Ça y est, vous voilà orné d’un dessin permanent aux couleurs éclatantes. Vous pensiez avoir fait le plus dur en supportant le va-et-vient des aiguilles sur votre peau ? Le travail du tatoueur est en effet terminé, mais le vôtre commence. Pendant la cicatrisation puis au fil du temps, l’hygiène et la protection apportées à votre tatouage seront déterminantes sur son évolution. Ne prenez pas le risque de transformer votre masterpiece en gravure terne indélébile. Prendre soin de son tatouage ne s’improvise pas. Découvrez les gestes à adopter et nos meilleures astuces.
Protéger son tattoo les premiers jours : focus sur l’hygiène
La conduite à tenir
Durant la séance, les aiguilles ont créé une brèche dans la barrière cutanée, constituant une porte d’entrée potentielle aux agents infectieux. Chaque tatoueur a ses préférences pour les soins à apporter, mais comme pour n’importe quelle plaie, les règles élémentaires d’hygiène doivent être respectées :
- Toucher le moins possible le tatouage et se laver les mains avant toute manipulation.
- Les vêtements au contact de la plaie doivent être amples et propres.
- En l’absence d’infection, ne pas utiliser d’antiseptique.
- Laisser le tatouage à l’air libre au maximum.
- Pas de bain, mer, piscine, sauna, hammam, ni d’exposition au soleil et UV le temps de la cicatrisation (minimum 1 mois).
Le tatouage n’est pas un acte anodin ! Passer par un professionnel déclaré respectant la législation en matière d’hygiène et de salubrité limite considérablement les risques. En cas de doute durant la cicatrisation, n’hésitez pas à consulter un médecin.
Les premiers soins à réaliser
En fin de séance, le tatoueur a enduit votre peau d’une crème très grasse et l’a recouverte de cellophane ou d’un bandage en tissu.
© Céline Colonge
Gardez bien cette protection le temps préconisé (en général 3 ou 4 heures). Puis, ôtez délicatement le pansement pour nettoyer votre tatouage :
- Passez la zone encrée sous un filet d’eau tiède et appliquez un savon doux, sans alcool ni parfum.
- Savonnez la peau à la main (pas de gant ou autre tissu). Sans vous lancer dans un palper-rouler, insistez toutefois suffisamment.
- Rincez abondamment. L’eau sera peut-être grise, pas de panique ! Le tatouage n’est pas en train de disparaître comme une décalcomanie, c’est simplement l’excès d’encre qui est évacué.
- Séchez le tatouage sans frotter, en tapotant doucement à l’aide d’un tissu propre qui ne s’effiloche pas. Ça n’est pas écologique, mais l’idéal est d’utiliser un mouchoir en papier ou de l’essuie-tout.
- Ne mettez aucune crème et laissez à l’air libre. Tant que le tatouage suinte, c’est une plaie ouverte sur laquelle il ne faut rien appliquer.
Ce premier nettoyage est primordial pour enlever le sang, les résidus de pommade, les excès d’encre et les rejets de lymphe.
Les bons réflexes à adopter pour la nuit
Les draps doivent être propres, et dans l’idéal, changés tous les premiers soirs. Selon l’emplacement et l’étendue du motif, le tatoueur peut conseiller de mettre un pansement pour la première nuit. Adaptez également votre position pour ne pas dormir sur la zone fraîchement tatouée.
Les premiers soirs, on ne partage pas sa couette avec Scoubi ! | © pexels
Si vous avez l’habitude de dormir avec une bête à poils, plumes, écailles ou autres : évitez, le temps de la cicatrisation. Vraiment. Vous n’avez aucune envie de risquer un coup de patte, ou le lendemain matin, devoir aller repêcher le poil de Teckel coincé dans la plaie séchée.
Prendre soin de son tatouage en phase de cicatrisation : une étape clé
Encre et reconstruction de la peau : zoom sur le mécanisme
L’encre est déposée sous l’épiderme, au niveau du derme, et reste visible par transparence après la cicatrisation.
Injection des pigments par un dermographe. | © Nature Scientific Reports
La reconstruction progressive de l’épiderme, au-dessus du tatouage, va donc lui donner un aspect un peu « patiné » en le recouvrant. Si c’est votre premier motif, il faut en être conscient : votre tatouage ne sera jamais aussi beau qu’immédiatement après la fin de la session. Au début, les tracés sont nets, les noirs profonds et les couleurs pétantes. Au fil de la cicatrisation, les traits vont s’épaissir et les pigments ternir, c’est tout à fait normal.
