Elles avaient fleuri dans les villes et campagnes françaises depuis plusieurs années. L’une des propositions de la loi convention citoyenne pour le climat promulguée en août 2021 est venue dénoncer leur existence. Le décret du 31 mars — reporté en 2022 pour cause de pandémie — acte la fin des terrasses chauffées en France. Et si finalement, tout le monde en ressortait gagnant ? Petit éclairage sur les bilans écologique et économique de cette pratique polluante maintenant prohibée.

Un bilan carbone désastreux pour les terrasses chauffées

Loin d’être un écogeste, installer un brasero afin que quelques clients attablés en extérieur ne frissonnent pas semble un véritable non-sens. Cette idée se renforce encore plus aujourd’hui, car l’humanité commence à prendre conscience de l’urgence à protéger son écosystème.

Cette pratique énergivore est une aberration pour beaucoup et notamment pour Thierry Salomon. En effet, selon l’énergéticien renommé, co-fondateur et Vice-président de l’association NégaWatt,  une terrasse chauffée au gaz propane équivaudrait sur une année à 122 000 km en berline, soit à trois tours du globe terrestre à l’équateur. Le bilan des radiants électriques n’est guère plus reluisant. Quelques mètres carrés équipés de plusieurs de ces derniers consommeraient annuellement autant que neuf familles.

Selon le ministère de la Transition écologique, grâce au décret du 31 mars 2022, l’ensemble du territoire français pourrait réaliser une économie de 500 000 tonnes de CO2 par an, soit les émissions moyennes de 300 000 voitures.

La municipalité de Rennes avait pris les devants en interdisant cet usage polluant en janvier 2020 tandis que Lyon n’a pas attendu l’arrêté du gouvernement pour baisser le thermostat. La ville des Lumières est passée à l’action dès la loi promulguée en novembre 2021.

Des économies budgétaires pour les cafés et restaurants suite à la fin des terrasses chauffées en France

Qui n’a jamais laissé une fenêtre ouverte en hiver et pris la foudre de ses parents : « On ne chauffe pas les rues ! ». À l’époque, l’inquiétude était certainement plus financière qu’écologique. Loin de nous l’envie de passer pour de « vieux ronchons » qui pensent que « c’était mieux avant ! ». Pourtant, force est de constater que certains retours en arrière peuvent être salutaires pour l’environnement comme pour le porte-monnaie.

Si bilan carbone et intérêts capitalistes ne vont pas toujours de pair, une deuxième bonne nouvelle accompagne en effet cette mesure qui met fin aux terrasses chauffées en France. Cette dernière devrait engendrer de substantielles économies budgétaires. Selon les estimations du secteur hôtellerie-restauration, l’achat de matériel et la consommation d’énergie inhérente coûteraient aux propriétaires jusqu’à 10 000 € par an en fonction de la superficie à couvrir et de l’équipement installé. Encore une excellente raison d’éviter en extérieur braseros, radiants électriques et autres appareils à convection !

❄️ Tant pis pour les frileux ! Suite à l’interdiction des terrasses chauffées, ces derniers vont devoir garder leur doudoune. Rien d’insurmontable pour homo sapiens qui s’est toujours adapté à son environnement. De plus, il peut aussi compter sur certains restaurants et cafés qui restent aux petits soins pour leurs clients et leur proposent des plaids en cas de frisson. De non-sens à bon sens, il ne subsiste qu’une foulée. L’humanité sait encore ralentir dans la course effrénée au confort superflu. Un petit pas pour l’homme…

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Sources :

Mélanie Lefebvre, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.