Vous rêvez d’écrire une histoire qui fasse voyager votre futur lectorat ? Vous souhaitez donner vie à une myriade de personnages au sein d’un univers donné ? Si c’est le cas, vous vous êtes sans doute retrouvé bloqué par la préparation de votre roman. En effet, pour que le récit soit fluide et organique, il faut s’atteler à façonner différents points de l’intrigue, et ce quel que soit le genre de votre histoire. Aujourd’hui, nous allons nous pencher en détail sur le héros. Votre protagoniste est un vecteur essentiel de votre scénario, car il est celui qui, guidé par une quête, accomplira des actions pour aboutir à un résultat. Si pour l’heure, vous avez besoin de conseils pour mieux aborder ce sujet dans votre écriture, laissez-moi vous accompagner dans votre projet en vous montrant comment créer son personnage de roman.
1. Les caractéristiques principales pour créer son personnage de roman
Tout d’abord, il est essentiel de commencer par caractériser votre protagoniste. Il est impératif de lui donner une identité unique pour le démarquer des autres personnages et pour que les lecteurs puissent l’apprécier à sa juste valeur. Voici les deux étapes à suivre pour donner vie à votre héros.
1.1. La caractérisation physique
Entendez par « caractérisation physique » l’ensemble des détails qui composeront l’aspect extérieur de votre personnage, c’est-à-dire ce que les autres personnages et le lecteur peuvent voir et comprendre dès sa première apparition. Voici une liste non exhaustive de plusieurs points à traiter :
- son corps (visage, cheveux, taille, corpulence, yeux, pilosité, grains de beauté, muscles…) ;
- ses vêtements ;
- ses caractéristiques sensorielles (voix, odeur…).
Notez que dans certains univers comme l’absurde, l’absence de cohérence entre l’apparence physique du personnage et son caractère peut être justifiée. C’est ce que l’on retrouve dans le cinéma de Wes Anderson et ses personnages hauts en couleur par exemple.
1.2. La caractérisation mentale
Une fois que vous savez à quoi ressemble votre personnage, il faut lui fournir une identité qui le démarquera des autres. Voici quelques pistes de réflexion :
- son histoire (ce qu’a vécu le personnage avant le début du récit) ;
- ses qualités et défauts ;
- ses goûts ;
- sa façon de penser (intelligence, opinions…) ;
- sa façon de se comporter avec les autres (famille, amis…) ;
- sa (ou ses) peur(s).
Il est également possible de s’appuyer sur le test MBTI en se mettant dans la peau de votre personnage pour le découvrir davantage. Une fois ces éléments essentiels assemblés, vous avez une bonne ébauche pour votre héros.
2. Le désir du personnage à travers l’intrigue
2.1. L’importance du désir
Pour créer un protagoniste marquant, celui-ci doit être animé par un désir, une ambition. Ce sentiment doit être précis pour pouvoir être atteignable ou non, et doit être facilement identifiable pour ne pas perdre le lecteur. Dans les romans policiers par exemple, l’objectif de l’enquêteur est souvent de démasquer le criminel, à l’instar de ceux que l’on retrouve dans les polars de Camilla Grebe.
Le désir du personnage permet d’instaurer des attentes pour le lectorat. C’est un bon moyen pour l’impliquer dans votre histoire, car il se demande si le héros va réussir ce qu’il entreprend. De plus, cela apporte de la crédibilité à votre scénario et de la profondeur à votre « laure », c’est-à-dire l’ensemble des éléments qui composent votre histoire.
2.2. L’astuce pour déterminer le désir
Pour définir le désir d’un personnage, il peut être intéressant de se pencher sur ses caractéristiques vues précédemment. Le but est de déterminer un objectif cohérent avec sa personnalité. Par exemple, si votre personnage est passionné par la cuisine, son rêve pourrait être de monter son propre restaurant. Ou si votre héros est un sportif, il pourrait avoir envie de remporter une compétition.
Une des clés de l’écriture, c’est d’arriver à lier le plus possible les éléments entre eux pour obtenir un tout homogène. Le désir du personnage doit donc être en adéquation avec ses caractéristiques.
3. L’évolution du héros au sein du récit
L’évolution du héros désigne le passage d’un état initial à un état modifié de celui-ci. On appelle cela l’arc de développement du personnage, et il doit s’étendre sur la totalité de votre œuvre. Il peut s’agir d’une transformation physique ou psychique. Notez que cette évolution n’est pas obligatoirement positive, elle peut être tragique.
Par exemple, dans le film « La mouche » de David Cronenberg, on suit le protagoniste devenir progressivement monstrueux suite à une expérience scientifique parasitée par une mouche. Le héros a bien évolué car il est passé d’une forme initiale (homme) à un état modifié (monstre), mais ce n’est en rien un développement positif. Pour développer votre personnage, il faut qu’il accomplisse une action qui le changera définitivement. Voici une liste d’exemples :
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- Shining
État initial : Le héros ne trouve plus l’inspiration pour son roman
Action : Il emménage dans un hôtel
Transformation : Il devient fou
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- Harry Potter
État initial : Le héros vit chez son oncle et sa tante
Action : Il rejoint une école de sorciers
Transformation : Il devient un grand magicien
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- Hunger Games
État initial : L’héroïne s’occupe de sa petite sœur
Action : Elle participe à des jeux mortels
Transformation : Elle devient l’emblème d’une révolution
L’évolution du héros est un procédé intéressant qui permet d’explorer de multiples facettes d’un même protagoniste. Il est également possible pour lui de ne pas se voir transformé par le récit. On l’appelle « personnage statique », c’est-à-dire qu’il ne connait pas d’arc de développement et qu’il demeure à son état initial. Sherlock Holmes, héros du genre cosy mystery, est l’exemple parfait. À la fin de chaque enquête, il reste ce génie cynique et clairvoyant que le public adore.
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4. Le protagoniste et son adversaire en fiction
L’antagoniste est un élément clé pour la construction de votre héros. C’est lui qui, par définition, va dresser des obstacles sur sa route. S’il est essentiel de le connaître pour créer son personnage principal, c’est parce qu’il cherchera à le gêner dans sa quête. Un bon méchant oblige le héros à se surpasser pour le laisser atteindre son objectif. Attention toutefois à se souvenir de bien construire votre ennemi. Il doit se dresser sur la route du protagoniste, mais pas gratuitement. C’est un adversaire, mais avant tout un personnage. Donnez-lui donc, tout comme le héros, des caractéristiques, un désir (souvent le même que le protagoniste, ou qui va à l’encontre de celui-ci) et éventuellement un arc de développement.
Reprenons notre exemple du sportif qui tente de remporter une compétition. Un bon adversaire serait un autre concurrent plus expérimenté qui a aussi l’intention de décrocher la victoire. Pourquoi plus expérimenté ? Pour obliger le héros à se surpasser, et rendre ainsi sa victoire finale plus triomphante.
En résumé, un bon héros est un personnage caractérisé physiquement et moralement, qui a un désir à assouvir et qui devra surmonter l’antagoniste en évoluant, ou non. Vous avez maintenant toutes les clés en main pour créer ce héros qui vous tient à cœur. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une bonne écriture.
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Alexis Deruy, pour e-writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Andrée Halcaren, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
L’anatomie du scénario de John Truby
Écriture : Mémoires d’un métier de Stephen King
Vidéo de la chaîne YouTube «Le Tropeur» : Comment écrire des personnages
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