Un nouveau genre de méditation en pleine conscience

Malgré tout, vous associez cette occupation ludique à une perte de temps ennuyante. Pourtant, assembler un puzzle éloigne le stress. Pas besoin de terminer un 3 000 pièces pour en ressentir les bénéfices. Même un casse-tête de Winnie l’ourson vous apportera la sérénité en déclenchant une chaîne de réactions complexes dans votre cerveau.

La concentration intense dans laquelle vous plonge l’assemblage d’un puzzle permet d’atteindre une totale déconnexion par rapport au monde qui vous entoure. De la même façon, lire un livre peut provoquer cet état de détachement profond. Vous êtes alors beaucoup moins stressé. C’est une activité de pleine conscience, presque méditative. C’est un bon dérivatif pendant lequel vous vous sentirez plus détendu. Dans une société hyperconnectée et qui vous sollicite beaucoup, il est important de relaxer votre esprit.

Une activité partagée

Sachez que vous n’êtes pas obligé d’assembler un puzzle tout seul dans votre coin. Vous pouvez partager cette activité entre amis ou en famille. Cela permet de développer la coopération et les interconnexions sociales. Vos enfants adoreront l’idée.

« It’s always the small pieces that make the big picture.» (Anonyme)

Un ralentissement du vieillissement cérébral

Le chercheur en neurologie Patrick Fissler a étudié l’impact de ce loisir sur le cerveau. Il a découvert que pas moins de 8 fonctions cognitives s’activaient conjointement lors de la pratique de ce jeu. Comme avec un instrument de musique, cela oblige le cerveau à effectuer des tâches simultanément. C’est une activité complexe qui devient de plus en plus aisée avec la pratique. Faire un puzzle permet de stimuler des facultés telles que :

  • la patience ;
  • la logique ;
  • la perception ;
  • l’observation ;
  • etc.

L’impact du puzzle sur la santé

Cette occupation a des conséquences sur la santé mentale. Bénéfiques, rassurez-vous ! En vieillissant, la plasticité de votre cerveau s’appauvrit. Faire un puzzle est un moyen efficace de façonner de nouvelles connexions cérébrales. Selon Patrick Fissler, cela contribuerait notamment à diminuer les risques de la maladie d’Alzheimer et les problèmes de mémoire. Il est intéressant de varier vos loisirs pour des effets encore plus favorables à long terme sur votre santé. Mais assembler un puzzle est un bon début. La pratique de ce jeu, aussi bien pour adulte que pour enfant, permet d’en observer les effets rapidement, et ce, peu importe la difficulté.

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Même un puzzle enfantin active une chaîne de réactions complexes dans le cerveau

Tester un casse-tête : des innovations stimulantes à prendre en compte

Dernièrement, ce casse-tête d’un autre temps a connu un essor incroyable. Il faut dire qu’il y a de quoi s’occuper les mains et l’esprit pendant quelques heures. Le genre s’est renouvelé en proposant quelques innovations, aussi bien techniques qu’esthétiques. Le défi se corse.

Quid des pièces de ce jeu d’encastrement

Les pièces deviennent uniques et biscornues. Qu’elles soient découpées artisanalement ou pas, elles ne se limitent plus à la forme classique associant de façon aléatoire creux et excroissances. Les fragments deviennent tarabiscotés pour certains, au point d’avoir du mal à distinguer un bord d’une autre pièce. D’autres sont plus figuratifs et peuvent arborer la silhouette d’un animal par exemple. Il faut bien admettre alors qu’avec cette forme si particulière, son emplacement est plus facile à trouver. Pour la petite anecdote, sachez que l’un des plus grands puzzles créé compte plus de 50 000 pièces.

Quid des illustrations de ce casse-tête

Une foultitude de marques existe. Il y en a pour toutes les bourses, du puzzle d’occasion au jeu de patience en bois découpé à la main. De petites entreprises françaises ont vu le jour grâce au regain d’intérêt pour cette activité manuelle (Jour Férié, Piece and Love, etc.). Les illustrations ne se limitent plus à des images dignes d’un calendrier postal avec des chats mignons ou des photos de nature morte. Vous en trouverez de toutes les tailles, formes et genres représentant à peu près tout ce que vous pouvez imaginer :

  • œuvres d’art ;
  • illustrations contemporaines ou pas ;
  • personnages de films, de séries, de franchises ;
  • images inspirantes avec des citations et autres mots totem ;
  • monochromes ou gradients (dégradés de couleurs dans lesquels toutes les pièces se ressemblent) ;
  • photos de nature, d’animaux, de paysages ;
  • escape-puzzles ;
  • illustrations personnalisées (certains sites impriment ce que bon vous semble sous forme puzzlée) ;
  • etc.

