Quand on évoque la vannerie, on pense généralement à l’osier et aux paniers. On s’imagine peut-être que les techniques de tressage sont complexes et longues à maîtriser. Mais combien d’entre nous savent que de nombreux végétaux peuvent être tressés, liés et pliés, pour réaliser facilement toutes sortes d’objets utilitaires ou décoratifs ? Si le saule est le plus connu, ronces, lierre ou cornouiller servent de matière première gratuite pour débuter dans la vannerie avec des plantes sauvages. Ce loisir écologique et original vous apportera plaisir et satisfaction, tout en vous offrant d’agréables moments à partager. Vous hésitez ? Voici 5 bonnes raisons de vous lancer dans le tressage végétal.

1. La vannerie sauvage, c’est un loisir gratuit

Les végétaux, on en trouve partout, et ça ne coûte rien ! Nul besoin d’investissement de départ : matériaux ramassés librement dans la nature, guides sur internet pour débuter, utilisation d’outils du quotidien… Il est possible de commencer sans rien acheter. Après quelques lectures sur les forums dédiés ou quelques vidéos, vous serez prêts pour la première étape : la récolte.

Dans la nature

Organisez une virée à la campagne, afin d’y dénicher votre matière première. Le noisetier et le chèvrefeuille vous fourniront des branches et des lianes. Mais vous pourrez aussi collecter des aiguilles de pin, des feuilles de massette, des joncs, etc., tout ce qui vous paraîtra utilisable. Si l’osier est le matériau le plus connu pour la vannerie, de nombreuses autres plantes sont dotées des mêmes qualités et plus faciles à trouver. Un seul impératif : la tige doit être souple et non cassante, pour pouvoir être pliée et tordue sans rompre.

En ville

Vous habitez loin de la campagne ? Renseignez-vous auprès de votre mairie pour savoir qui s’occupe de l’entretien des espaces verts de la commune. Puis contactez le service ou l’entreprise pour connaître ses dates d’intervention. Faites ensuite un tour dans les jardins publics lors des travaux de taille pour y récupérer quelques branchages fins, feuilles d’iris ou plantes rampantes. Vous devriez facilement trouver votre bonheur dans les déchets verts issus du nettoyage de ces parcs. Vous aurez ainsi l’embarras du choix pour faire vos expériences sans débourser un centime. Internet vous fournira des idées de végétaux à rapporter, mais n’hésitez pas à faire vos propres essais.

Selon les matériaux que vous récolterez, vous pourrez tester différentes techniques de vannerie : spiralée, à nappes, tressée, ou encore à montants. Avec un peu d’entraînement, vous apprendrez à réaliser des objets fonctionnels pour la maison plutôt que de les acheter. Ainsi vous ferez des économies tout en vous amusant.

Corbeille en genêt vannerie spiralée

Exemple de vannerie spiralée : corbeille en genêt et éclisses de ronce. Réalisation et photo de Nelly de Jubécourt

2. Réaliser des objets à partir de matériaux naturels, c’est écolo

Un loisir inspiré par la nature

Pour récupérer les matériaux de base, il suffit de se balader dans les forêts, le long des chemins de campagne, ou dans les parcs arborés. Il vous faudra donc apprendre à reconnaître les arbres et les plantes que vous pouvez utiliser. Lors de ces promenades, vous devrez être attentif au rythme des végétaux, qui se récoltent à des saisons précises. La plupart se glanent entre l’automne et le printemps, lorsque la sève est descendante. D’autres se cueillent de préférence en été. Ces expériences permettent de se (re)connecter à la nature et d’en percevoir toutes les richesses et la beauté. Ensuite, vous aurez peut-être envie de fabriquer vos objets utilitaires plutôt que de les acheter. En commençant par des réalisations simples (dessous de plat, corbeille à fruits…), vous serez rapidement tenté de parsemer votre intérieur de décorations bucoliques.

Une activité respectueuse de l’environnement

La vannerie est un loisir écoresponsable qui permet de s’équiper progressivement avec des objets plus sains et moins polluants. Dans tous les pays du monde, les habitants ont appris à utiliser les fibres végétales que leur cadre de vie leur offrait. Ainsi, bambous ou feuilles de bananiers se métamorphosent en plats, nasses et contenants de toutes sortes, mais aussi en meubles naturels et écologiques. Le plastique est aujourd’hui montré du doigt pour ses effets néfastes sur l’environnement. Le remplacer par des matières nobles est donc une idée intelligente. Par ailleurs, la vannerie sauvage ne produit pas de déchets, et permet même de transformer des mauvaises herbes (comme les ronces) et de les valoriser.

3. Savoir fabriquer un panier, ça épate les amis

Réaliser un objet par soi-même est toujours gratifiant. Pouvoir l’offrir en cadeau l’est encore davantage. En vous mettant à tisser des végétaux, vous allez pouvoir construire par exemple des mangeoires pour les oiseaux. Vous pourrez confectionner des paniers atypiques, des chapeaux, et même des bijoux. Varier les espèces vous permettra d’obtenir un résultat coloré et original. Vous forcerez l’admiration de vos proches en distribuant des présents uniques.

vannerie decorative en cornouiller

Vannerie décorative réalisée et photographiée par Sébastien Manteau (facebook.com/sebastien.manteau.5)

En tressage végétal, l’apprentissage des techniques de base est assez rapide, et on obtient vite des résultats intéressants. Vos objets seront authentiques et personnalisés, ils seront le reflet de votre passion. De plus, la joie et la satisfaction que l’on ressent à créer avec ses mains contribuent à l’épanouissement personnel. Par ailleurs, la vannerie étant encore assez peu répandue, il y a de fortes chances que vous vous démarquiez par votre originalité. Le vannier exerce l’un des plus vieux métiers du monde, et marcher sur ses traces est une fierté dont vous pourrez vous enorgueillir ! Vous manquez d’inspiration ? 👉Découvrez comment stimuler votre créativité.

