Quand on ne tente pas soi-même de masquer sa peur, de ravaler sa colère ou de refouler ses larmes, d’autres personnes le réalisent pour nous. Ça va aller. Calme-toi. Arrête de pleurer. La société actuelle ne donne pas de place nécessaire aux sentiments négatifs pour s’exprimer. Pourtant, ces émotions indésirables détiennent des informations précieuses à nous transmettre pour accéder au bonheur. Découvrons-les dans cet article.

La tyrannie de la positivité : une norme émotionnelle

« On pense contrôler nos émotions indésirables en les ignorant, mais ce sont elles qui nous contrôlent. » Susan David, 2017.

Dans notre société actuelle, se montrer optimiste est devenu une norme émotionnelle, voire une nouvelle forme de moralité. Cet état d’esprit amène une personne à se concentrer sur les aspects positifs d’une situation. Pourquoi souhaitons-nous seulement écouter nos sensations agréables ? La pensée positive nous apporte un confort psychologique à un instant donné. En effet, elle nous permet d’éviter de nous confronter à ce qui nous inquiète, nous bouleverse ou nous énerve.

Dans cette même démarche, la perception de la tristesse, de la peur ou de la colère est le signe évident d’un manque de contrôle émotionnel. Par conséquent, leur expression nous renvoie un sentiment d’échec, de culpabilité ou d’infériorité. Pire que de négliger nos ressentis négatifs, la positivité à outrance vient ignorer, nier, critiquer et rejeter ces sensations inconfortables.

Pourtant, plusieurs études ont montré que ce fonctionnement est très nocif pour notre santé mentale et celles des autres, puisqu’on invalide une détresse réelle. En effet, ces sentiments indésirables finissent par revenir et souvent de manière plus intense. Ainsi, refouler ses émotions favorise les insomnies, l’anxiété chronique et même la dépression, première cause mondiale d’incapacité d’après l’Organisation mondiale de la santé.

L’écoute de notre colère : un exemple d’alliance avec nos émotions négatives

« La colère, mais c’est une vertu ! J’espère bien que vous vous mettrez en colère si, devant vous, l’on bat vos enfants ! », l’abbé Pierre.

L’acceptation et la nomination exacte de n’importe quelle émotion indésirable représentent les clés de notre épanouissement et de notre bonheur personnels. En effet, la colère, la peur ou encore la tristesse sont des indicateurs précieux pour nous aider à comprendre nos limites, nos besoins et nos envies. Décrire nos ressentis, en utilisant des mots justes, est un outil essentiel pour déterminer leur cause.

Nous ne devons pas chercher à contrôler le fait de ressentir une émotion, car c’est impossible ! Nous devons apprendre à l’écouter pour tenter de remédier au problème souligné. Par exemple, la colère signale une blessure, une humiliation ou encore une privation, portant atteinte à la dignité de la personne qui manifeste ce sentiment. Ainsi, l’expression de son mécontentement favorise la compréhension du méfait et permet au responsable d’apporter une réparation.

Notre rejet de cette émotion est lié à sa prétendue association avec la violence. Or, ce sont deux moyens d’expression avec une volonté et une finalité bien distinctes. En effet, la colère vise un changement de comportement dans le but de fixer des limites saines, tandis que la violence a pour objectif de blesser une personne.

En résumé, les émotions négatives possèdent des informations indispensables à nous partager pour nous permettre d’accéder au bonheur. Comprendre leur rôle est une première étape pour mieux les accepter et les laisser s’exprimer. Alors, redonnons une place à nos sentiments indésirables, en partageant leurs bienfaits avec nos proches !

Ada Rédaction, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Océane, tutrice de formation chez FRW.

Sources :