Vous rêvez d’atteindre l’autosuffisance ? De faire pousser vos fruits et légumes de manière écoresponsable et durable ? Vous souhaitez consommer des produits de saison ? C’est à votre portée avec la permaculture ! Littéralement, celle-ci signifie « agriculture permanente ». Contrairement à un potager traditionnel, un potager en permaculture est autonome, demande peu de moyens et de temps. Une aubaine pour les débutants en permaculture ! Mais par où commencer ? Je vous livre les clés pour vous lancer en toute confiance.

Débutants en permaculture : comprendre l’écosystème naturel des végétaux

En permaculture, il faut commencer par prendre soin du sol qui va accueillir vos futurs végétaux. Pour ce faire, vous devez vous abstenir de le laisser à nu. Veillez toujours à le couvrir à l’aide de matières organiques : feuilles mortes, branches, pailles, etc. Pourquoi ? Afin de le préserver de la sécheresse, de l’humidité et du froid. De plus, une telle barrière naturelle minimise l’apparition de mauvaises herbes qui pourraient porter préjudice à vos plantes.

Côté pratique, que votre terre soit compacte ou très légère, la couverture organique sera bénéfique à votre sol, qui s’y adaptera. Il s’assouplit s’il est trop compact et gagne en consistance s’il est léger. En plus d’être protectrice, la couverture enrichit la composition du sol, mais aussi de vos cultures, car ces dernières bénéficient de cette couche lorsqu’elle se dégrade. En effet, la barrière laisse sur son sillage une substance dont les plantes raffolent : le humus. Nourrissante, pour le sol et pour vos plantes, cette couche organique est indispensable, car elle entretient l’écosystème.

Affiner un projet en permaculture : déterminer ses objectifs

Avant de vous lancer corps et âme dans votre projet, mettez en place un plan d’action. Pourquoi souhaitez-vous lancer un potager en permaculture ? Cette question est essentielle pour visualiser votre projet. De nombreuses raisons peuvent vous motiver à produire vos propres fruits et légumes :

  • la recherche d’une meilleure qualité de vie ;
  • l’envie de consommer local et de saison ;
  • les économies d’argent ;
  • le développement d’une conscience écologique naissante ou son approfondissement ;
  • la satisfaction et fierté de faire pousser ses propres fruits et légumes ;
  • l’autosuffisance alimentaire partielle ou totale.

Une fois la réponse trouvée à cette question, vous pourrez commencer à imaginer le futur espace qui sera consacré à votre potager.

Petit conseil : tenez un carnet de bord qui vous suivra tout au long de votre aventure. Vous pourrez y consigner votre expérience pour voir votre évolution (les premières récoltes, les réussites mais aussi les points d’amélioration) !

Définir l’espace qui sera consacré au potager

Petit extérieur : aménager un balcon en ville, c’est possible

Si vous avez un balcon, profitez-en ! Contrairement à ce que l’on peut penser, la permaculture n’exige pas de grands espaces. Mais avant de vous y atteler, il y a quelques réglementations à considérer. Votre projet doit répondre aux règles de votre syndic de copropriété ou de votre bailleur. C’est avec eux qu’il faudra s’entretenir pour connaître la charge admissible, en d’autres termes, la charge limite au mètre carré de votre structure.

Ensuite, pour mener à bien votre projet, vous devez évaluer l’exposition de votre balcon :

  • S’il est exposé sud, sud-est ou sud-ouest, il sera baigné de soleil et vous pourrez planter les cultures de votre choix.
  • S’il est exposé à l’est ou à l’ouest, il sera ensoleillé une partie de la journée.
  • Si votre balcon est exposé au nord, vous ne pourrez pas cultiver de légumes du soleil, mais des herbes aromatiques (menthe, basilic, etc.), des épinards ou encore des légumes racines (navets, gingembre).

Une fois l’exposition connue, vous devez observer le taux d’ensoleillement de votre extérieur. Celui-ci sera déterminant, nous y reviendrons plus tard.

Alors, prêt à créer un potager sur votre balcon ?

 

Jardin : délimiter les espaces

Si vous avez la chance d’avoir un jardin, délimitez les différents espaces qui le composent. Vous avez certes l’avantage de pouvoir cultiver en abondance. Néanmoins, assurez-vous de cultiver vos végétaux en fonction de votre propre consommation. Autrement, la surproduction mènera inévitablement au gaspillage !

Créez des parcelles et facilitez-vous l’accès aux cultures dont vous aurez le plus besoin au quotidien. Par exemple, vous pouvez placer les aromates et les plantes médicinales à votre portée. Puis, vous pouvez cultiver vos fruits et légumes, en les sélectionnant avec soin.

Il reste des surfaces désertes ? Ce n’est pas un problème ! Si le cœur vous en dit, vous pourrez toujours planter des fleurs et des arbres, ou créer une mare naturelle. Tout cela profitera à votre potager en permaculture, car toute cette diversité constitue la richesse de votre potager. Et entretient la biodiversité !

Pas d’extérieur : opter pour la permaculture d’intérieur

Appliquer les principes de la permaculture à l’intérieur de votre appartement, c’est possible ! Vous pouvez, par exemple, adopter des gestes zéro déchet en donnant une seconde vie à vos déchets alimentaires. On a tous tendance à négliger les noyaux de fruits ou légumes. Pourtant, vous avez la possibilité de faire pousser vos premières plantes en faisant germer ces derniers. Ainsi, vous avez un avant-goût de ce qui vous attend en lançant un potager. Et vous les valorisez !

À titre d’exemple, vous pouvez faire germer un noyau d’avocat, ce qui vous donnera une très belle plante décorative ! Une fois cette étape relevée haut la main, passez à la vitesse supérieure.

