Les randonneurs ont dû se rendre compte de l’évolution en quelques années : la frimousse attendrissante du bouquetin ibérique a fait son retour après avoir disparu dans les Pyrénées françaises. Grâce au concours des équipes du Parc national des Pyrénées et de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage (ONCFS) des Hautes-Pyrénées, la réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées court depuis 2014. Comment est-on arrivé à une population de 290 individus en 2021 ? Quel est le suivi minutieux des moniteurs du parc ?

La réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées, un animal disparu depuis 1910

L’espèce a progressivement disparu des Pyrénées : d’abord en 1910 sur le versant français avec les deux derniers individus chassés près de Cauterets. L’ultime coup de semonce fut porté en 2000 dans le Parc national d’Ordesa côté espagnol avec l’extinction définitive du bouquetin des Pyrénées.

Depuis, le Parc national des Pyrénées a entrepris un programme de réintroduction du bouquetin ibérique (Capra pyrenaica) sur le sol français. Ce dernier se distingue de son cousin alpin, le bouquetin des Alpes (Capra ibex), par sa plus petite taille et par ses cornes torsadées. Le clonage du bouquetin des Pyrénées n’a pas été envisagé, l’espèce étant dorénavant éteinte.

Lors d’une campagne inaugurale, les équipes ont lâché 63 individus en provenance du Parc national de Sierra de Guadarrama (Espagne). D’autres campagnes ont suivi en parallèle dans les départements des Hautes-Pyrénées et de l’Ariège.

Le très bon taux de survie post-lâcher, estimé entre 73 à 83 %, confirme le succès sans appel de la réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées. De 148 animaux lâchés au total, la population est estimée à 290 caprins fin 2021. Elle atteignait 400 individus en juillet 2023 selon Eric Sourp, directeur scientifique du Parc national des Pyrénées.

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Un suivi minutieux des bouquetins par les équipes du Parc national des Pyrénées et de l’ONCFS des Hautes-Pyrénées

Le parc a pris des mesures pour protéger au mieux l’espèce. Tout d’abord sur le territoire français, sa chasse demeure interdite.

Des marquages auriculaires et des colliers de localisation améliorent la qualité du suivi des individus pour :

  • Tracer leurs déplacements sur le territoire.
  • Effectuer le comptage.
  • Les localiser en cas d’intervention, notamment sur le plan sanitaire. Sur ce point, bonne nouvelle, les colonies se trouvent en bonne santé !

Forts de cette réussite, les moniteurs du parc restent confiants pour l’avenir et espèrent un doublement de la population tous les 4 à 5 ans. Il est vraisemblable qu’un jour le bouquetin colonisera les Pyrénées-Orientales, soit l’autre extrémité de la chaîne de montagnes.

À l’inverse des isards (les cousins des chamois), les bouquetins ibériques peu farouches se laissent approcher par les randonneurs discrets. Ces derniers peuvent également signaler leur présence, c’est d’ailleurs par ce moyen que les équipes ont retrouvé un mâle porté disparu.

Pour vos futures vacances à la montagne, n’oubliez pas de vous munir de jumelles !

Sources :

Emmanuel Maisonneuve, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.