Combien de fois vous êtes-vous répété « je suis nul en cuisine » ? De recette ratée en plat loupé, vous en êtes arrivé à la conclusion que vous étiez une catastrophe aux fourneaux. Chaque tentative de concocter un bon petit dîner se solde en recherche Google pour rattraper une préparation. « Je rate tous mes plats »… Cette phrase s’est imprimée dans votre esprit comme une sentence irrévocable, si bien qu’elle surgît dès lors que vous saisissez une poêle ou une cuillère en bois. Fort heureusement, ne pas savoir cuisiner n’est ni un péché mortel, ni une fatalité ! En effet, il existe 5 raisons très courantes qui expliquent vos ratés en cuisine. Bonne nouvelle : c’est autant de pistes pour progresser rapidement. Alors on enfile son tablier et on reprend espoir avec ces 5 axes d’amélioration infaillibles !
1 – Une mauvaise cuisson : ce drame incommensurable
La cuisson, c’est LE sujet touchy qui fait sortir Gordon Ramsay de ses gonds. Le béaba de la cuisine, c’est tout de même de cuire des choses. Depuis que l’Homme a appris à se servir du feu, il s’est écoulé du temps qui a permis moult expériences gastronomiques, pour notre plus grand bonheur. Oui mais voilà, les rudiments de la cuisson ne sont pas maîtrisés par tout le monde. D’ailleurs, c’est souvent le raté le plus flagrant. Intérieur cru et extérieur cramé, ça vous parle ? Tout jeter en même temps sur feu vif en espérant que le résultat sera concluant n’est pas exactement la marche à suivre.
Solution 1 : surveiller !
Ça paraît bête comme chou, mais avouons-le : la majorité des désastres culinaires se produisent lorsqu’on a le dos tourné. Vous le connaissez, ce fameux goût de brûlé qui oblige à commander une pizza à la dernière minute ? Pour lutter contre ce phénomène, pas d’échappatoire : soyez attentif. On retourne de temps en temps, on ouvre le couvercle, on remue régulièrement. Maïté n’a pas fait ses armes en se perdant sur Instagram ! Faites pause sur Netflix et allez jeter un œil…
Solution 2 : miser sur la réaction de Maillard
Cette réaction chimique survient lorsqu’on fait cuire des aliments. Elle les fait joliment brunir et développe leurs arômes. Vous voyez ces lignes laissées par la grille du barbecue sur un steak ? C’est la réaction de Maillard, votre meilleure amie. Faire revenir ses ingrédients à température élevée va créer des molécules qui dégageront des arômes puissants et concentrés et parfumeront le plat. Pour tirer profit de cette petite merveille scientifique :
- bien faire chauffer sa poêle ou sa marmite seule ;
- ajouter de la matière grasse (pour les conseils healthy on repassera, le gras, c’est la vie) ;
- obtenir une belle coloration puis baisser la température.
Solution 3 : tirer profit des miracles du mijotage
Si nos mamies ne jurent que par les plats mijotés, il y a une raison. Leurs ragoûts et autres plats en sauce sont à se lécher les doigts, tandis que les nôtres sont fades et tristes. Mais quel est donc le secret ?! La cuisson lente, à couvert et à basse température. Celle-ci infuse les arômes pour en révéler tout le potentiel. Par ailleurs, elle traite avec douceur les aliments, notamment les viandes, et empêche qu’ils durcissent. Derrière un bœuf bourguignon très tendre dont les morceaux fondent en bouche se cachent de longues heures de petit bouillon… Vous n’êtes donc pas nul en cuisine, mais probablement trop pressé ! Laissez le temps à vos plats de mijoter, vous verrez. La sauce tomate trop acide rectifiée avec du sucre ne sera plus qu’un lointain souvenir.
- commencer par faire rissoler les ingrédients dans la matière grasse à feu vif ;
- couvrir de liquide et porter à ébullition ;
- baisser la source de chaleur au minimum et fermer.
Additionnez réaction de Maillard et cuisson lente à feu doux : boum ! Vous propulserez votre cuisine à un tout autre niveau avec ce combo imparable.
2 – Une maîtrise approximative des épices : les mystères insondables du pifomètre
« Ton œil est ta balance. »
Cet adage si cher aux mères algériennes est la hantise de tout débutant. Pour faire court, avec ce proverbe, vous avez 99 % de chances de rater la recette si c’est une première. Quoi de plus frustrant que de s’entendre dire « mesure à l’œil » alors qu’on n’a aucune espèce d’idée de ce qui est juste ? Le cuisinier novice semble être atteint de cécité quand vient le moment d’assaisonner.
