L’obligation de trier les biodéchets au 1er janvier 2024 apparaît comme le bon moment pour commencer le compostage. Le procédé consiste à mélanger les déchets verts et les déchets secs dans un bac à compost ou un lombricomposteur. L’action des vers de terre entraîne une fermentation du compost jusqu’à sa maturité. C’est une excellente matière organique à utiliser en tant qu’engrais naturel pour vos cultures au potager.

Mais comment démarrer son compost au jardin ? Avant d’acheter votre composteur, lisez nos conseils pour choisir sa contenance, son emplacement et les opérations à savoir pour son entretien.

1. Choisir un modèle de composteur adapté à ses besoins de jardinier

Plusieurs manières de procéder au compostage dans son potager demeurent possibles, chacune avec ses spécificités :

  • Le tas. Rudimentaire, il offre l’avantage de traiter une grande quantité de déchets organiques. En revanche, son taux d’humidité est soumis aux aléas météorologiques.
  • Le bac à compost en plastique. Accessible, mais peu durable, il maintient une chaleur et une humidité constantes.
  • Le composteur en bois. S’il prend plus l’humidité, son esthétisme s’intègre bien dans le jardin.

Le volume à choisir dépend de votre consommation de fruits, de légumes et des végétaux issus de votre espace vert. Cette calculette volumétrique de compost basée sur des chiffres de l’Agence de la transition écologique (ADEME) aide à sélectionner la bonne taille.

Entreposer plusieurs contenants représente une solution idéale pour démarrer son compost au jardin. Le premier accueille les déchets en cours de formation. Le second héberge le mélange arrivé à maturité et procure un amendement pour le potager. Le troisième abrite les déchets secs qui servent comme apport dans le premier bac.

De retour du magasin de jardinage avec votre équipement, vous vous demandez comment utiliser un composteur en plastique ? À la réception de l’équipement :

  1. Vérifiez que les aérations soient ouvertes.
  2. Retirez le fond pour le mettre à nu sur la terre.
  3. Fixez une grille pour éviter que les rongeurs perturbent le tas.
  4. Laissez le couvercle fermé pour conserver une atmosphère stable.

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2. Privilégier un bon emplacement dans son potager pour valoriser ses déchets

Vous venez de fabriquer votre carré potager ? Le bac à compost a toute sa place dans un emplacement à proximité. Cela vous épargne des aller-retour pour épandre l’engrais naturel. Il restera éloigné de la maison en cas de mauvaises odeurs et d’apparition de mouches. Prenez également en compte les critères suivants :

  • Posez-le directement sur la terre. De ce fait, les micro-organismes, les bactéries et les vers de terre qui viennent du sol accélèrent la décomposition des biodéchets.
  • L’ombre des arbres et l’absence de vent favorisent le maintien de l’humidité et de la chaleur du compost.
  • Fuyez tous les emplacements appréciés par les mulots qui aiment se servir de vos restes de cuisine.

Peut-on poser un composteur sur une dalle de béton ? Vous devez envisager cette solution en dernier recours pour une faible efficacité. Couvrez bien le sol de déchets carbonés avec une grosse couche de brindilles, de paille, de carton, etc.

3. Démarrer son compost au jardin à la bonne saison

Les êtres vivants sous terre respectent un rythme biologique cyclique. Ils atteignent leur pic de forme durant l’été et ralentissent en hiver. Dans les saisons froides, protégez-les en agrémentant le tas avec de la paille qui conserve la température. Si le mélange doit rester aéré, évitez de le remuer, car la chaleur se dissipera.

Mais alors, quand démarrer un compost ? Le printemps représente la meilleure période, la végétation repart, les tontes d’herbes et les fanes des légumes consommés ne cessent de s’accumuler. Disposez au fond du bac à compost une couche de déchets secs qui laisse passer l’air et favorise la décomposition de l’ensemble.

