« Irasshaimase ! »  Ce mot, signifiant bienvenue, vous l’entendrez souvent si vous allez visiter le Japon. En effet l’hospitalité y a tout d’une religion, et le pays se classe parmi les 15 destinations les plus touristiques au monde. C’est un endroit où les petits détails du quotidien sont uniques, tant la philosophie diffère de la nôtre. L’article qui suit vous propose un itinéraire et plein de suggestions pour découvrir la culture japonaise, que vous soyez amoureux de jardin zen, fan de manga ou amateur de sushi !

 

Étape 1 : Tokyo, point de départ idéal pour visiter le Japon

Au 16e siècle, le chef des armées japonaises établit son quartier général dans le petit village de pêcheurs d’Edo. En 1868, l’Empereur Meiji s’y installe et renomme la ville Tokyo, la capitale de l’Est. C’est aujourd’hui la mégapole la plus vaste et peuplée au monde, et le cœur palpitant du Japon. En apparence, c’est un enchevêtrement d’autoroutes suspendues et de voies ferrées aériennes serpentant entre des tours au design futuriste. Mais, partout, la beauté et la poésie se cachent derrière le béton. Il y règne une atmosphère à la fois zen et électrique. Concerts néopunk et cérémonies shintoïstes millénaires cohabitent en harmonie.

Carrefour de Shibuya, le plus important passage pieton du monde

Carrefour de Shibuya, le plus important passage piéton du monde. Crédits photo : Guillaume Cartier

Vous serez régulièrement témoin de ces variations d’ambiance. Ainsi, à la sortie de la gare de Shibuya, un des quartiers les plus célèbres et animés de l’agglomération, on débouche sur le passage piéton le plus emprunté au monde. À chaque fois que les feux passent au vert, plus de 1000 personnes se croisent dans un ballet urbain, au milieu d’une forêt d’immeubles, néons et écrans publicitaires multicolores. Pourtant à quelques minutes à pied, la végétation luxuriante du parc Yoyogi vous fera vite oublier toute cette agitation. Un des sanctuaires shintoïstes les plus célèbres du pays s’y trouve, le Meiji-jingû. Puis, directement à la sortie du parc, vous rejoindrez le quartier le plus branché de la ville, Harajuku. C’est un labyrinthe rempli de cafés et magasins de mode, très animé, coloré et peuplé de jeunes aux vêtements excentriques.

Parc Yoyogi, au centre de Tokyo

Parc Yoyogi, au centre de Tokyo. Crédits photo : Guillaume Cartier

Si vous ne restez qu’un jour ou deux, expérimentez le contraste entre les quartiers d’Asakusa et d’Akihabara. Le premier est un des plus anciens districts de la capitale. Il se constitue de maisons basses, ruelles pittoresques et restaurants où l’on s’assoit sur des tatamis. De nombreuses fêtes traditionnelles s’y déroulent et son temple, le Sensô-ji, est l’un des plus impressionnants de Tokyo. À l’opposé, Akihabara est surnommé « la ville électrique ». C’est un lieu iconique pour les amateurs de culture populaire japonaise. À l’intérieur de tours aux enseignes éclatantes de lumières et de couleurs se trouvent des salles de jeux vidéo, librairies, vendeurs de gadgets high-tech en tout genre. La verticalité y est reine, donc n’hésitez pas à explorer les étages pour dénicher votre bonheur !

Akihabara, la Mecque des jeux videos

Akihabara, la Mecque des jeux vidéo. Crédits photo : Guillaume Cartier

Visiter Tokyo, c’est également découvrir la cuisine japonaise dans son ensemble. Sushi, soba, ramen ou fugu, tout le savoir-faire du pays est représenté. D’ailleurs, la ville est considérée comme la capitale de la gastronomie, et collectionne les records. Le marché de poissons de Toyosu est le plus important au monde, et les grands restaurants accumulent plus d’étoiles que ceux de Paris et New York réunis !

⏩ Regardez la vidéo Étranges escales : Tokyo du youtubeur Axolot pour une présentation insolite de la ville.

 

Étape 2 : Kyoto, berceau des traditions japonaises

Kyoto est l’ancienne capitale impériale, située dans la région du Kansai. Ses dimensions sont bien plus modestes que Tokyo, mais elle est considérée comme le berceau culturel et spirituel du Japon. Il s’y concentre 20 % des Trésors nationaux, répartis dans 1 600 temples bouddhistes et 400 sanctuaires shintoïstes. Si vous aimez l’Histoire, c’est un passage obligé !

