D’après l’Assurance Maladie, 5 % de la population française souffrirait du syndrome de l’intestin irritable. Sans gravité, cette maladie n’en est pas moins invalidante. Les douleurs et les troubles digestifs qu’elle engendre impactent les vies sociale et professionnelle des personnes atteintes. Si les symptômes sont facilement identifiables et que le diagnostic peut être rapidement posé, aucun remède propre au SII n’existe à ce jour. C’est pourquoi on traite uniquement les conséquences avec des prescriptions d’antidouleurs ou de laxatifs. Pourtant, de nombreux malades parviennent à soulager l’intestin irritable sans médicaments, en agissant en amont et pendant les phases inflammatoires. Vous souhaitez en savoir plus sur ces méthodes naturelles qui peuvent vous réconcilier avec votre ventre ? Vous êtes curieux de comprendre comment et par qui apaiser les symptômes ou prévenir les crises de SII ? Découvrez donc, dans cet article, des pistes à explorer pour mieux vivre avec ce trouble.

1. Adapter son alimentation avec la méthode low-FODMAP

Le régime pauvre en FODMAP

FODMAP est un acronyme qui regroupe plusieurs familles de glucides fermentescibles. Ces sucres sont mal absorbés par l’intestin grêle et transitent donc jusqu’au côlon où des bactéries les fermentent, entraînant gaz et ballonnements. Chez les personnes présentant le syndrome de l’intestin irritable, cette fonction de l’organisme est à l’origine de biens des désagréments. Au début des années 2000, Sue Shepherd, une nutritionniste australienne, assemble les glucides incriminés sous l’appellation FODMAP. De cette association naît le régime du même nom, appliqué par de nombreux malades pour soulager leur intestin.

Les 3 étapes de la méthode :

  1. L’élimination des aliments riches en glucides fermentescibles de l’alimentation : entre autres, le blé, les légumineuses, le lait, les yaourts et une quantité non négligeable de fruits et de légumes. Cette phase est certes restrictive, mais ne dure que 4 à 6 semaines.
  2. Les tests : chaque famille de FODMAP est réintroduite successivement, en dehors des repas et de manière graduelle. Ainsi, on repère les groupes qui ne provoquent aucune intolérance, ceux qui en entraînent et les portions acceptées par l’organisme.
  3. La réintroduction : de façon progressive, on ajoute les familles tolérées aux différents menus. Le but étant, à terme, de réintégrer un maximum d’aliments, dans des proportions adaptées. Comme pour l’endométriose, un produit sera à éviter pour certains quand il n’aura que peu de conséquences pour d’autres.

De nombreuses études mettent en évidence les bénéfices d’une alimentation pauvre en FODMAP chez les patients souffrant de SII. Elle réduirait les douleurs gastriques et intestinales de 3/4 des malades et faciliterait le transit pour la plupart. Notons qu’une diminution significative des symptômes de l’intestin irritable serait constatée au bout de 3,5 semaines, en moyenne.

Une organisation et un suivi nécessaires

Si le régime low-FODMAP présente des bienfaits indéniables, il peut être utilisé de manière inadéquate. La tentation est grande de se lancer en employant des supports comme Internet ou des livres sur le sujet. Or, la recherche sur les glucides fermentescibles est en constante évolution et il y a à boire et manger dans les contenus présents sur la toile ou en librairie ! De plus, le confort retrouvé grâce aux premières phases de la méthode pousse certaines personnes à éliminer définitivement les aliments irritants de leurs repas. Fausse bonne idée aux lourdes conséquences : carences en fibres, en pré et probiotiques, dénutrition… Ainsi, il est préférable d’être suivi par un diététicien formé aux traitements des pathologies gastro-intestinales, comme le SII. Il sera gage d’un programme alimentaire adapté et bien construit.

Autre aléa du régime low-FODMAP : manger différemment représente un vrai apprentissage ! Il est indispensable de revoir ses listes de courses pour adapter ses menus. De même, la lecture des étiquettes devient impérative pour les aliments manufacturés, et les produits sans gluten ou sans lactose imposent un budget conséquent. Ainsi, les achats alimentaires demandent organisation et réflexion, tout comme les sorties au restaurant où le malade devra se renseigner sur les produits à la carte. Adopter ce régime présente donc quelques contraintes… mais on conviendra que retrouver une vie sociale n’a pas de prix !

Une liste de courses sur un carnet entouré d'aliments pauvres en fodmap

Des aliments pauvres en FODMAP pour soulager l’intestin irritable. Crédit photo : Rimma Bondarenko sur Shutterstock

Pour aider les personnes dans la mise en place de la méthode, les ressources documentaires se multiplient. Et si un livre ne remplacera jamais une expertise, de nombreux ouvrages recensent des recettes gourmandes ou des produits utiles. Il en va de même pour les sites propres au sujet qui fleurissent sur la toile. Certains, comme Ginette et Josiane, allient information et e-commerce, tout en créant des interactions entre malades sur les réseaux sociaux.