Solution 1 : retenir que trop d’épices tuent l’épice
On aurait effectivement tendance à avoir la main lourde pour réveiller un plat. Mauvaise idée quand on sait combien il est difficile d’atténuer ou d’enlever le goût d’un condiment. On pourra adoucir une sauce trop piquante avec de la crème ou un peu de sucre, ou encore diluer la concentration en ajoutant de l’eau. Cela reste du rafistolage. Plutôt que de rattraper, autant être prudent dès le départ. Ayez donc la main légère et goûtez à mi-chemin, vous pourrez toujours ajouter des épices s’il en manque. Ni trop, ni trop peu, la philosophie suédoise du lagom s’applique aussi ici !
Solution 2 : abandonner les mélanges tout prêts
Cette aide culinaire vous fait perdre la maîtrise des saveurs, vous ne contrôlez plus le goût. De plus, la plupart des mélanges contiennent déjà du sel et risquent de gâcher complètement votre mets si vous oubliez ce détail. En effet, il est très compliqué, voire impossible de rectifier un plat trop salé. En revanche, vous pouvez vous inspirer des étiquettes pour choisir vos condiments. Voilà quelques conseils en vrac pour mieux utiliser les épices :
- De manière générale, épices et sel s’intègrent au début.
- Le poivre s’ajoute à la fin. Autrement, il perd en arôme.
- Le cumin devient amer si on le fait revenir ou cuire trop longtemps, privilégiez son ajout à mi-cuisson.
- Pour un plat de 4 à 6 personnes, comptez une cuillère à café bombée par épice et aromate.
- Avec les épices puissantes et particulières telles que gingembre, cannelle ou curry, commencez par une demi-cuillère à café rase.
- Pour le piment, un quart de cuillère à café suffit.
3 – Un dosage confus de l’eau : quand la certitude nous quitte pour de bon
Le dosage de l’eau est une étape fatidique qui peut plonger l’apprenti cuistot dans un abysse de questionnements. Ces astuces pêle-mêle vous aideront à faire face à ce grand moment de solitude et de doute. Si vous êtes du genre à rater la cuisson des pâtes ou du riz, restez parmi nous.
- Pour un plat en sauce, assurez-vous que tout soit immergé.
- 1 L d’eau environ est nécessaire pour 4 à 6 convives.
- Ajoutez, petit à petit, un demi-verre de liquide pour les recettes rapides préparées dans une poêle.
- Pour la cuisson des pâtes et du riz, évitez la méthode par absorption, plus précise. Faites-les plutôt bouillir dans un grand récipient. Risque zéro : vous égoutterez par la suite !
- Si vous constatez avoir mis trop d’eau, ôtez le couvercle et augmentez le feu. Vous permettrez à la sauce de réduire.
- Une texture trop liquide peut être épaissie en ajoutant farine ou amidon de maïs.
4 – Un mélange improbable d’aliments : de chef prodige à nul en cuisine, la frontière est mince
Il existe de mauvais mélanges en cuisine, des saveurs ou des textures qui ne vont pas ensemble. L’expérimentation est certes merveilleuse, mais n’est pas Philippe Etchebest qui veut. Un seul mot d’ordre donc : s’en tenir aux combinaisons connues qui fonctionnent bien. Mieux vaut un classique réussi qu’une proposition originale mais immangeable. Quand vous serez bien rodé, vous pourrez vous permettre d’innover et de prendre des libertés ! Si vous prévoyez de concocter un bon repas pour une soirée entre amis, tenez-vous-en aux valeurs sûres. Au risque que le dîner se transforme en soupe à la grimace !
Si toutefois l’improvisation vous tient à cœur, le Répertoire des Saveurs de Niki Segnit vous évitera les associations hasardeuses.
⏩ À découvrir aussi : l’article de Lady Coquillette sur les accords de saveurs.
5 – Une confiance aveugle dans la recette : je rate tous mes plats car je ne goûte pas
On ne le répétera jamais assez, il faut toujours goûter ! Autrement, on avance dans la recette à l’aveuglette sans jamais savoir où on en est. Il est souvent possible de rattraper un loupé en cuisine. Mais pour pouvoir rectifier une préparation, encore faudrait-il savoir quel goût elle a ! Alors munissez-vous d’une cuillère et n’hésitez pas à vérifier régulièrement que tout est OK. Il en va de même pour la cuisson.
Maintenant que vous savez comment éviter les erreurs et devenir un cordon-bleu, vous pouvez vous risquer à mitonner pour votre enfant ! Comptez sur lui pour être très honnête quant à vos progrès… Et souvenez-vous que, pour apprendre à cuisiner, l’essentiel est avant tout d’y mettre du cœur.
« Il n’y a pas de bonne cuisine si au départ elle n’est pas faite par amitié pour celui ou celle à qui elle est destinée. » Paul Bocuse
Amel Bounakdja, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu et corrigé par Jade, tutrice de formation chez FRW.
Sources :