Au cœur de la majestueuse forêt amazonienne, une bataille juridique a fait rage pendant des décennies. Les peuples premiers du Brésil se sont opposés aux intérêts industriels des puissants lobbies de l’Agro Négoce, afin de défendre leurs terres. Cette action intentée par les indigènes a été marquée par une lutte sans relâche, pour une écologie décoloniale. La victoire méritante des autochtones du Brésil a été prononcée par la Cour Suprême le 25 septembre 2023. Le verdict du procès donne lieu à une jurisprudence promettant un bel avenir pour l’autodétermination des peuples amérindiens et la conscience écologique à l’échelle mondiale.

Les peuples indigènes obtiennent gain de cause pour la préservation de leur territoire

Une bataille juridique

Cette victoire repose sur les droits des peuples autochtones définis par la Constitution fédérale de 1988. Elle reconnaît et garantit leurs droits à la terre, à la consultation préalable sur les projets susceptibles de les affecter, à la préservation de leur identité culturelle et sociale, et à la participation à la gestion des ressources naturelles situées sur ces dernières.

Cette décision historique a été prise contre la thèse dite de « Marco Temporal » (cadre temporel). Selon cette théorie juridique, les peuples amérindiens qui ne vivaient pas sur leurs terres ancestrales en 1988 n’auraient pas pu demander la délimitation de leurs terres.

Or, ils avaient quitté les lieux contre leur volonté, après en avoir été expulsés.

L’histoire d’une lutte et de ses enjeux

La lutte des peuples originaires d’Amazonie pour la reconnaissance de leurs terres remonte à des décennies, voire des siècles. Ils revendiquent des territoires qui ont été colonisés et envahis par des exploitants agricoles, des entreprises minières et d’autres industries soutenues par de puissants lobbies de l’agro-négoce.

Le procès débute, accompagné d’une manifestation de 6 000 indigènes pour la défense des terres autochtones le 25 août à Brasilia. Il s’agissait des prémices de cette victoire qui s’est jouée sur des années d’affrontements.

Une avancée marquante pour l’avenir

Le verdict crucial de la haute cour de justice pour les Amérindiens du Brésil

La décision historique de la Cour Suprême du Brésil au profit des peuples autochtones aura un impact sur la forêt amazonienne. Le tribunal a statué à l’unanimité en faveur de la démarcation des terres indigènes Raposa Serra do Sol, dans l’état de Roraima, dans le nord du pays. Cette décision établit une jurisprudence et renforce la protection des droits des peuples premiers.

Ce jugement est une « réponse très importante aux menaces et à la criminalisation que nous avons vécues ces quatre dernières années », a déclaré à l’AFP Kleber Karipuna, directeur exécutif de l’Association des peuples indigènes du Brésil (Apib), en référence au mandat de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022).

Un enjeu écologique à l’international

Le défi était d’autant plus crucial que les réserves attribuées aux natifs du Brésil sont considérées par les scientifiques comme une opportunité de faire reculer la déforestation en Amazonie,et jouer ainsi un rôle clé dans la lutte contre le réchauffement climatique.

De nombreuses autres terres originelles doivent encore être délimitées, et la pression de l’exploitation forestière et de l’exploitation minière demeure. Les implications de la décision de la Cour et les paris à relever pour assurer la préservation à long terme des territoires et des modes de vie des Indigènes d’Amazonie restent une priorité à mettre en oeuvre.

La décision du tribunal vient consolider la convergence des luttes entre les peuples originels, car ce succès fait écho à celui du Canada. En janvier 2023 le pays a accordé un dédommagement historique aux peuples premiers.

Enfin, cette victoire historique pour les peuples indigènes du Brésil présente des perspectives futures, concernant la sensibilisation du public international aux réalités géopolitiques et environnementales de la forêt amazonienne.

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Stéphanie BEAUGENDRE, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Nations Unies

Médiapart

Les Echos

France 24

France Culture