Bien dormir permettrait-il de diminuer significativement les risques d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d’infarctus ? La réponse est oui, et c’est la science qui le dit ! Une étude menée par une équipe de chercheurs de l’INSERM, en association avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), s’est focalisée sur cinq composantes de notre sommeil. Il en ressort que chacune d’elles peut limiter sensiblement la survenue de maladies cardiovasculaires.

Un examen multifactoriel du sommeil pour évaluer le risque cardiovasculaire

De nombreuses recherches évoquent le lien entre les pathologies cardiovasculaires et le sommeil. Néanmoins, ces travaux portent souvent sur un seul aspect de ce dernier. C’est pourquoi les chercheurs de l’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et du CHUV ont adopté une approche plus globale, en s’intéressant à cinq facteurs le constituant :

  • la durée ;
  • le chronotype (le fait d’être du matin ou du soir) ;
  • la fréquence des insomnies ;
  • des somnolences diurnes excessives ;
  • les apnées du sommeil.

Leur étude, parue dans l’European Heart Journal le 20 octobre 2023, est centrée sur le rapport entre ces éléments et le risque d’accidents coronariens et vasculaires cérébraux.

Elle s’appuie sur deux enquêtes, menées auprès de plus de 16 000 participants. Les questionnaires remplis par les intéressés ont permis de leur attribuer une note allant de 0 à 5. Pour atteindre le score le plus élevé, il était requis de dormir 7 à 8 heures par nuit et d’être du matin ; l’absence d’insomnies, de somnolences excessives en journée et d’apnées du sommeil était également nécessaire.

Une première évaluation a eu lieu au début de l’étude, puis un nouveau calcul a été effectué deux à cinq ans plus tard. L’apparition de maladies cardiovasculaires a ensuite fait l’objet d’une surveillance pendant environ 8 à 10 ans.

L’amélioration du sommeil permettrait d’éviter quasiment 60 % des accidents cardiovasculaires

Avec un score de 4 ou 5, le risque cardiovasculaire est réduit respectivement de 38 % et 63 %, par rapport aux participants ayant une note de 0 ou 1. Jean-Philippe Empana, directeur de recherche à l’INSERM, précise ainsi que « près de 60 % des accidents cardiovasculaires pourraient potentiellement être évités si les individus avaient tous un score optimal ».

L’évolution du sommeil des participants au cours de l’étude a été analysée par les chercheurs. Ceux-ci ont constaté que le risque diminuait de 16 % pour chaque point gagné par rapport à l’évaluation initiale.

Cette réduction est identique, quelle que soit la composante du sommeil améliorée. Le premier auteur de ces travaux, Aboubakari Nambiema indique que « chacune semble avoir autant d’importance que les autres ».

Ces recherches sont donc également porteuses d’espoir pour les « mauvais dormeurs » : l’amélioration de l’un des cinq facteurs précités permettrait une baisse assez nette du risque d’accidents coronariens et vasculaires cérébraux.

Ajoutez à cela une alimentation variée et équilibrée, ainsi que la pratique d’une activité physique régulière, et vous avez le combo parfait pour une santé au top !

L’étude réalisée par l’INSERM et le CHUV est encourageante quant à la prévention des maladies cardiovasculaires, y compris pour les individus dont le sommeil n’est, pour l’instant, pas optimal. Les questionnaires utilisés pourraient, à l’avenir, servir de support aux professionnels de santé, notamment au regard de leur facilité d’utilisation et de la simplicité de calcul du score.

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Jean-Rémi Rozalski, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

NAMBIEMA, Aboubakari et coll. Healthy sleep score changes and incident cardiovascular disease in European prospective community-based cohorts. European Heart Journal, 20 octobre 2023, Volume 44, Issue 47, Pages 4968 – 4978 (consulté le 03 janvier 2024).

INSERM (salle de presse), Améliorer son sommeil peut protéger sa santé cardiovasculaire. 20 octobre 2023 (consulté le 03 janvier 2024).

DIEUDONNÉ, Caroline. Une étude prouve que bien dormir limite drastiquement les risques d’infarctus et d’AVC. BFM TV. 20 octobre 2023 (consulté le 03 janvier 2024).

LEFEBVRE, Ambre. AVC et risques d’infarctus : le rôle du sommeil est essentiel, selon une étude de l’INSERM. CNews. 20 octobre 2023 (consulté le 03 janvier 2024).