La Ville à joie ou la tournée sociale et solidaire d’une start-up dans les campagnes
En 2023, 20 % de la population française habite dans des villages de moins de 1 000 habitants, soit 72 % des communes françaises. Dans la pratique, vivre à la campagne est souvent synonyme d’éloignement des commerces et des services publics. Soit on se morfond et l’on déplore de voir le milieu rural se dépeupler. Soit on agit et l’on souffle un vent nouveau dans les villages. C’est le pari de La Ville à joie, une start-up sociale et solidaire qui a décidé de mêler la campagne, la jeunesse et des offres multiservices. On vous emmène retrouver un peu de lien social dans une tournée revitalisante !
Générer du lien avec La Ville à joie
À l’origine de cette start-up, il y a Marius Drigny, étudiant à Sciences Po. Il est marqué par le quotidien de sa grand-mère. Elle habite un petit bourg au nord de Dijon et doit parcourir au moins 20 km pour faire ses courses et accéder aux administrations. Une idée vient alors à l’étudiant : et si les services et la vie sociale venaient directement dans les villages ?
En janvier 2020, il crée La Ville à joie, une entreprise itinérante. Son objectif, c’est de revitaliser la ruralité en ramenant des offres de services sur la place du village. Des acteurs de l’État, des commerçants, des associations et des partenaires de santé s’installent pour la journée sous des tentes ou sous le préau de l’école. Ils répondent à la fracture numérique, à des actions de prévention en santé, aux besoins d’animation, etc.
Une fois les stands montés et les acteurs du jour installés, l’équipe de jeunes part faire du porte-à-porte dans la commune. Son objectif ? Faire venir les timides et tous ceux qui hésiteraient encore. La journée se termine par un temps fort et festif. Autour d’une buvette, les voisins et voisines participent à un blind-test, un karaoké, un concert… Le but ultime est de ramener de la vie dans les villages.
Revitaliser la ruralité avec les entreprises sociales et solidaires
Une tournée de La Ville à joie s’anticipe et se prépare en amont avec les élus et les acteurs locaux. Faire du lien entre voisins, c’est bien, en faire entre les communes d’un même territoire, c’est mieux ! C’est ainsi que l’équipe « monte des grappes » de tournées. La Ville à joie fonctionne aux ⅔ avec des fonds publics, le reste est financé par des partenaires privés. Aujourd’hui, l’entreprise compte une dizaine d’employés permanents et 30 salariés à la haute saison (mai à octobre).
En pratique, les coéquipiers logent ensemble dans un gîte situé sur le secteur de la tournée. Ils organisent des actions et préparent la communication en amont. En touchant un maximum de personnes, non seulement l’équipe de jeunes favorise les contacts, mais elle cerne plus précisément les nécessités locales. Chaque rencontre fait l’objet d’un questionnaire qui recueille les besoins des habitants. Celui-ci a deux missions :
- améliorer les actions de La Ville à joie ;
- aider les élus locaux à redynamiser les services dans leurs villages.
💡Comment ramener les petits commerces dans les bourgades ? Découvrez les épiceries participatives déployées par Bouge ton coq.
Depuis 2020, La Ville à joie a élargi son secteur à 17 départements. Et ce n’est qu’un début. Faire revivre les campagnes autrement que sur des cartes postales, c’est possible. Ça passe par des actions concrètes, utiles et festives. Il y a de la joie et de la solidarité dans la ruralité !
Manuella Georget, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Andrée, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Site officiel de La Ville à joie
Site gouvernemental des collectivités locales : Les chiffres clés de la population en 2023
Ministère de l’Économie : L’économie sociale et solidaire
Provenance photo : Denis Smn pour Pexels