4. Se mettre au tressage végétal, c’est original et tendance

L’image du vannier qui tresse ses paniers vous semble ringarde ? S’il est vrai que la vannerie est un art ancestral, sa pratique a beaucoup évolué. Les nouvelles créations allient tradition et modernité, elles s’imprègnent d’influences exotiques, et mêlent les couleurs et les matériaux. L’utilisation de végétaux diversifiés a permis de libérer la créativité et de donner un nouvel élan à l’activité. Chacun peut laisser libre cours à son imagination et inventer sa propre manière de marier les plantes. La vannerie sauvage est beaucoup plus accessible que le travail de l’osier, et elle donne lieu à des réalisations originales. Il est aussi possible de laisser aller sa fantaisie au gré des brins et des tiges choisis, sans technique particulière. C’est ce qu’on appelle la vannerie aléatoire. C’est une manière simple et contemporaine d’apprivoiser les gestes et les matières.

tressage vegetal aleatoire

Panier tressé avec du saule et de la clématite des haies, en vannerie aléatoire. Réalisée et photographiée par Sébastien Manteau.

Il existe sur le net d’innombrables quantités de tutoriels et d’idées de réalisations pour vous aider. Le DIY (Do It Yourself) est à la mode, et plébiscité par 96 % des Français selon une étude de l’Ipsos (Ipsos, 2019). Avec les périodes de confinement liées au contexte sanitaire, fabriquer au lieu d’acheter est devenu un phénomène de société. Mais s’il devient de plus en plus fréquent de confectionner soi-même des produits d’hygiène ou des confitures maison, il est encore atypique d’offrir des corbeilles ou des plateaux faits main !

5. Apprendre la vannerie, ça crée du lien

Un art à transmettre

L’activité en elle-même est plutôt solitaire, mais la transmission et le partage des savoir-faire sont inhérents à cette pratique ancestrale. Entre les anciens, qui souvent détiennent les techniques complexes, et les enfants qui peuvent en apprendre les rudiments, toutes les générations se retrouvent dans la vannerie. C’est un loisir créateur de lien, car le vannier débutant a toujours besoin de conseils, et l’entraide ne manque pas dans le milieu. En effet, l’envie de progresser stimule les échanges. Par ailleurs, les occasions de se rassembler entre pratiquants sont nombreuses. Fêtes et marchés des vanniers, associations locales, stages, pages Facebook, la vannerie a même prévu son festival mondial en Pologne, en 2023 !

Une activité à partager avec ses enfants

Sans aller jusque là, on peut se lancer dans la vannerie sauvage avec sa progéniture. Partager des balades dans la nature pour ramasser branchages et grandes herbes est une manière simple de s’offrir un moment de complicité. Vous pouvez d’ailleurs prévoir un séjour en camping pour organiser vos cueillettes. Ces promenades en plein air sont aussi l’occasion de profiter des bienfaits de la marche à pied. C’est donc un excellent moyen de prendre soin de soi et de donner de bonnes habitudes aux plus jeunes.

De plus, réaliser des objets à exposer ou à distribuer est très valorisant pour un enfant. Vous pourrez aussi varier les plaisirs en lui proposant la création d’un herbier, afin d’apprendre à reconnaître plantes et arbres. Ou encore, vous initier ensemble au land art (création d’œuvres artistiques à base de matériaux naturels), pour stimuler sa créativité. Toutes ces activités rapprochent de la nature et renforcent les liens. Et surtout, elles enrichissent la relation à l’autre et produisent des souvenirs à partager.

À retenir :

  • La vannerie sauvage, c’est l’art de tresser et tisser des végétaux récoltés dans la nature.
  • Où que vous habitiez, vous trouverez gratuitement autour de vous des plantes adaptées à cette pratique.
  • De nombreux sites, livres et associations peuvent vous accompagner pour débuter.
  • Tresser des végétaux sauvages, c’est bon pour la santé et accessible à tous.

👉Envie d’idées supplémentaires pour créer avec la nature ? Consultez l’article : sortie nature en famille

Sources :

Patricia Brangeon. Vannerie Bucolique – Je Récolte et Je Tresse les végétaux qui m’entourent Éditions Terre vivante, 120 pages

Résilience et transition, Vannerie sauvage-quelques pistes pour démarrer, disponible sur https://www.resilience-transition.fr/vannerie-sauvage-quelques-pistes-pour-demarrer.html, (consulté le 10/03/2022)

Enquête ipsos 2019 : https://www.ipsos.com/fr-fr/les-francais-economisent-en-moyenne-272-euros-par-grace-au-do-it-yourself

Cécile Chériot, pour e-writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Andrée, tuteur de formation chez FRW