17 sites, bâtis entre le 10e et le 17e siècle, sont inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Vous pourrez promener sous les 10 000 portiques vermillon (appelés torii) du sanctuaire Fushimi Inari Taisha, admirer le temple recouvert de feuilles d’or de Kinkaku Ji, ou bien profiter des 27,5 hectares de jardins traditionnels du château Nijo. Et pour les amateurs de lecture, le Musée International du manga se trouve à quelques dizaines de mètres du château. Il regroupe plus de 300 000 œuvres consultables.

Kinkaku-ji, le temple du Pavillon d'or

Kinkaku-ji, le temple du Pavillon d’or. Crédits photo : Guillaume Cartier

Le district de Gion est central, et idéal pour se loger. C’est un quartier tranquille où l’on se sent transporté dans le passé. L’architecture y est typique du Japon féodal, et on peut croiser les mystérieuses Geishas. Elles sont les garantes des anciennes traditions japonaises, et excellent dans la pratique du luth shamisen, le chant, la danse et l’art de la cérémonie du thé. Il est possible d’assister à leur performance dans une des maisons ochaya.

L’allée Pontocho, considérée comme la plus belle rue de la ville, est toute proche. On y flâne hors du temps. Les restaurants yuka, dont les terrasses donnent sur la rivière Kamo, sont très réputés. L’enseigne de thé Ippodo, fondée en 1717, se trouve aussi à proximité. C’est l’occasion d’en apprendre plus sur les différentes saveurs de ce breuvage ancestral. Dégustez-y une boisson à base de matcha, autrefois consommée par les samouraïs avant les batailles pour aiguiser leurs sens.

Degustation de the macha

Dégustation de thé macha. Crédits photo : Guillaume Cartier

Aux alentours de la ville, de nombreuses excursions sont intéressantes. Optez par exemple pour la découverte de Takao, petit village de montagne situé au nord-ouest. De là, vous pourrez randonner dans les forêts d’érables, visiter trois merveilleux temples et cheminer le long de la rivière Kiyotaki jusqu’à des chutes sacrées. Ces lieux, à environ 45 minutes de bus de Kyoto, sont moins fréquentés par les touristes. On en apprécie encore mieux la quiétude.

Chutes sacrees de la riviere Kiyotaki

Chutes sacrées de la rivière Kiyotaki. Crédits photo : Guillaume Cartier

 

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Étape 3 : Hiroshima, la cité de la paix

Le trajet menant de Kyoto à Miyajima passe par la ville de Hiroshima, connue pour avoir été rasée par le premier bombardement nucléaire de l’Histoire. Cet évènement majeur a accéléré la fin du second conflit mondial, conduit à la période de « guerre froide », et définit encore actuellement la géopolitique internationale. C’est donc un lieu à l’héritage unique.

Aujourd’hui Hiroshima est une grande ville japonaise, entièrement rebâtie et dynamique. Les cicatrices de la catastrophe sont discrètes. La plus visible est le dôme de Genbaku, au bord de la rivière Motoyasu. C’était à l’époque un hall d’exposition pour la promotion de l’industrie. Situé à 150 mètres de l’impact de la bombe, il est le seul bâtiment à survivre à l’explosion atomique. Il est maintenant classé au patrimoine de l’UNESCO, et tient le rôle de Mémorial pour la Paix.

Dome de Genbaku, appelle aussi dome de la bombe A

Dôme de Genbaku, appelé aussi dôme de la bombe A. Crédits photo : Guillaume Cartier

De l’autre côté de la rivière se trouvent le musée et le parc du Mémorial pour la Paix. Le musée a pour vocation de relater le drame du 6 août 1945 et sensibiliser à la menace que représentent les armes atomiques pour l’Humanité. Des maquettes de la ville avant et après l’impact, vestiges, objets du quotidien, témoignages écrits, films d’époque permettent de se rendre compte de la violence du phénomène et des effets sur les habitants. C’est un lieu émouvant, qui se ressent plus qu’il ne se visite. À la sortie du musée, arpentez les allées verdoyantes et apaisantes du parc. 60 monuments commémoratifs vous y attendent, dont le monument de la paix des enfants, coloré et prônant le vivre ensemble.

