Savez-vous ce que les noms Freinet, Montessori ou Steiner-Waldorf ont en commun ? Chacun d’entre eux a été porté par un individu à l’origine d’une nouvelle méthode d’enseignement… au vingtième siècle ! Aujourd’hui encore, l’école continue de se réinventer, soutenue par de nombreux acteurs soucieux de la transmission du savoir. Et depuis 2022, les professeurs peuvent compter sur le programme Class’Échecs de la Fédération Française des Échecs. Leur postulat est simple : il est possible d’apprendre en s’amusant ! Découvrez comment jouer aux échecs peut aider au développement des écoliers grâce à un apprentissage ludique.
Class’Échecs, un programme innovant pour apprendre en s’amusant
En inscrivant leur école sur la plateforme dédiée à Class’Échecs, les chefs d’établissements peuvent commander un kit : brochures avec les règles à distribuer et séances d’exercices complètent les classiques échiquiers et jeux de pièces. La boîte à outils idéale pour initier les jeunes élèves aux rudiments du jeu d’échecs ! Mais ce dernier peut aussi s’immiscer dans le reste du programme scolaire…
On trouve sûrement les mathématiques parmi les premières matières à vous effleurer l’esprit, et à raison. La valeur numérique des pièces dans le monde échiquéen s’y prête bien : la dame vaut 9 points, la tour 5, le fou et le cavalier 3, et le pion 1 seul point. L’échange du cavalier et du fou contre la tour et un pion de l’adversaire est-il valable, d’un point de vue arithmétique ?
La chronologie du jeu d’échecs est longue d’au moins 1 500 ans : pour un maître d’école qui cherche à pimenter son cours d’Histoire, c’est une mine d’or ! Saviez-vous par exemple que l’on doit la dame aux échecs telle qu’on la connaît aujourd’hui à Isabelle la Catholique, ancienne régente de Castille ? Le jeu passionna tant la reine qu’elle en modifia les règles pour donner plus de pouvoir à la seule pièce féminine du plateau, contrainte jusqu’alors de ne se déplacer que d’une case à la fois. En France, on en renomma même les échecs « jeu de la dame enragée » !
Les bienfaits éducatifs du jeu d’échecs : soixante-quatre cases et trente-deux pièces, pour mille et une vertus
Hausse de l’effectif à la Fédération Française des Échecs, explosion du nombre de joueurs en ligne et pléthore d’influenceurs au succès mondial… Il n’a jamais autant été à la mode de jouer aux échecs. Une ferveur qui aidera à faire un peu d’ombre aux jeux dangereux à l’école !
Le jeu d’échecs ne manque pas de bienfaits déjà maintes fois éprouvés : renforcement de la mémoire et de la concentration, baisse du stress et de l’anxiété… Et avec Class’Échecs, on peut aller encore plus loin ! Parmi les bénéfices, on trouve notamment :
- Un développement de la pensée critique. Si l’on reprend notre problème quant à la valeur des pièces, l’élève comprend que l’échange de son cavalier et de son fou contre la tour et le pion est en mathématique un échange égal… mais qu’il n’est pas forcément idéal dans la partie !
- Une mise en avant de la bienséance et du respect mutuel. Serrer la main de son adversaire avant et après la partie est une évidence dans le monde des échecs !
- Un esprit de coopération renforcé. Les séances Class’Échecs comprennent des problèmes positionnels – trouver le mat en x coups, par exemple – à résoudre en groupe.
Miser sur le jeu pour permettre aux écoliers d’apprendre en s’amusant est un pari d’avenir. Les pédagogies alternatives de Freinet, Montessori ou Steiner montrent que l’idée n’est pas nouvelle… ni insensée ! Si vous êtes professeur, rapprochez-vous de votre directeur pour envisager la mise en place du programme ; si vous êtes parent, discutez-en avec l’enseignant de votre enfant !
Dylan Marre, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Leal Y., (2023), Class’échecs, étude des pratiques enseignantes 2022 – 2023
The Effects of Chess Instruction on Pupils’ Cognitive and Academic Skills, Giovanni Sala, John P. Foley, and Fernand Gobet