Vous suivez une formation pour vous reconvertir. Tout se déroule pour le mieux, les cours vous plaisent et vous vous épanouissez dans cette nouvelle branche. Seulement, vous devez passer votre examen final dans quelques semaines et c’est la panique ! Apprendre par cœur des informations n’est vraiment pas votre fort. Vous savez que retenir efficacement toutes les leçons accumulées depuis longtemps vous demandera du temps. Le problème, c’est que vous manquez de temps et il vous arrive d’oublier ce que vous avez appris. Vous voulez savoir comment mémoriser facilement et rapidement ? Appliquez les quatre conseils qui suivent pour y parvenir.
1. Réciter pour une mémorisation efficace sur du long terme
Il n’y a pas de secret, pour mémoriser sur le temps long, il faut passer par la récitation, c’est-à-dire, retenir une donnée de façon volontaire. Désolé pour vous, mais une simple relecture ne suffit pas ! Dès le XIXe siècle, le philosophe allemand Hermann Ebbinghauss avait établi une courbe de l’oubli qui permettait de quantifier cette amnésie. Elle montre qu’après une séance de lecture d’une heure :
- 50 à 80 % des informations lues sont oubliées le lendemain ;
- 85 % à 90 % le sont sept jours plus tard ;
- 97 % du texte consulté est tombé dans les oubliettes après un mois.
Le constat est donc sans appel : il faut réciter pour apprendre votre cours, car lire n’est pas assez efficace et le fonctionnement de la mémoire à long terme est capricieux.
Il faut avoir en tête (sans mauvais jeu de mots) quelques bases du fonctionnement neurologique pour comprendre l’intérêt de la récitation. Sachez que le cerveau adulte est composé de 300 000 milliards de connexions entre deux neurones ! Ce chiffre vous impressionne ? Accrochez-vous ! La matière grise d’un enfant de 5 ans en contient environ trois fois plus, soit un million de milliards. Si le nombre de ces connexions diminue avec l’âge, c’est grâce à l’élagage synaptique. Cette action les détruit régulièrement, afin que notre boîte crânienne n’explose pas sous le poids des connaissances accumulées.
Cela ne veut pas dire que l’on devient moins intelligent en vieillissant ! C’est simplement que notre cerveau se spécialise et ne conserve que ce dont il a besoin. En résumé, pour qu’une information soit retenue dans la mémoire à long terme, il faut que vous la récitiez plusieurs fois, afin de contrecarrer l’élagage synaptique.
2. Chercher à comprendre ce que l’on apprend pour bien retenir
L’action volontaire d’apprendre lorsque vous récitez ne suffit pas à retenir facilement. Parfois, vous vous surprenez à oublier certaines parties des leçons de votre formation, alors que vous les aviez apprises par cœur la veille. Vous vous dites alors : « Pourquoi je ne retiens pas ce que j’apprends » ?
« L’oubli est un gigantesque océan sur lequel navigue un seul navire, qui est la mémoire », Amélie Nothomb, Hygiène de l’assassin, 1992
Heureusement, les neurosciences améliorent les apprentissages. Le chercheur Stanislas Dehaene, nous donne ainsi plusieurs conseils dans ses conférences au Collège de France. Il nous préconise entre autres, de chercher à comprendre ce que l’on souhaite retenir. Pour cela rien de plus simple. Vous pouvez :
- Reformuler ce que vous souhaitez apprendre en utilisant des mots différents de votre leçon.
- Expliquer à une tierce personne (ou à votre animal de compagnie s’il est patient) le cours que vous venez de vous réciter.
- Créer une carte mentale, ou bien, si vous êtes à l’aise avec le dessin, illustrer ce que vous essayez de mémoriser.
La reformulation sous toutes ses formes est un exercice très efficace pour vous rendre compte du degré de compréhension de votre leçon.
Vouloir apprendre par cœur est une erreur. Même si elle est plaisante, car elle nous donne le sentiment de retenir rapidement, cette façon de procéder est trompeuse. Votre cerveau ne pourra pas faire de connexions neuronales suffisamment solides, car vous n’avez pas compris ce que vous mémorisez. Gare alors à l’élagage synaptique ! Votre matière grise se dira que ce que vous aviez à retenir n’était pas si important et fera le ménage. Vous serez bon pour recommencer votre récitation le lendemain.
