Depuis les confinements successifs de la Covid-19, le jeu vidéo a connu une transformation radicale. Les éditeurs ont vu une explosion de la demande, ce qui a rendu le secteur plus rentable que jamais (187 milliards de dollars). Les studios ont donc recruté massivement… avant de licencier à la pelle dès janvier 2023, malgré des bénéfices records. Le boum de la pandémie étant terminé, les éditeurs se sont retrouvés avec un excédant de développeurs. Face à cette situation, de nombreux travailleurs se sont unis pour défendre leurs droits. Il était temps.

Des profits records au mépris des travailleurs

En 2023, plusieurs studios ont annoncé des licenciements massifs. Les développeurs, soumis à des horaires intenses et des conditions de travail épuisantes, ont vu leurs efforts balayés, tandis que les bénéfices explosaient. Ce choc a réveillé un immense sentiment d’injustice et donné naissance à une prise de conscience collective.

L’un des aspects négatifs de l’industrie vidéoludique reste sans conteste le « crunch ». Il désigne les périodes de travail intense qui précèdent la sortie d’un jeu. Ce sont des moments où les développeurs doivent doubler la cadence pour terminer un projet, quitte à sacrifier leur sommeil et/ou leur vie de famille. Mais la lutte pour de meilleures conditions de travail ne se limite pas seulement aux horaires ou à la rémunération.

On se souvient aussi des scandales de harcèlement et d’abus de pouvoir chez certains géants de l’industrie, dont Ubisoft (Assassin’s Creed) et Activision Blizzard (Call of Duty).  Des accusations qui révèlent un environnement de travail toxique, sexiste et discriminatoire. Ces éclats ont mis en lumière des abus internes, mais aussi la nécessité de réformes fondamentales au sein du monde du jeu vidéo. Le syndicalisme est devenu un moyen pour les travailleurs de se défendre collectivement.

Une lutte sociale qui s’organise

Depuis une dizaine d’années, les travailleurs du jeu vidéo commencent à répliquer face à des conditions de travail de plus en plus intolérables. Les syndicats se sont peu à peu installés dans une industrie autrefois très hostile aux mouvements collectifs. Ces luttes ont posé les bases d’un phénomène qui prend aujourd’hui une ampleur mondiale.

Des initiatives comme Game Workers Unite et des grèves internes (Riot Games) ont montré une prise de conscience collective bien réelle. L’un des exemples les plus marquants concerne Activision Blizzard, où la pression collective a conduit à une victoire significative. Après des mois de luttes, la société a annoncé qu’elle transformerait la majeure partie de ses contractuels en CDI. Une demande depuis longtemps portée par les travailleurs pour sécuriser leur avenir professionnel et mettre fin à une précarité constante. Des collectifs comme Game Workers Unite revendiquent des droits et des conventions collectives dans des studios où ces pratiques étaient inexistantes.

Les travailleurs veulent désormais être entendus, qu’il s’agisse de négocier des conditions de travail décentes, de mieux gérer le « crunch », ou de sécuriser l’emploi. L’essor du syndicalisme dans le jeu vidéo n’est pas seulement un moyen de lutte. C’est aussi une opportunité pour réinventer l’industrie. Si les bénéfices records des grands éditeurs sont impressionnants, il est essentiel de rappeler que ces profits ne peuvent se faire au détriment de la santé des créateurs.

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L’industrie du jeu vidéo pourrait bien se réinventer et offrir un avenir où l’éthique, la créativité et le respect se conjuguent. C’est beau !

Agissez dès maintenant et soutenez le Syndicat des Travailleurs et Travailleuses du Jeu Vidéo !

Florian Doaré pour E-writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

The game studios changing the industry by unionizing

The rise of video game union

La vague de licenciements dans le jeu vidéo touche Riot Games

Licenciements massifs dans le jeu vidéo : pourquoi le secteur vit une “crise” inédite