2. Adopter des techniques relaxantes qui sollicitent les viscères

De nombreuses études tendent à prouver que stress et colopathie fonctionnelle sont liés, sans véritablement en définir l’influence. Tantôt la nervosité sera considérée comme une cause du SII, tantôt comme une conséquence, les douleurs et l’inconfort jouant sur l’anxiété qui accentue les symptômes. Ainsi, il est important de mettre en place des techniques de relaxation qui permettront de prévenir et soulager l’intestin irritable. Par chance, une des clés de la détente est la respiration qui stimule notre ventre, tous les jours et de manière douce. Voici donc trois procédés applicables au quotidien.

« C’est quand nous sommes détendus que notre intestin travaille le mieux… Quand il s’agit de digestion, le paisible lecteur de romans-fleuves est plus efficace que le PDG hyperactif. » Giulia Enders (Le charme discret de l’intestin : tout sur un organe mal aimé, Actes Sud).

La cohérence cardiaque

Malgré un nom étrange, cette méthode est réglée au millimètre : 6 respirations par minute, pendant 5 minutes, 3 fois par jour. Ici, les viscères sont mis à contribution grâce à l’amplitude de l’inspiration. De plus, en diminuant la vitesse de respiration, le rythme cardiaque ralentit, ce qui amène à l’apaisement. Enfin, il semblerait que cette pratique agisse de façon bénéfique sur les maladies inflammatoires, un bonus pour les malades du SII.

La méditation

Avec une technique qui mêle respiration et introspection, la méditation est une pratique qui se démocratise. Véritable invitation au lâcher prise, la pleine conscience est désormais une méthode de réduction du stress très répandue. Elle permet également de solliciter les organes digestifs par le biais de la respiration ventrale. Point non négligeable : elle soulagerait les douleurs et notamment celles de l’intestin.

Le yoga

On ne présente plus les multiples vertus de cette discipline. Sur le site Namaste et Coco Latte, plusieurs cours ciblent le SII, la professeure en étant elle-même atteinte. Elle explique régulièrement que le massage des organes dû à sa pratique la soulage de bien des maux. Concernant l’intestin irritable, on privilégiera le yoga restauratif qui, par ses postures longues et sa respiration profonde, encourage la relaxation. Mais rien n’interdit de s’adonner au yoga du rire, véritable kiné de l’abdomen !

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3. Essayer les médecines parallèles pour soulager l’intestin irritable sans médicaments

Si l’absence de remède traditionnel pour soulager l’intestin irritable est parfois difficile à digérer, elle n’en reste pas une fatalité. Certains malades finissent par se référer aux médecines douces. Voici une liste non exhaustive des plus sollicitées…

L’ostéopathie

Cette médecine parallèle est la plus connue des personnes souffrant du SII. Celles-ci peuvent profiter de séances en prévention ou pendant les crises. Lors de la manipulation du côlon, l’ostéopathe s’applique à diminuer les douleurs et apporter du confort.

À ce jour, différentes études ont conclu à une réelle efficacité de l’ostéopathie sur l’intestin irritable. Les soins réduisent la sévérité des symptômes localisés, mais aussi la fatigue et la dépression accompagnant la maladie. Cependant, les bienfaits d’une séance ne sont visibles qu’à court terme.

L’hypnose

Peu utilisée en France contre le SII, la thérapie par l’hypnose est plus répandue au Canada. Les tests d’efficacité y sont donc plus présents et démontreraient une action bénéfique sur tous les symptômes coliques. De plus, tout porterait à croire que l’évolution positive des patients s’inscrirait dans la durée.

Les pratiques en étude

À l’heure actuelle, si l’ostéopathie et l’hypnose ont fait leurs preuves dans les études scientifiques, d’autres médecines alternatives sont sollicitées pour combattre le SII. En se basant sur les dires des malades, la naturopathie (accompagnement au bien-être), la phytothérapie, et la sophrologie (pratiques cherchant à dominer les sensations) seraient des pistes à ne pas négliger.

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Des solutions existent pour soulager l’intestin irritable sans médicaments, et sont mises en lumière à mesure que le syndrome se fait une place dans l’actualité médicale. Nous venons ici de balayer les pratiques les plus usitées, mais elles sont loin d’être les seules. Pour dompter sa maladie, la personne souffrant de SII devra donc procéder par « essai-erreur », en gardant à l’esprit qu’une attitude positive est un premier pas vers le confort.

Laëtitia Lorenzon, pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Site de l’Assurance Maladie

doctonat.com

Site de Cécile Daubie, nutritionniste

fmcgastro.org

pubmed.ncbi.nlm.nih.gov

Site de Blanche Vidal Soler, nutritionniste et formatrice

Site de Nathalie Crombrez, ostéopathe

badgut.org