3. Se tester pour mémoriser facilement et rapidement
Stanislas Dehaene préconise également de se tester pour augmenter ses capacités de mémorisation. Les psychologues appellent cela l’effet de récupération en mémoire ou effet de test. Cette technique permet un retour immédiat sur la qualité de notre apprentissage. Vous, ou plus exactement votre cerveau, comprend immédiatement le chemin qu’il a parcouru et celui qu’il lui reste à faire, pour retenir la totalité des contenus souhaités.
Se tester est la meilleure technique de mémorisation et en plus, elle est ludique. Certes, s’évaluer est plus long que de réciter par cœur ce que l’on vient d’apprendre. Toutefois, deux exercices peuvent être rapides à mettre en œuvre et vous permettront une rétention optimale des savoirs :
- Le quiz : il vous est familier, car on le voit dans de nombreux jeux de société ou télévisés. Il vous suffit de poser une question et de proposer deux à quatre réponses différentes. Il peut y avoir une ou plusieurs bonnes solutions.
- La flashcard : moins populaire que le quiz, elle n’en est pas moins redoutable quand on souhaite mémoriser ! Il suffit de couper une feuille d’imprimante en quatre ou six parties égales. À l’avant d’un morceau de papier, vous posez une question et à l’arrière vous notez la réponse qui doit être courte. La flashcard est très utile pour vous réciter une notion, des chiffres, des définitions, etc. Elle sera votre alliée lors de la préparation de votre examen final de formation !
Pour que ces deux techniques fonctionnent, il faut que vous espaciez le moment de la conception de ces outils, du moment de la récitation. Comptez au moins une nuit, deux idéalement.
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4. Espacer les révisions pour bien se souvenir d’une leçon
Dernier élément à prendre en compte quand vous voulez apprendre : l’importance du sommeil. Que fait le cerveau quand on dort ? Vous ne le savez peut-être pas, mais c’est pendant que vous piquez un somme que votre matière grise consolide les apprentissages de la journée. Elle peut même faire des découvertes ! Donc rien de mieux qu’aller dormir pour avoir les idées plus claires au réveil. Ce constat est également valable pour les siestes. C’est pour cette raison qu’il ne faut pas négliger la qualité du sommeil. Elle est importante pour enregistrer votre leçon facilement et rapidement.
C’est pourquoi vous devez espacer vos moments de récitation, afin de laisser votre cerveau ingurgiter et digérer les connaissances acquises durant la nuit. C’est le meilleur moyen de retenir sur du long terme. Exit les révisions de dernière minute ! Au-delà du fait qu’elles ne soient pas fiables, elles ne permettent pas non plus d’encoder des informations dans le temps. Rappelez-vous vos leçons apprises à la va-vite avant un contrôle lorsque vous étiez élève. Cela était peu efficace et surtout, vous aviez presque tout oublié les jours suivants.
Fort de ce constat, il est indispensable que vous programmiez vos révisions, afin de faire un rétro-planning pour l’examen final de votre formation. Vous pouvez :
- créer un calendrier papier ;
- utiliser une application de planification sur votre téléphone ;
- commencer votre Bullet Journal.
Il n’y a pas de fréquence idéale. Dites-vous que plus le volume d’informations à retenir est important, plus vous devez répéter pour enregistrer celui-ci. Au fur et à mesure des semaines, vous devez allonger la durée entre deux sessions de mémorisation sur le même sujet.
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Pauline Delplanque, pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Daphné, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Nicole BOUIN, Enseigner : apports des sciences cognitives, Canopé éditions, 2018.
Dir. HOUDÉ, BORST, Le cerveau et les apprentissages, Nathan, 2018.
La courbe de l’oubli : https://www.pedagogie.ac-nantes.fr/innovation-pedagogique/echanger/la-courbe-de-l-oubli-d-ebbinghaus-1290774.kjsp