À l’heure où la concurrence entre les professionnels du divertissement se fait toujours plus forte, les plateformes de streaming rivalisent d’ingéniosité pour garder l’avantage. Et lorsque cela sert la cause de l’inclusivité, on dit oui ! Le groupe Canal+, en partenariat avec l’agence de publicité BETC et l’association Puissance Dys, lance une initiative prometteuse en faveur des personnes souffrant de dyslexie : intégrer des sous-titres adaptés à leur « handicap » pour qu’elles puissent profiter des films et des séries en version originale. Et si les « Dystitles » étaient une petite révolution dans le domaine de l’accessibilité ? Zoom sur ce concept inédit.

Une typographie plus inclusive sur vos écrans

En collaboration avec ses patients, des linguistes, des sérigraphes et des neurologues, Béatrice Sauvageot, chercheuse et présidente de Puissance Dys, a mis au point un alphabet spécifique que les dyslexiques peuvent lire sans difficulté. C’est à partir de ses recherches qu’a été conçue la typographie unique des Dystitles, sous-titres bientôt disponibles sur votre plateforme Canal+ et adaptés aux personnes dyslexiques.

Le design de cette typographie s’appuie sur la façon dont ces individus perçoivent les lettres : celles-ci sont ainsi structurées différemment, avec des contours noirs et certaines zones internes entièrement colorées de blanc. En jouant sur la profondeur, cette calligraphie inédite permet aux dyslexiques d’appréhender les mots d’une manière qui leur est naturelle. Ils distinguent plus facilement les caractères et capturent le sens sans avoir à segmenter le texte.

Face à des sous-titres traditionnels, le public dyslexique évoque notamment un affichage trop succinct, le forçant à réduire la vitesse de lecture, à mettre le programme sur pause ou à revenir en arrière. En réalité, le problème ne réside pas dans le temps d’affichage des sous-titres, mais bien dans l’utilisation d’une typographie non adaptée, qui favorise la confusion de caractères chez les dyslexiques et leur demande nécessairement plus de temps pour les déchiffrer. Grâce aux Dystitles, ils pourront donc apprécier une œuvre étrangère en version originale sous-titrée et capter les émotions brutes qui l’accompagnent. Cette solution audiovisuelle inclusive leur permettra de partager un moment convivial avec leurs proches, puisque la typographie innovante est également lisible par les non-dyslexiques.

Des retours positifs qui montrent la voie

Les équipes de Gérald-Brice Viret, directeur général de Canal+ France, ont soumis Dystitles aux abonnés pour un test. Et les retours sont extrêmement positifs ! Les personnes dyslexiques évoquent une amélioration significative de leur compréhension des phrases et de leur capacité à lire les sous-titres tout en profitant des images. Enfin une expérience de visionnage en VO sans frustration et un vrai moment de détente !

L’OMS a établi que 8 à 12 % de la population mondiale est touchée par la dyslexie, définie communément comme un trouble de l’apprentissage affectant la capacité d’un individu à lire, écrire et comprendre un texte. Cette estimation n’inclut pas les personnes non dépistées. Béatrice Sauvageot et ses collaborateurs ont prouvé que la dyslexie est un langage neurologique à part entière, et que les individus concernés ne présentent en réalité aucun dysfonctionnement. Ils ne sont pas porteurs d’un handicap, mais d’une autre forme d’intelligence : « les dyslexiques ne dysfonctionnent pas, ils fonctionnent autrement », défend la directrice générale de Puissance Dys. En d’autres termes, c’est la société qui rend leur spécificité handicapante en ne s’adaptant pas.

Béatrice Sauvageot espère que Dystitles, première mondiale, sensibilisera davantage l’opinion publique et encouragera les divers groupes audiovisuels à suivre le mouvement. Acquis à sa cause, le directeur de Canal+ ambitionne d’ajouter ces nouveaux sous-titres inclusifs à tous ses programmes, y compris les directs.

Le combat pour aider les dyslexiques à vivre plus sereinement leur particularité est encore long. Mais Dystitles est une avancée rafraîchissante qui fera sans nul doute bouger les lignes !

Vous voulez participer ? Partagez cet article pour sensibiliser votre entourage sur la dyslexie.

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Magaly Robert, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Thibaut, tuteur de formation chez FRW.

Sources :
BETC Paris Youtube | Canal+ x Puissance Dys
Interview Béatrice Sauvageot
Le Parisien | Des sous-titres lisibles par les dyslexiques