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4. Introduire des déchets verts et bruns dans le bac à compost

Le rapport carbone/azote est la principale notion à garder en tête pour bien gérer son compost. Sans replonger dans les cours de chimie, veillez à mélanger à la fois des déchets verts ou azotés, et des déchets secs ou carbonés. Pour un seau de végétaux, insérez au moins la moitié du bac en matières carbonées.

Voici une liste non exhaustive de déchets verts :

  • Les légumes.
  • Les fruits.
  • Les détritus des espaces verts (tontes d’herbe fraîche, fleurs fanées, mauvaises herbes, etc.).
  • Le marc de café, qui procure une bonne raison de boire le fameux breuvage au petit-déjeuner.
Les déchets verts pour le compost

Exemples de déchets de cuisine utiles pour le compost – Source : pexels.com – Denise Nys

Les déchets secs sont les suivants :

  • Feuilles mortes.
  • Paille.
  • Coques de noix et noyaux.
  • Sciure.
  • Branches fines.
  • Papier.
  • Carton.
  • Herbe sèche.
  • Coquilles d’œuf.
  • Ongles et cheveux blancs.

Pour faciliter le travail de digestion des insectes, coupez en petits morceaux les grosses pièces comme les courges, les pelures d’orange et broyez les coques, les branches, les coquilles, etc. 

Si le Bokashi, une technique de compostage japonaise autorise l’apport de viandes, de fromages (la croûte est toutefois acceptée) et d’aliments transformés, cette pratique demeure proscrite pour le compostage classique. Les emballages dits biodégradables ou compostables se répandent depuis quelques années, mais selon une note de l’ADEME, ils procurent une efficacité relative et non fertilisante. En outre, ils ne doivent pas altérer le fonctionnement du compost.

5. Entretenir le mélange pour la bonne efficacité du compostage

Le compost nécessite de l’attention, avec les multiples aller-retour pour l’alimenter, il fait presque partie de la famille. Par conséquent, plusieurs facteurs sont à considérer pour atteindre sa bonne maturité :

  • Brasser le tas au moins une fois par semaine avec une fourche ou un aérateur rotatif.
  • Vérifier son humidité apparente, notamment durant l’été. N’hésitez pas à l’arroser légèrement.
  • Ouvrir le composteur pour oxygéner le mélange et évacuer les mauvaises odeurs.

6. Attendre la maturité du compost pour l’utiliser comme engrais naturel sur vos cultures

Profitez de l’attente pour vous initier au slow-life, durant les 6 à 12 mois requis avant d’obtenir un compost mûr. Il sera source d’amendement pour vos prochaines plantations de tomates, de courgettes ou autres cultures très gourmandes. Son avantage consiste en une matière organique bien équilibrée en azote, en potassium et en phosphore. Il ne perturbe pas la croissance des plantes par des maladies et des champignons.

Pour vous assurer de sa maturité, voici quelques indices :

  • Sa couleur, foncée ou noire, indique sa richesse.
  • Son odeur respire l’humus des forêts et des sous-bois.
  • Sa texture, granuleuse et fine, ne laisse aucun déchet apparent.
  • Il s’écoule comme du sable et réchauffe les mains.

N’hésitez pas à mélanger le compost de nouveau pour achever le processus de maturation si quelques détritus restent visibles. Attendez 1 à 2 mois avant d’ouvrir la trappe en bas du composteur pour vous servir et répandez une couche de quelques centimètres autour de vos cultures.

reconnaître un compost à maturité

Un compost mûr a une texture fine et une couleur foncée. Source : Pixabay – jokevanderleij8

 

Vous savez maintenant comment démarrer un bac à compost. Si son entretien demande de l’attention, le résultat final récompense les efforts fournis. En contribuant au cycle de la nature de la vie, il procure une bonne raison de jardiner avec les enfants.

Sources :

Emmanuel Maisonneuve, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Andrée Halçaren, tuteur de formation chez FRW.