Hiroshima ne vous laissera donc pas indifférent. Mais, tout en cultivant le souvenir du drame, elle n’oublie pas de vivre. Pour vous remettre de vos émotions, n’hésitez pas à faire un tour dans la rue couverte Hondori. C’est une galerie commerçante à l’esprit bon enfant, très vivante, où la jeunesse de la ville se rassemble. À l’une des extrémités de cette rue, ne manquez surtout pas de rentrer dans Okonomimura, surnommé le village de la gourmandise. C’est un bâtiment de 3 étages rempli de petits restaurants dédiés à la spécialité locale : l’okonomiyaki. Vous serez assis littéralement devant les plaques de cuisson, où on vous préparera cette délicieuse galette salée copieuse et très populaire.

Okonomiyaki, plat typique de Hiroshima

Okonomiyaki, plat typique de Hiroshima. Crédits photo : Guillaume Cartier

 

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Étape 4 : Miyajima, l’île sacrée classée parmi les 3 plus beaux sites du Japon

Située dans la baie d’Hiroshima, la petite île d’Itsukushima est plus communément appelée Miyajima. Considérée comme un des plus beaux sites touristiques du pays, c’est une étape incontournable pour visiter le Japon. C’est aussi un lieu sacré, classé au patrimoine de l’UNESCO et jumelé avec le Mont-Saint-Michel.

En arrivant à la gare maritime, vous déboucherez directement sur une rue piétonne bordée de boutiques de souvenirs, où l’on croise touristes et… cerfs en parfaite liberté ! À l’autre bout, vous arriverez devant le plus célèbre et imposant torii de l’archipel nippon, mesurant 16 mètres de haut et pesant 60 tonnes. Juste à côté, vous pourrez visiter le sanctuaire shinto d’Itsukushima-Jinja, entièrement sur pilotis.

Le torii du sanctuaire d'Itsukushima-jinja

Le plus imposant torii du Japon se situe à Miyajima. Crédits photo : Guillaume Cartier

Le mont Misen domine l’île et culmine à 535 mètres d’altitude. Au sommet se trouve une tour d’observation permettant d’avoir une vue à 360 degrés sur la baie. Pour y accéder, plusieurs chemins sont possibles. L’itinéraire le plus sportif est aussi le plus intéressant. Vous grimperez sur de petits sentiers et volées de marches en pierres centenaires, sous une forêt dense, le long de ruisseaux à l’eau cristalline. En redescendant, vous pourrez finir votre randonnée dans le parc Momijidani. Peuplé d’érables, il est magnifique en automne.

Ascension du Mont Misen

Ascension du Mont Misen. Crédits photo : Guillaume Cartier

Tout peut se réaliser en une journée, mais il est conseillé de rester une nuit à Miyajima. En effet, c’est lorsque la majorité des touristes est repartie que l’on apprécie le mieux la sérénité qui habite l’île. À cette occasion, vous pourrez loger dans un ryokan, auberge typique japonaise. L’expérience permet de s’immerger dans la vie traditionnelle du Japon et goûter à la gastronomie locale, au contact des propriétaires. D’ailleurs, ne quittez pas l’île avant d’avoir goûté ses huîtres chaudes et le Momiji-manju, un gâteau fourré de pâte de haricot rouge sucré.

Mer interieure de Seto vue du Mont Misen

Mer intérieure de Seto vue du Mont Misen. Crédits photo : Guillaume Cartier

 

Passant directement du féodalisme à l’ère moderne au 19e siècle, le Japon propose à ses visiteurs un mélange unique de traditions anciennes et de technologies futuristes. En vous inspirant des suggestions de cet article, vous profiterez pleinement de l’éventail de merveilles que ce magnifique pays peut offrir. Et si votre soif de découverte n’est pas étanchée, n’hésitez pas à lire nos articles sur les montagnes de la Caroline du Nord, les lieux incontournables de Barcelone et la cité de Pétra en Jordanie.

Guillaume Cartier, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Anne Le Tarnec, tutrice de formation chez FRW

Sources :

  • le guide du routard
  • le site de l’Office national du tourisme japonais Travel Japan
  • le site de l’UNESCO