En France, 300 000 personnes sont sans domicile fixe. Quand une action redonne le gout à la vie, il faut en parler, crier haut et fort le succès et propager les émotions. L’association Lazare a réussi le pari fou de réunir sous un même toit des jeunes actifs et d’anciens sans-abris pour des colocations solidaires. Depuis plus de dix ans, le « vivre ensemble » prend tout son sens dans ces lieux de vie intergénérationnels. Fonctionnement, modèle économique, résultats : le bilan est impressionnant.

Colocations solidaires : un fonctionnement équilibré

Le principe est simple : rassembler des hommes et des femmes dans des tiers-lieux pour créer du lien social et tisser des relations de confiance.

“Les personnes de la rue ont besoin de relations humaines pour se relever autant que d’un toit.”
Loïc Luisetto – Délégué général de Lazare

Une organisation participative

L’association Lazare anime et développe des colocations solidaires entre des personnes dites « incluses » et d’autres de la rue dites « exclues ». La rencontre et l’amitié sont les fondamentaux d’une coloc réussie. Cela permet d’aller de l’avant, de grandir ensemble et de se relever.

Les maisons sont divisées en plusieurs logements. Chaque espace peut ainsi accueillir entre 6 et 8 personnes ayant chacune leur chambre.

Ainsi, au sein de chaque résidence vit une « famille responsable » chargée de coordonner la « vie à bord » et d’entretenir l’esprit familial. Côté tâches du quotidien, tout le monde participe et met la main à la patte dans une ambiance toujours bienveillante.

Un modèle économique pérenne

Le circuit économique des maisons Lazare repose sur un modèle pérenne qui tend vers l’autofinancement. Il allie ressources propres et contributions privées :

  • Des levées de fonds auprès de fondations et fonds de dotation, d’entreprises et de particuliers, permettent le financement de la construction ou la réhabilitation des bâtisses.
  • Les indemnités d’occupation versées par les résidents couvrent les charges des bâtiments.

Tous les immeubles sont excédentaires. Cela permet de financer, en partie, les frais de fonctionnement de l’association.

Par ailleurs, seulement 1,6 % du budget provient de subventions publiques et l’insertion dans les colocations coute 4 fois moins cher à l’État qu’un accueil d’urgence.

Aujourd’hui, Lazare dispose de maisons solidaires installées dans 12 villes de France ainsi qu’en Belgique, en Espagne, en Suisse et au Mexique. L’association espère doubler sa taille d’ici 2024. L’objectif est d’atteindre 85 % d’autofinancement grâce aux indemnités d’occupation des colocataires et l’ouverture des nouvelles résidences.

Un tremplin vers la réinsertion

Au-delà de l’accueil solidaire, l’association Lazare intervient comme un tremplin vers la réintégration sociale de ses colocataires. Grâce à un programme de lutte contre les addictions et un soutien dans les démarches de réinsertion et de santé, les leviers d’entraide sont activés pour un retour sur les rails plus rapide.

En intégrant les maisons, les nouveaux habitants font un premier pas en s’engageant à respecter une charte :

  • s’investir dans une vie de colocation ;
  • payer 400 € par mois ;
  • poursuivre ou démarrer un suivi avec des travailleurs sociaux ;
  • appliquer les règles.

Ainsi, 85 % des colocs disent avoir un projet personnel ou professionnel, alors qu’ils n’étaient que 25 % avant Lazare, et 98 % d’entre eux se sentent acceptés comme ils sont.

Parmi les témoignages, on peut lire avec beaucoup d’émotions que Cédric a retrouvé du travail après 6 ans dans le noir. 

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Avec pas loin de 16 000 nuitées à la rue évitées depuis sa création, l’association Lazare peut être fière de son action et des valeurs insufflées. Si 40 % des colocs retrouvent un travail et 85 % accèdent à un logement stable, c’est avant tout une aventure humaine et solidaire qui est vécue au sein de ces maisons. Vous aussi, redonnez de l’espoir à d’autres colocs en soutenant l’association Lazare.

Camille Huet, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Clémence, tutrice de formation chez FRW.

Sources :
lazare.eu
aide-sociale.fr