Routine de soins les premières semaines : savon et baume réparateur
Nettoyez le tatouage matin et soir (ou plus, en cas de travaux salissants), en adoptant les mêmes préconisations que celles du jour 1. Après séchage de la zone et à condition que le tatouage ne suinte plus (au 4e jour environ), appliquez la crème réparatrice conseillée par le tatoueur. Massez pour faire pénétrer et renouvelez dans la journée si nécessaire, dès que la peau tiraille. L’enjeu n’est pas d’hydrater, mais bien d’aider à la cicatrisation. Choisissez donc un baume en pharmacie spécialement conçu pour la reconstruction cutanée.
Au bout de quelques jours, votre peau va peler, furieusement vous démanger et il est possible que des croûtes se forment. C’est normal ! Il ne faut surtout pas gratter au risque d’abîmer votre tatouage. En revanche, si des boutons apparaissent, c’est probablement le signe que vous avez eu la main lourde sur la crème. Laissez votre peau respirer, ne mettez plus rien le temps que tout rentre dans l’ordre.
Soleil et baignade : interdiction A-BSO-LUE le premier mois
Votre tatouage est une plaie qui ne doit pas macérer dans l’eau. Quant au soleil, il est globalement nocif pour la peau, qu’elle soit tatouée ou non. Mais durant la cicatrisation, une peau abîmée brûle davantage et les rayons UV accélèrent la dégradation des pigments, même avec une crème solaire haute protection.
Comment faire dans ce cas si votre session de tatouage tombe en plein été ? Il n’y a pas le choix, vous ne devrez absolument pas vous exposer au soleil les premières semaines (voire la première année dans l’idéal). Que votre tatouage se situe sur le front ou au creux du nombril, vous devrez le couvrir avec un vêtement, même par 40 degrés. Selon la zone tatouée, soyez inventif !
Exemple de système-D : la mi-chemise | © Céline Colonge
« Manchon » anti-UV | © Céline Colonge
Entretenir son tatouage dans le temps : le secret pour du noir et des couleurs plein de peps
Reconnaître le « tattoo blowout »
La phase de cicatrisation est terminée depuis longtemps, mais vous remarquez un halo flou et persistant autour des tracés de votre tatouage ? Cette coloration anormale est probablement apparue dès les premiers jours et vous l’avez prise pour un simple hématome qui se résorberait au fil des semaines. Malheureusement, cette complication est permanente et il n’y a pas grand-chose à faire, ni pour empêcher son apparition ni pour la faire disparaître.
Le « tattoo blowout », lorsque l’encre forme un halo anormal autour des tracés du tatouage. | © Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology, vol. 32, no. 12 – Kluger N
Le phénomène est médicalement peu étudié et serait dû à un « piquage » trop profond de la part du tatoueur. Si la gêne esthétique est trop importante, l’unique recours est le détatouage au laser.
Continuer à protéger sa peau du soleil
Les rayons UV sont nocifs pour la peau et accélèrent son vieillissement, donc dans l’idéal, c’est votre corps tout entier que vous protégez du soleil. La zone tatouée est encore plus sensible, même après cicatrisation. Si vous vous exposez, privilégiez la protection maximale (SPF 50).
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Garder une routine d’hydratation
Pour conserver une peau souple et ferme, prenez-en soin au quotidien. Vous n’avez plus besoin d’utiliser le baume extrêmement gras des premières semaines, une simple crème hydratante conviendra. Pour vous aider à bien la choisir, apprenez à décrypter la composition des cosmétiques. Une peau correctement hydratée n’empêchera pas les marques du temps, mais permettra de préserver la finesse des traits et l’éclat des pigments du tatouage le plus longtemps possible.
« On ne grave pas le corps pour nier que tout s’altère, mais précisément parce que tout meurt. Au-delà de l’accès d’insouciance, on peut voir le tatouage dans un élan tragique : dessiner sa peau parce qu’elle se ridera, parce qu’elle changera, parce que nous oublierons les visages, les humours et les voix. […] Si nous finissons un jour d’être jeunes, au moins en restera-t-il quelques traces ». — Blandine Rinkel, artiste, écrivaine et journaliste
Prendre soin de son tatouage demande donc quelques efforts et vous êtes désormais paré. Maintenant que vous êtes tombé dans la marmite de l’encre permanente, vous avez probablement hâte de repasser sous les aiguilles.
Et si vous laissiez libre cours à vos talents artistiques insoupçonnés ? 🎨Profitez des bienfaits du gribouillage, devenez le prochain Picasso de votre peau et imaginez votre futur tatouage !
Chat-d’oeuvre | © Céline Colonge
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Céline Colonge pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
