Vous avez accouché depuis quelques semaines et surprise ! Ce petit être a apporté avec lui une vague de tempête. En société, on ne parle que très peu des maux qui sont souvent associés à cette étape de la vie. La future maman a donc, en général, une image idéalisée de la grossesse, de l’arrivée de son enfant et de la maternité. Cependant, vous vous êtes aperçue que devenir parent n’est, en fin de compte, pas de tout repos. Vous vous sentez fatiguée psychologiquement et physiquement ? Vous pensez être en pleine dépression post-partum ?
Lisez la suite de cet article, vous comprendrez tout ce qui concerne ce mal-être.

 

1. Définition de la dépression puerpérale et mise en contraste avec le baby blues

Le post-partum constitue un moment riche en émotions, avec une routine de vie qui se retrouve complètement bouleversée pour l’ensemble de la famille. La venue d’un nourrisson est souvent source d’excitation et d’espoir, mais aussi de désillusion. Il s’agit pourtant d’une période très sensible qui peut s’accompagner de sentiments négatifs quant aux nouvelles responsabilités qui s’imposent. Les pleurs de bébé, le surplus d’attention nécessaire, le manque de sommeil et de temps pour soi, autant d’éléments qui peuvent rapidement vous épuiser.

Les changements importants subis par la mère au cours des suites de couches (physiques, psychologiques et hormonaux) sont à l’origine d’un baby-blues dans 50 à 80 % des cas. Il se traduit par une morosité, des crises de larmes, une grande irritabilité et le sentiment d’être submergée par les événements. C’est une phase qui se manifeste dans les jours qui succèdent l’accouchement et qui demeure un très court laps de temps, entre quelques heures et 2 semaines. Si vous êtes affectée par cet état durant une période supérieure, il s’agit alors d’une dépression post-partum. Elle touche 10 à 20 % des femmes et elle est d’ordinaire accompagnée de symptômes cliniques plus importants. Elle peut également apparaître tardivement, après un premier épisode d’adaptation normale avec votre enfant. C’est une maladie réelle, dont la responsabilité n’incombe ni à vous ni à votre bébé. Elle est aussi à distinguer du burn-out familial.

 

2. Facteurs de risques d’une dépression postnatale

Il n’existe pas de causes déterminantes à l’apparition d’une dépression post-partum, n’importe quelle femme peut être atteinte, sans aucune distinction. Cependant, certains éléments peuvent rendre la maman plus vulnérable et donc plus encline au développement de ce trouble. Ces facteurs peuvent être classés en 4 catégories :

  • Biologiques : Les changements hormonaux (progestérone, œstrogène) et le fonctionnement thyroïdien peuvent influer sur le déclenchement. Certaines personnes y présentent une sensibilité plus importante.
  • Obstétriques : ce sont des paramètres liés aux complications que la mère a pu traverser durant son accouchement ou sa grossesse. Particulièrement lorsque celle-ci a été rythmée par des épisodes d’anxiété intense en ce qui concerne la santé de l’enfant (maladie héréditaire…). De même si une expérience traumatisante a été vécue par le passé (mort in utero, hospitalisation prolongée du nourrisson, IVG…).
  • Psychosociaux : ils constituent les événements de vie stressants apparus lors de la grossesse. Tels que le décès d’un proche, un licenciement ou encore une relation conjugale instable. Le degré de soutien social a aussi son importance. Il paraît nécessaire que la mère soit entourée et épaulée dans son nouveau rôle.
  • Psychiatrique : une personne ayant déjà souffert d’un trouble psychologique quelconque aurait plus de risque de développer une dépression durant le post-partum. Les antécédents familiaux sont également à prendre en considération.

 

3. Symptômes de souffrance psychologique après l’accouchement

Concernant la dépression post-partum, elle se caractérise par l’ensemble des symptômes inhérents à une dépression classique auxquels s’ajoutent des pensées négatives ou angoissantes en ce qui concerne le bébé. Vous en trouverez une liste exhaustive ci-dessous :

  • perte ou prise de poids significative ;
  • insomnie ou sommeil excessif ;
  • tristesse extrême ;
  • agitation ou retard psychomoteur ;
  • isolement social ;
  • sentiment de culpabilité dans son rôle de mère ;
  • fatigue persistante et épuisement ;
  • diminution de la libido ;
  • hypersensibilité et irritabilité ;
  • chute d’énergie ;
  • dérèglement de l’humeur ;
  • anxiété démesurée en ce qui concerne le bien-être du nouveau-né ou au contraire désintérêt plus ou moins important ;
  • baisse de plaisir en général et plus particulièrement dans les moments passés avec bébé ;
  • pensées perturbantes face à soi-même ou son enfant, pouvant mener à des violences dans le cas des dépressions les plus aiguës, c’est un symptôme beaucoup moins fréquent, mais qui est essentiel à signaler.

Si vous ressentez certains de ces symptômes, il est primordial que vous soyez alertée. Il s’agit d’une maladie réelle qui peut nécessiter des soins, ce n’est ni une fatalité ni une honte.