Assembler un puzzle : quelques astuces pour s’en sortir

Petite liste non exhaustive de matériel

La taille (nombre de pièces) doit être adaptée à votre patience ou à votre expertise. Votre puzzle peut être éco-responsable, conçu en bois ou en carton. Si vous ne possédez pas de grande table, d’étagère ou d’un lieu protégé pour entreposer votre œuvre, quelques accessoires existent pour vous prémunir en cas de présence de chat ou d’enfant à proximité dudit puzzle :

  • une mallette semblable aux grands porte-dessins que promènent les artistes ;
  • un tapis spécial en feutre, à rouler ;
  • un chevalet ;
  • l’indispensable lampe pour distinguer les nuances et les pièces les unes des autres (puzzle ne signifie pas casse-tête pour rien, à moins que vous optiez pour celui de 24 pièces de votre neveu) ;
  • de la colle si jamais vous décidez de coller votre œuvre une fois reconstituée – et accessoirement de ne plus jamais retoucher un morceau de puzzle de votre vie. Il ne vous restera plus qu’à trouver le cadre qui vous convient.
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La rencontre entre le cerveau et un puzzle : le combo gagnant

Pas à pas pour un encastrement réussi

Si vous souhaitez poursuivre dans cette voie et assembler un puzzle de vos blanches mains, lancez-vous. Voici quelques conseils pour emboîter les pièces en toute sérénité.

Choisissez une œuvre de 500 pièces, bien contrastée et sans trop de grandes zones monochromes. Sélectionnez une illustration qui vous plaît pour vous motiver tout au long de cette expérience inédite. Gardez bien sûr le carton de l’illustration à proximité pour pouvoir vous repérer lors de l’assemblage. En premier lieu, triez les bords des autres pièces. Si vous êtes téméraire, regroupez en même temps les pièces par couleurs et par motifs. Sinon, faites-le après.

Chacun doit trouver ses techniques d’assemblage et sa façon personnelle de faire un puzzle. Cela s’acquiert au fil du temps et de la pratique. Voici quelques conseils pour vous guider :

  1. Assemblez les bords pour faciliter la suite du montage (cela vous donnera les limites visuelles du puzzle, c’est rassurant) ;
  2. Commencez par une zone ou un motif remarquable ;
  3. Focalisez-vous sur les parties les plus colorées et les plus contrastées car elles sont plus faciles à assembler ;
  4. Ensuite pour les parties monochromes (ou les plus difficiles), placez les pièces de même couleur dans le même sens, cela facilite les tests d’emplacements ;
  5. Assemblez alors les détails les plus notables ou les plus contrastés ;
  6. Une fois qu’il ne reste vraiment plus que les pièces unies, sans aucun détail, triez-les par forme pour rendre le travail d’observation et les tests d’agencement plus faciles ;
  7. Observez attentivement la forme des excroissances ou les creux des pièces, certaines peuvent avoir quelques particularités bien visibles.

En lisant ces lignes, votre conception de ce casse-tête comme une occupation vieillotte s’est probablement émoussée. Vous avez même peut-être envie de tenter l’aventure grâce aux conseils que vous venez de lire. Vous le savez maintenant, faire un puzzle est un bon moyen de vous amuser tout en préservant votre cerveau à moindres frais. Alors pourquoi ne pas vous lancer après tout ? Assembler un puzzle pourrait être un agréable moment de relaxation, voire une nouvelle passion en perspective. Sinon, comme conseillé par le chercheur Patrick Fissler, testez d’autres occupations ludiques comme les jeux de construction par exemple. Si néanmoins rien de tout cela ne vous tente, vous aurez au moins quelques informations intéressantes à placer lors d’un prochain dîner entre amis.

 

Céline Lorenzi pour E-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Nelly, tutrice de formation chez FRW.

 

Sources :

« L’effet des puzzles sur le cerveau » – Entretien dans Brut

« Jigsaw Puzzling Taps Multiple Cognitive Abilities » – Étude publiée au National Center for Biotechnology Information

« Pendant le confinement, faites des puzzles, c’est bon pour vous » – Article du Huffingtonpost