Les stéréotypes ont la dent dure. Les travailleurs indépendants sont libres, c’est bien connu ! Ils n’ont pas de supérieur hiérarchique, ni de collègue et leurs horaires sont flexibles. Ils peuvent suivre leurs dossiers depuis la maison ou prendre un bureau dans un cadre idyllique. Alors pourquoi parle-t-on d’un burn-out des freelances ? Pourquoi la charge mentale des auto-entrepreneurs est-elle sous silence ? L’épuisement professionnel n’est pas réservé qu’aux salariés ! Entre stress, angoisses, fatigue chronique et déni, dans cet article, on décortique les symptômes du burn-out des indépendants.

Le burn-out des freelances, qu’est-ce que c’est ?

L’Organisation mondiale de la santé rattache directement le burn-out à l’environnement personnel. Elle le définit comme « un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail ». C’est le brouillard mental, voire même physique quand le corps décide de se manifester !

Aussi nommé « syndrome de l’épuisement professionnel », ce trouble se révèle après l’installation d’un stress chronique normalisé par la victime. Mais il serait réducteur d’affilier ce malaise uniquement au travail. En effet, le burn-out des freelances peut aussi surgir dans le cadre personnel.

Chez les travailleurs indépendants, la difficulté est de reconnaître et d’accepter les signes apparents de ce surmenage qui peuvent être psychiques, physiques ou liés à un état émotionnel. Ils travaillent en toute autonomie et n’ont pas toujours la capacité de prendre du recul sur les obstacles rencontrés. C’est à ce moment que s’installe un cercle vicieux menant à l’épuisement.

Quels sont les symptômes de l’épuisement professionnel ?

Le burn-out des freelances apparaît souvent dans des cas de grands changements de vie qui provoquent une désorganisation. Cela peut être un déménagement, un conflit avec un prestataire, un accroissement soudain de l’activité, etc. Cependant, le signal qui doit alerter est l’installation de certains maux dans le temps. Pour prévenir la maladie professionnelle, vous devez en tant qu’entrepreneur, en connaître les symptômes.

👉🏼 À lire aussi : comment gérer un conflit avec sérénité

Les symptômes physiques

Les symptômes du burn-out sont sournois. Ils sont marqués par le déni et s’installent progressivement. Côté physique, on peut trouver un simple mal de nuque qui revient régulièrement, une douleur au bras, un problème de dos ou encore une tendance à se faire facilement des entorses. Les accidents de la vie peuvent eux aussi entrer dans cette catégorie ! Mais la caractéristique la plus importante que l’on soulignera est une fatigue intense et chronique. C’est l’épuisement de tous les organes.

Il n’est donc pas étonnant de retrouver chez des personnes victimes de burn-out :

  • un sommeil perturbé ;
  • des migraines ;
  • des vertiges ;
  • des troubles alimentaires, hormonaux ou digestifs ;
  • des tensions physiques ;
  • etc.

Les glandes surrénales, qui produisent les hormones nécessaires au bon fonctionnement du corps, sont épuisées. Une fatigue physique mais aussi émotionnelle s’installe.

Une femme blonde freelance, âgée de la quarantaine a la mine déconfite devant son ordinateur. Semble au bord du burn-out du freelance

Cliché sur le burn-out des freelances – Crédits photo : Karolina Grabowska pour Pexels

Les signes comportementaux

Lors d’un burn-out, le freelance « se déconnecte » de son corps. Il passe en mode survie et n’écoute pas les symptômes. Pourtant c’est une sorte d’alerte qui se met en place.

Des changements de comportement peuvent apparaître. À titre d’exemple, quelqu’un qui se définit habituellement :

  • de nature réfléchie devient impatient, irritable ;
  • introverti se montre extraverti ;
  • calme laisse place à l’impulsivité et la colère ;
  • dynamique est épuisé ;
  • empathique se met à critiquer ;
  • organisé plonge dans l’extrême en devenant maniaque ;
  • etc.

Des variations qui peuvent être accompagnées d’une perte de sens et de repères.

L’épuisement professionnel est une pathologie insidieuse. Elle ne se voit pas. Il est donc important de connaître ces troubles comportementaux. Ensuite, il faut repérer leur récurrence et pointer ses émotions liées au burn-out, pour comprendre son état.

Les alertes cognitives

Les manifestations cognitives concernent les fonctions du corps qui permettent l’acquisition de connaissances. Elles ne sont pas toujours présentes dans le cas du burn-out des freelances.

