Qu’est-ce qu’un blob, cet être bizarre qui semble tout droit sorti d’un film de science-fiction ? Vous en avez certainement entendu parler… non ? Il est devenu célèbre depuis son voyage dans l’espace avec Thomas Pesquet. Les écoliers français le connaissent bien, puisque 4 500 d’entre eux ont été retenus pour participer à une étude en classe. Levons le voile sur cette petite (ou pas 😉) cellule jaune nommée physarum polycephalum, aux capacités déconcertantes. Découvrez tout de suite quelques-uns de ses pouvoirs, vous allez être sans aucun doute surpris et conquis !

Le blob : ni animal ni végétal

En 1970, une Américaine découvre dans son jardin une chose jaune, qu’elle essaie de détruire. Mais le lendemain, cette dernière constate qu’elle a doublé de volume. Cette étrange créature n’est autre qu’un blob ! Il s’agit d’un organisme unicellulaire de très grande taille comparée à nos 30 000 milliards de minuscules cellules humaines, qui a fait son apparition, il y a environ un milliard d’années.

Tout d’abord, les savants pensent que le physarum polycephalum est un champignon. Même s’il fait partie de la classe des myxomycètes (champignon gélatineux), il n’en est rien. Le blob est une énorme cellule comprenant une multitude de noyaux, lui permettant de se dupliquer à l’infini.

Il vit à l’ombre et a besoin d’humidité, c’est pourquoi on le trouve le plus souvent sur les écorces en forêt, mais aussi :

    • dans le compost ;
    • sur les copeaux de bois ;
    • sur les murs.

Le blob mange comme un animal, se reproduit comme un champignon et a la couleur d’une plante, mais ne fait partie d’aucun de ces groupes.

Il peut être de couleurs disparates : jaune, violet, rose, vert, noir, orange, bleu ou encore blanc et de multiples formes.

Son réseau veineux, animé de contractions et contenant du cytoplasme (l’équivalent de notre sang) circule dans les 2 sens. Cela lui permet de se déplacer à une vitesse moyenne d’un centimètre à l’heure et quatre lorsqu’il est affamé.

Ce glouton mange des bactéries et des champignons dans son milieu naturel. Dans les laboratoires, ses mets préférés sont les flocons d’avoine et le jaune d’œuf. Il double de taille tous les jours.

En fonction de ses origines géographiques, ses préférences gustatives sont différentes. Constamment en recherche de nourriture, il est essentiel de le nourrir régulièrement, comme le décrit Audrey Dussutour, la spécialiste française du blob.

🎬 Vidéo d’Audrey Dussutour : un blob au plafond

Les découvertes d’Audrey Dussutour sur les spécificités de cette cellule jaune

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob

Livre d’Audrey Dussutour. Source : babelio.com

De nombreuses expérimentations sont pratiquées sur le physarum polycephalum, étudié à l’université de Toulouse. Mais aussi par divers scientifiques à travers le monde.

L’intelligence du physarum polycephalum

Il n’a pas de cerveau, mais pourtant une faculté de mémorisation déroutante. Il sait par exemple, facilement sortir d’un labyrinthe. En déposant du mucus (comme les escargots), lors de ses déplacements, celui-ci l’utilise comme mémoire spatiale. Il établit ainsi le plus court trajet vers la sortie.

Les expériences menées indiquent qu’il n’aime pas le sel. Si l’on en place sur son chemin à plusieurs reprises, il s’y habitue, s’en souvient et cesse de l’éviter quand il en trouve à nouveau sur sa route. Lorsque différents aliments se proposent à lui, il se dirige vers celui qu’il préfère. Ceci prouve que le blob choisit son alimentation. De plus, il est capable de l’adapter en fonction de ses besoins.

Autre spécificité incroyable : le blob communique avec ses semblables en fusionnant avec eux.

🎬 Pour aller plus loin : le blob, un génie sans cerveau

La reproduction de cette étrange créature

Sa taille doit atteindre à peu près 30 cm² avant de commencer à procréer. Alors que l’humain dispose de deux types sexuels (masculin et féminin), cet organisme unicellulaire jaune en compte au minimum 720. Il est donc très facile pour lui de se renouveler. Pour cela, il fusionne avec un partenaire d’un autre sexe, mais seul son noyau se divise. Les mécanismes de la multiplication chez les blobs sont très complexes et divers, c’est ainsi que certains d’entre eux se clonent indéfiniment !

« … Il existe même des blobs sans sexe défini. » Audrey Dussutour

Le blob : ni dangereux ni immortel

Il n’est absolument pas toxique, et ne présente aucun danger pour nous. Le blob peut se déguster, cependant, il n’est pas très bon ni très digeste. Certaines populations d’Amérique du Sud consomment une de ses espèces, parmi les mille connues. En revanche, il a un prédateur, la limace.

Le physarum polycephalum, même coupé en deux, fonctionne de manière autonome. Il cicatrise en moins de deux minutes. Chaque morceau vit alors indépendamment et devient à ce moment-là un blob à part entière. Il est possible de le mettre en sommeil durant des périodes plus ou moins longues en le desséchant, puis de le faire renaître : simplement en le mouillant. Plongé dans de l’eau de javel, il ne meurt pas pour autant. Néanmoins, il peut dépérir s’il est congelé ou privé d’oxygène durant une longue période. Il est donc presque impossible de le tuer.
C’est pour toutes ces raisons que l’on dit de lui qu’il ne peut pas mourir, mais ce n’est (quasiment) pas le cas.

Vous en savez maintenant un peu plus sur cette grosse cellule jaune fascinante. Depuis peu, elle est examinée pour sa régénération cellulaire, afin d’appliquer un jour ses aptitudes à l’homme, notamment dans la recherche contre les tumeurs cancéreuses, mais aussi en informatique. Grâce à nos chercheurs mondiaux, nous continuerons à en apprendre beaucoup à son sujet à l’avenir. Le physarum polycephalum n’a pas fini de nous surprendre !

« Qui sait ? D’un petit blob, viendra peut-être un jour le salut de l’humanité. » Audrey Dussutour

🖱️ Vous pouvez, vous aussi, adopter un blob !

Muriel Gelineau pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.

Sources :
https://www.sciencesetavenir.fr/fondamental/biologie-cellulaire/le-blob-qu-est-ce-que-cette-creature-ni-animale-ni-vegetale_138553
https://images.cnrs.fr/video/7012
https://lejournal.cnrs.fr/videos/le-blob-la-cellule-qui-apprend
https://lejournal.cnrs.fr/articles/le-blob-sinvite-chez-les-francais
https://www.babelio.com/livres/Dussutour-Tout-ce-que-vous-avez-toujours-voulu-savoir-sur-le/951937