Votre n+1 et vous ne venez pas de la même planète ? Vous avez des difficultés à ouvrir le dialogue ? Si la simple perspective du prochain entretien vous désespère, il est temps d’apprendre à manager votre manager. Réellement communiquer avec votre supérieur. Cultiver la bonne entente sans renoncer à vos valeurs. Prendre conscience de la pression hiérarchique qui pèse sur votre chef. Autant de clés pour une meilleure collaboration avec votre boss. Par ici pour des solutions simples et efficaces !

1- Pour mieux collaborer : régler les différends, pas la différence

Prendre conscience de cette altérité

Vous et votre boss avez des manières de fonctionner qui divergent, c’est le principe de l’altérité ! Voici les clés pour communiquer avec les profils qui vous entourent.

La différence entre vous deux n’a pas à être un mur. Pour cela, il suffit de l’observer, et de la comprendre. De nombreux tests de personnalité s’attaquent à cette question, au risque de parfois mettre les individus dans des cases. L’idée est donc d’avoir une vue générale du profil de votre boss, en se concentrant sur la bonne façon de s’adresser à lui et de décrypter son discours.

Le Process Communication Model (PCM) est idéal pour cela : il établit six profils que nous avons tous en nous, chacun étant plus ou moins développé en fonction de notre personnalité.

  • Long story short : on y trouve l’Analyseur, ou Travaillomane*, porté sur le travail, les faits, l’efficacité. Il lui est important de se sentir reconnu pour ses compétences et ses réalisations professionnelles, et communique de manière factuelle et structurée.
  • Le Persévérant attache une grande importance aux valeurs et aux opinions. Il a besoin d’exprimer son avis… et que ses collègues y adhèrent… Il lui est nécessaire d’établir des relations de confiance avec ses collaborateurs.
  • Le Promoteur est dans l’action, la proactivité, la volonté et l’adrénaline. Il souhaite que les choses bougent, avec audace, et vite !
  • À l’inverse, l’Imagineur, ou Rêveur* préfère le calme, la solitude, et davantage d’accompagnement. Il peut être plus long à accomplir ses tâches, mais fait preuve d’inventivité et de minutie.
  • L’Harmoniseur, ou Empathique* adore le contact humain, les accueils chaleureux et la prise en compte de ses émotions. Si vous ne lui dites pas bonjour en arrivant au bureau, vous êtes dans son (gentil) collimateur…
  • Enfin, l’Énergiseur, ou Rebelle*, est spontané et créatif. Sa mission ? Faire le pas de côté innovant.

Les conséquences de ces différences

La façon dont nous communiquons est aussi importante, voire plus importante que le contenu.

Cyril Collignon, président de Kahler Communications (créateur du PCM)

S’adresser à votre n+1 sans respecter sa typologie, c’est ignorer ses besoins et parler dans le vide. Inutile de faire du small talk à votre chef Analyseur, ou de ne débiter que des faits à un Harmoniseur. De même, vous hérisserez le poil de votre manager Promoteur en vous plaignant des embouteillages sur la route, et risquez de déclencher les foudres d’un Persévérant en remettant en question ses principes moraux.

Un peu d’adaptation est donc nécessaire pour réellement se faire comprendre. Cependant, ces efforts ne doivent pas être unilatéraux… « Trust is a two-way street » !

2- Coacher son n+1 : guide de démarrage du subordonné

Remettre un « manuel d’utilisation » à son boss

Votre chef ne peut pas vous comprendre sans un peu d’aide de votre part. C’est à vous de l’amener de votre point A à votre point B, avec finesse.

« Coachez-le » en lui fournissant toutes les informations qu’il lui faut pour bien vous superviser ! Concrètement, cela signifie : réfléchir à vos attentes et préférences, et les exprimer clairement. « J’ai besoin de plus d’autonomie » ou, au contraire, « de plus de suivi, en faisant par exemple un point hebdomadaire ». Une petite dose de management ascendant s’avère souvent utile…

Se mettre d’accord sur vos points de fonctionnement respectifs

Après l’expression, le dialogue concret ! Pour lever toute ambiguïté dans vos échanges, il faut poser un cadre et clarifier les données qui vous sont nécessaires pour fonctionner en toute autonomie.

Il est indispensable d’identifier et de valider vos attentes respectives, de vous mettre d’accord sur les aspects techniques de vos missions. Votre manager, pour s’y retrouver, aura par exemple « besoin de feedbacks réguliers ». Il aura peut-être envie que vous soyez « plus cash » (les profils Promoteur, pour ne pas les nommer). Plus trivial, mais important pour éviter les dissidents : le reporting. Votre chef vous dira : « il me faut des comptes rendus réguliers sur ces indicateurs clés car je dois les transmettre à ma hiérarchie », ou : « j’ai besoin que vous saisissiez sur le logiciel de gestion ». Vous n’aimez pas les CRM ? Votre supérieur non plus ! Plutôt que de le voir comme une « tour de contrôle », rendez-vous compte que le reporting permet de photographier vos performances et de soulever les dysfonctionnements qui vous freinent.

Vous avez listé dans vos envies « challenge et nouveauté » ? Cet article sur l’intrapreneuriat vous donnera des pistes pour des missions épanouissantes.

3- Dire « non » à son boss sans perdre son poste

De l’art de la contestation intelligente

Faire irruption dans le bureau de votre patron pour lui tenir tête ne servira que peu votre cause. Mais comment faire, si, même après avoir appliqué les (merveilleux) conseils précédents, les désaccords persistent ? Voici comment clarifier votre posture.

