Quel rapport entre le point d’esprit, motif de dentelle au fuseau vieux de quatre cents ans, et la protection des coraux ? Eh bien c’est Jérémy Gobé, un artiste entrepreneur, qui est à l’origine d’une sacrée trouvaille. Son idée : créer, en partenariat avec l’Atelier conservatoire national de dentelle du Puy-en-Velay, un support apte à faciliter la régénération de ces animaux marins. Explications.
Zoom sur le fondateur du projet Corail Artefact
Ayant grandi dans le Nord et le Grand Est, l’homme est sensible à l’histoire de l’industrie textile qui a fait pendant un temps la richesse de ces régions. Il tente, à travers ses œuvres, de mettre en avant des savoir-faire quasi disparus. Parallèlement, il chine souvent chez Emmaüs à la recherche d’objets qu’il pourrait sublimer.
En 2010, son œil s’arrête sur des coraux. Il les prolonge dans ses créations avec du tricot, de la céramique ou encore des déchets issus de chantiers. Puis il commence à étudier la structure de ces espèces sous-marines de manière plus scientifique. Qualifié d’artiste « dans la vie », Jérémy est un rêveur qui a les pieds sur terre. Le but ultime de son art est de trouver des solutions aux problématiques modernes en utilisant des méthodes en voie de disparition. Comme un écho à la fragilité de ces animaux qu’il a à cœur de protéger…
La rencontre inattendue entre techniques séculaires et enjeux climatiques
Les coraux sont composés d’algues symbiotiques qui donnent à cette forêt sous-marine ses teintes chamarrées. Stressés par l’action de l’Homme sur leur environnement, ils les expulsent et il ne reste alors qu’un squelette incolore qui finit par mourir. Or les récifs coralliens sont essentiels à l’équilibre du climat. Ils captent le CO2 et atténuent les conséquences des tempêtes et des tsunamis. Des supports existent déjà pour soutenir leur renouvellement, mais faits à base de béton ou de plastique, ils restent très polluants et difficiles à recycler. C’est là que le fameux point d’esprit entre en scène.
Convié en 2018 au festival international des textiles extraordinaires, Jérémy Gobé remarque que le motif de certaines dentelles est étrangement similaire à la structure d’un des coraux qu’il examine. C’est le début des expériences, et d’une collaboration inédite entre son équipe et l’Atelier conservatoire national du Puy-en-Velay. Ensemble, ils passeront des centaines d’heures à étudier la matrice de ces animaux et à créer un tissage qui y soit le plus ressemblant possible. Conçue avec du coton biologique qui se dissout naturellement dans l’eau, cette dentelle devient un fantastique substrat pour leur régénération. Bonne nouvelle donc, pour les 150 000 km de côtes qui abritent des récifs et des barrières de corail !
Fidèle à ses convictions, Jérémy Gobé met ainsi en lumière un art un peu désuet au service d’une cause environnementale globale. Non content de travailler à la sauvegarde du patrimoine naturel et culturel, il voit toujours plus grand, en proposant des actions de sensibilisation dans les écoles et auprès du grand public. Alors pour ne pas perdre le fil, rendez-vous sur le site officiel de Corail Artefact.
Et à l’autre bout du monde, l’Australie développe un projet monumental de protection de la faune et de la flore sous-marine. Preuve qu’une prise de conscience massive est en cours. Good news !
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Sources :
https://www.corailartefact.com/
Pauline VAUBAN, pour E-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Anne, tutrice de formation chez FRW