Commencez par planter des tomates par exemple. Voici comment procéder :

  • Retirez les graines de vos tomates.
  • Mettez-les dans un verre avec un peu d’eau pour les libérer de leurs pellicules.
  • Attendez 2 à 3 jours (la présence de moisissure est normale).
  • Rincez-les pour enlever la pellicule.
  • Laissez-les sécher 2 à 3 semaines.
  • Semez vos premières tomates !

Dernier conseil : tirez profit de vos rebords de fenêtre et cultivez-y des légumes et des herbes aromatiques.

Optimiser la production de ses cultures : les fondements de la permaculture

La permaculture, une démarche écologique avant tout

« La permaculture nous incite à être un producteur responsable. »

David Holmgren

La permaculture est un mode de vie et l’objectif zéro déchet en constitue un pilier. Chaque geste écoresponsable compte ! Ne jetez plus vos déchets organiques (épluchures de fruits et légumes) et faites-en un compost. Ce dernier fera office d’engrais naturel. Comment ? Grâce à la décomposition de vos résidus alimentaires par l’oxygène et l’eau, et à leur dégradation par les bactéries et autres micro-organismes. Mettre en place un compost vous offrira de nombreux avantages : vous économiserez de l’argent. Plus besoin de vous procurer de l’engrais ou des fertilisants lorsque vous serez avancé dans votre compost. De plus, vous serez en mesure de nourrir et fertiliser vos cultures. Alors, plus une minute à perdre, entamez le recyclage de vos matières organiques !

Un autre bon geste pour la planète et pour votre budget est la réduction de votre consommation d’eau. Contrairement à un jardin classique, un potager en permaculture demande peu d’eau. Génial, non ? Vous pouvez récupérer l’eau de pluie pour arroser vos plantes par exemple ! Consultez le tableau régional de la pluviométrie pour avoir une idée précise des tendances de votre région en tapant sur Internet « pluviométrie + votre région ». Autre astuce pour limiter votre utilisation d’eau au printemps et en automne : arrosez vos cultures le matin pour que le sol garde son humidité jusqu’au soir ! Vous pouvez même mettre en place un arrosage automatique raisonné, si vous subissez des périodes de restrictions.

➡️ Pour aller plus loin :  visionnez le documentaire « un jardin durable » d’Arte.

L’ensoleillement, un critère clé pour un potager en pleine santé

Pour mesurer le taux d’ensoleillement, il vous faudra tout d’abord étudier la trajectoire du soleil afin de connaître les zones exposées et les zones ombragées, car chaque culture a des besoins propres. Puis vous devez observer l’orientation du soleil pendant quelques jours. C’est seulement à ce moment-là que vous pourrez envisager de semer les végétaux de votre choix.

Pour avoir un ordre d’idée, sachez que :

  • Les légumes fruits (tomate, aubergine, etc.) ont besoin de 6 à 8 heures de soleil.
  • Les légumes racines (betterave, carottes, etc.) et les graines demandent 5 à 6 heures.
  • Les légumes feuilles (salades) requièrent 3 à 4 heures.

Attention à bien prendre en compte les obstacles qui filtrent la lumière lors de vos observations !

Les différents types de cultures

Il existe différents types de cultures, et chacune d’elles occupe un rôle particulier. Ici, je vous en présente deux principales.

Il y a la culture en buttes, très utilisée en permaculture, car elle permet de faciliter la production sur des sols difficiles. Et la culture en lasagne, qui est pratique lorsque l’espace est réduit.

Cette dernière consiste à superposer plusieurs couches successives de matières :

  • Matières sèches : paille, feuilles mortes, carton, journaux, copeaux de bois.
  • Déchets verts : tontes, épluchures de légumes, marc de café.

Cette deuxième technique est économique, écologique, pauvre en eau et favorise le recyclage des déchets. Elle ne nécessite aucun apport particulier. Voici comment faire, en vidéo :

La complémentarité des végétaux

Certaines cultures sont complémentaires et je vais vous en présenter quelques-unes. Lorsqu’elles sont regroupées, les plantes complémentaires limitent l’invasion des parasites. En parallèle, elles favorisent la biodiversité en attirant les coccinelles, et autres espèces naturelles qui régulent la présence des insectes « nuisibles » aux plantes.

Voici quelques idées d’associations :

  • maïs + haricots + courges ;
  • carottes + radis + laitues ;
  • carottes + poireaux.

 

Attention : il y a des plantes qu’il ne faut surtout pas mettre côte à côte (ail et chou, aubergine et pomme de terre par exemple) !

Les plantes autonomes

Il existe des plantes autonomes. Par exemple, un plant d’origan monte en graines si vous ne le cueillez pas, et se ressème tout seul. Il en va de même pour le basilic, l’oignon rocambole ou encore l’ail des ours. Tout comme il y a des légumes que l’on plante une fois et qui repoussent chaque année. C’est le cas de l’artichaut. En incluant quelques plantes autonomes dans vos cultures, vous visez la durabilité ! Toutefois, continuez à garder un œil sur vos légumes, même s’ils sont perpétuels. Pour plus de précisions à ce sujet, et pour connaître les besoins propres à chaque espèce, n’hésitez pas à vous renseigner.

Vous avez désormais toutes les clés pour commencer un potager en permaculture, même si vous êtes débutant !

En route vers la permaculture et l’autosuffisance !

 

Hager Kardous, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

 

Sources :

ELGER Robert, Découvrir la permaculture, petit manuel pratique. Rustica editions

CHABERT Hervé, Mon balcon en permaculture, édition terre vivante

https://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/7-points-cles-pour-faire-un-potager-en-permaculture

https://www.gammvert.fr/conseils/conseils-de-jardinage/bien-associer-les-legumes-au-potager