Si vous avez une bonne raison de dire « non », faites-le, mais avec tact. Défendez votre point de vue en argumentant avec diplomatie. Un « non » sec peut paraître infondé, voire être perçu comme une provocation. Si la décision de votre boss n’est pas totalement en désaccord avec vos convictions, ne fermez pas le débat. Expliquez à quelles conditions vous pourriez dire « oui ». Cela fera davantage bouger les lignes, tout en conservant une bonne entente.

Meet me in the middle : négocier sans se compromettre

À l’issue de l’évaluation annuelle, votre salaire et vos primes ne sont toujours pas à la hauteur de vos attentes. Tout se discute, à condition de formuler ce que vous attendez.

Et si ce que vous propose votre n+1 est vraiment à l’opposé de vos principes ? Avant de démissionner, négociez. Grâce à votre persévérance, la situation pourra être améliorée.

Voici l’exemple d’un DRH obligé d’organiser un plan de licenciement. Aucun DRH ne se lève le matin enthousiasmé de virer ses collègues. Il veut donc démissionner, mais se dit « si je pars, ils trouveront quelqu’un d’autre pour le faire ». Il décide alors de le faire à sa manière : en montant un plan de Sauvegarde de l’emploi (PSE) pour accompagner les salariés. Résultat ? Les employés ont été mieux considérés, et l’image de la marque est préservée.

4- Faire des feedbacks constructifs : la clé pour manager son manager

Faire primer le bon sens (pour les allergiques à la bienveillance)

Pour faire adhérer, il faut savoir mettre les formes.

Si vous voulez un punchingball, inscrivez-vous dans un club de boxe, ça détend. En faisant des retours à votre supérieur, rappelez-vous donc que :

  • Tout comme vous, c’est un être humain, avec ses failles et sa sensibilité ;
  • Qu’un « merci » a plus de valeur que vous ne le pensez.

Les n+1 n’ont pas la tâche facile, et apprécient la gratitude.

Le « bon » feedback est celui qui ouvre le dialogue au lieu de le fermer

Critiquer sans offrir de pistes d’améliorations, cela ne sert à rien. Un manager a besoin de « matière » pour réorienter ses process.

Le but du feedback est de faire changer les choses. En crispant les autres, on empêche la collaboration. La solution ? Donner des solutions, justement. Mettre en commun vos meilleures idées, sortir vos plus jolis post-it…

Besoin d’un coup de pouce pour formuler votre prochain feedback ? Suivez le guide !

5- Prendre conscience des challenges de son chef : solitude et effet sandwich

La solitude du haut de la pyramide : le pouvoir isole

Plus on monte dans l’échelle hiérarchique, plus les interactions sincères se font rares.

A la machine à café, vous pouvez « discuter travail » entre collègues. Par définition, les managers sont moins nombreux. On se dit qu’ils sont là pour prendre soin des équipes, et pas l’inverse. Au sommet de la pyramide, le supérieur a peu d’interlocuteurs à qui se confier. Il est souvent seul face aux challenges, endosse le rôle de « personne-ressource » parfois sans en avoir lui-même. Mettez-vous à sa place. Que feriez-vous ? Peut-être mieux, peut-être moins bien.

Entre l’enclume et le marteau : le manager à cinq pattes

Nous sommes tous le n-1 de quelqu’un…

Votre n+1 doit prendre soin de ses subordonnés, mais doit aussi composer… avec ses supérieurs. Pris en sandwich entre les échelons hiérarchiques, il doit parfois répondre à des attentes contradictoires. Le big boss veut faire plus en moins de temps, les employés n’ont que 24 heures dans une journée. En plus de ces contraintes, les managers doivent être de plus en plus polyvalents. Les organigrammes sont plus horizontaux, les « n+12 » sont rares. Davantage de responsabilités à assumer, en jonglant entre les attentes des uns et des autres…

L’essentiel :

Manager son manager apparaît donc être LA clé pour une meilleure qualité de vie au travail. En « coachant » votre supérieur et en cherchant à le comprendre, la conversation peut réellement être amorcée ! Pour maintenir cette entente sans renoncer à vos convictions, adoptez l’art du bon feedback et celui de dire « non » sans froisser. Enfin, en prenant conscience de la position délicate de votre boss, vous serez totalement équipé.e pour travailler en tandem.

Changer la dynamique avec votre manager est possible. Partagez cet article sur LinkedIn pour inspirer d’autres à faire le premier pas.

Estelle Paruta, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Anne Le Tarnec, tutrice de formation chez FRW.

 

*Les termes suivis d’un astérisque correspondent aux anciennes dénominations des profils de la PCM.

 

Sources :

Les Nouveaux Travailleurs – Manager son manager pour se sentir mieux au travail – Publié par Julien Godefroy, date non spécifiée

https://lesnouveauxtravailleurs.fr/manager-son-manager/#:~:text=Manager%20son%20manager%2C%20c%27est%20comprendre%20que%20mettre%20en%20œuvre,fasse%20constamment%20le%20premier%20pas.

 

Cadremploi – Manager son manager – Mis à jour le 6 octobre 2022 par Fleur Chrétien

https://www.cadremploi.fr/editorial/conseils/conseils-carriere/detail/article/manager-son-manager.html

 

Welcome To The Jungle – Le « manager à cinq pattes » est-il devenu la norme ? – Publié le 20 décembre 2022 par Florence Boulenger

https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/manager-cinq-pattes-norme?q=bd13f9a44f4a47b3b54e237f7f46e420&o=7969

 

Welcome To The Jungle – Relation manager/managé : votre boss a plus besoin de vous que vous ne l’imaginez ! – Publié le 5 juin 2023 par Laeticia Vitaud

https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/manager-salarie-besoin-operationnel?q=bd13f9a44f4a47b3b54e237f7f46e420&o=8518