 

4. Conséquences sur le développement de l’enfant

Outre la gêne que peut vous faire ressentir la dépression postnatale à titre personnel, il est nécessaire de savoir que celle-ci peut également avoir un impact négatif sur votre bébé. Bien que tout petit, il est déjà en plein développement et a donc besoin de stimulus extérieurs, autant que d’attention. Au vu de votre état de santé psychologique, votre capacité à vous en occuper peut être altérée. Dans le ventre de sa mère, le fœtus est très réceptif aux situations de stress ou d’angoisse auxquelles elle peut être soumise. Ceci est d’autant plus vrai après sa naissance. Votre nourrisson est sensible et dans la mesure où vos interactions sont diminuées, il pourrait avoir des répercussions. En particulier sur son développement psychoaffectif, cognitif, comportemental ainsi que sur ses rapports socio-affectifs, dont les signes vont être :

  • irritabilité plus importante ;
  • anxiété ;
  • difficulté à se détacher de la maman ;
  • trouble du sommeil, de l’appétit ou digestif;
  • retard dans l’apprentissage (langage ou motricité) ;
  • peur des autres.

Attention, cette liste est à considérer avec précaution. Si votre enfant présente l’un de ces caractères, cela ne traduit pas forcément un lien avec votre dépression. Il ne faut pas oublier que chaque individu est unique, qu’il possède ses particularités, ses complexités et ses facilités. Si vous avez un doute, il est alors nécessaire de prendre des dispositions. Mais ne culpabilisez en aucun cas, ayez conscience que cela n’est pas de votre responsabilité. Il s’agit d’une maladie comme une autre, qui apparaît au-delà de votre contrôle et qui se soigne parfaitement. Le but n’étant pas de vous préoccuper plus qu’il n’est déjà le cas, mais plutôt de vous sensibiliser. L’important est de vous protéger vous et votre petit. Afin d’améliorer votre relation, vous pouvez également vous renseigner sur la parentalité positive.

« Il n’y a aucune recette pour devenir une mère parfaite, mais il y a mille et une façons d’être une bonne mère » JILL CHURCHILL

 

5. Traitement d’une dépression post-partum

 

L’importance de la prévention

N’attendez pas d’être à bout pour réagir. Si vous n’êtes pas encore dans le stade de la dépression, mais que vous ressentez la présence de symptômes précurseurs, prenez les devants :

  • Reposez-vous dès que possible, par exemple durant les siestes de bébé.
  • Osez laisser votre enfant à une personne de confiance, dans le but de pouvoir vous décharger et par la suite passer des moments de qualité à deux.
  • Préparez-vous des infusions afin d’apaiser votre stress et apprenez à mieux respirer pour gérer votre anxiété.
  • Soyez à l’écoute de votre corps et attentive à vos besoins.
  • Mangez équilibré et ne sautez surtout pas de repas sous prétexte que vous manquez de temps. Ceci ne sera que contre-productif, il s’agit d’une phase où il vous faut de l’énergie.
  • Prenez des instants de détente, intéressez-vous aux sports « bien-être » tels que le yoga.
  • Continuez à entretenir votre vie sociale, prévoyez de petites sorties entre amis.
  • Essayez de conserver un bon rapport avec vous-même, ne soyez pas trop dure et exigeante envers votre personne.

 

Les soins médicaux

Selon le degré de votre dépression et vos besoins, le médecin sera en mesure de vous fournir des soins qui vous seront adaptés. Comme pour toute maladie, il est nécessaire que vous passiez par un professionnel (sage-femme, généraliste, spécialiste) afin de stopper sa progression et d’entamer votre processus de guérison.

Il pourra vous être proposé :

  • Une brève psychothérapie jointe, pour vous et votre bébé, afin de vous sortir de cette dépression et apprendre à renforcer votre lien.
  • Un traitement antidépresseur modéré ou contre l’anxiété.
  • Une admission en unité parents-enfants, où sont prises en charge les mères qui sont en grande difficulté.
  • Si vous êtes en incapacité de vous déplacer, des soins à domicile pourront être envisagés.

La dépression post-partum est une maladie qui se traite très bien. S’il vous est possible d’entamer vos démarches dès maintenant, votre état s’améliorera en quelques semaines seulement. Sachez que le fait d’en prendre conscience, de mener des recherches est déjà un premier pas dans votre processus de guérison. Il s’agit certainement du plus important, car c’est celui qui vous permettra d’entreprendre des dispositions dans le but de vous rétablir.

⏩  Comme il vaut mieux prévenir que guérir, partagez cet article aux femmes enceintes présentes dans votre entourage.

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Bouchra HIMOUR pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Andrée, tutrice de formation chez FRW.

SOURCES:

https://www.sante.fr/recherche/s-informer/d%C3%A9pression%20post%20partum

https://www.cairn.info/revue-la-psychiatrie-de-l-enfant-2011-2-page-611.htm

https://www.docteur-dominique-barbier.fr/sites/2130d718/files/post-partum_blue.pdf

https://naitreetgrandir.com/fr/etape/0_12_mois/viefamille/fiche.aspx?doc=ik-naitre-grandir-maman-depression-postpartum-babyblue#:~:text=La%20d%C3%A9pression%20post%2Dpartum%20est%20une%20d%C3%A9pression%20qui%20survient%20apr%C3%A8s,blues%20et%20n%C3%A9cessite%20des%20soins