Parmi celles-ci nous pouvons citer :

  • des troubles de l’attention ;
  • des pertes de mémoire ;
  • des difficultés de concentration ;
  • une fatigue intellectuelle ;
  • du stress, de l’angoisse ou encore de l’anxiété ;
  • une humeur instable ;
  • de la rumination, des tensions ;
  • une hypersensibilité ;
  • etc.

Le burn-out touche très souvent ces personnes que l’on nomme les « performers ». De profil perfectionniste, aux idéaux forts, elles n’hésitent pas à se pousser à l’extrême pour atteindre leurs objectifs. De ces différentes alertes cognitives se manifestent alors de la frustration, de la colère, de la culpabilité, voire même de la honte.

👉🏼 À lire aussi : Les liens entre pratique de la musique et santé cognitive

Femme qui travaille de manière détendue sur son ordinateur.

Utiliser le lâcher-prise pour éviter le burn-out des freelances – Crédits vidéo : Darina Belonogova pour Pexels

Comment alléger sa charge mentale lorsque l’on est entrepreneur ?

L’observatoire Amarok a livré en 2021 des chiffres sur le burn-out révélant que 10 % des dirigeants de PME françaises sont en état d’épuisement professionnel sévère. Malgré la richesse de cette étude, les statistiques sur le burn-out des entrepreneurs sont encore rares.

Un sondage mené par Stello et l’IFOP, le leader des études d’opinion en France, indique lui qu’une femme entrepreneure sur 2 reprend le travail tout juste une semaine après avoir accouché.

Un constat qui en dit long sur la notion de priorités imposée dans la vie des travailleurs indépendants. Et c’est justement là qu’il faut agir. En devenant son propre patron, le freelance choisit ce statut juridique pour sa liberté, lui seul peut donc définir ses priorités ! Même si par passion et perfectionnisme, le lâcher-prise peut être difficile.

Les moyens de prévention

Alors comment éviter le burn-out des freelances ?

La prise de conscience est une clé essentielle pour éviter le surmenage. Il faut voir son entreprise comme un avion : si le pilote va mal, c’est tout l’appareil qui s’écrase. Prendre soin de soi, écouter son corps, apprendre à s’arrêter, être à l’affût de son bien-être, vous rend service à vous et à votre business.

Noter vos propriétés vous permettra de diminuer la pression et de faire des choix tranchés. Vous pourrez ainsi refuser des missions qui ne répondent pas à vos attentes premières et vous alléger.

Pour aller encore plus loin, vous pouvez consulter le guide de prévention du burn-out de l’INRS et de l’ANACT.

Les moyens d’action

Si le burn-out du freelance commence à s’installer chez vous, pensez à mettre en place des temps de repos pour retrouver de l’énergie. Et donc… dormir !

Une fois ce cheminement fait, chouchoutez votre corps et votre cerveau épuisés grâce à des moyens simples. On peut ainsi citer : le dialogue, l’alimentation, l’activité physique, la méditation ou encore la micronutrition.

Il faudra ensuite créer des habitudes saines qui se greffent à votre quotidien :

  • prévoir des exercices physiques au bureau par exemple ;
  • pratiquer la cohérence cardiaque ;
  • organiser son temps de télétravail ;
  • dire non lorsque cela vous semble juste ;
  • prioriser et planifier ses tâches ;
  • préserver son équilibre vie pro / vie perso ;
  • apprendre à déléguer ;
  • garder un temps pour la détente et les loisirs ;
  • se former régulièrement et…
  • ne rien faire !

Enfin, nous tenons à sensibiliser sur les préjugés liés à la dépression des entrepreneurs et au burn-out des freelances. Les choix, ou encore le parcours, qui conduisent à l’épuisement de la victime ne doivent pas l’accabler. Les chercheurs américains Michael Leiter et Christina Maslach ont démenti cette approche en définissant le burn-out comme phénomène de société : un mal psychosocial.

Si vous vous sentez au bord du burn-out, n’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant qui va évaluer votre état de santé. Il pourra vous orienter vers un professionnel spécifique pour vous accompagner dans la gestion de votre charge mentale. Des psychologues pour entrepreneurs ou encore des naturopathes spécialisés en burn-out apportent des solutions personnalisées.

Maud Garnier | Consultante & Naturopathe, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

Sources :