Préparer sa retraite de freelance reste un sujet souvent flou pour de nombreux travailleurs, qu’ils soient micro-entrepreneurs ou exerçant sous un autre statut. Est-ce votre cas ? Entre la complexité du système, le manque d’informations claires, et l’impression que l’heure de la pension est encore bien loin, penser l’avenir n’est pas une mince affaire ! Saisir le régime qui vous concerne, vérifier vos droits, et mettre en place une épargne adaptée sont autant d’étapes clés pour sécuriser son parcours professionnel. Dans cet article, on vous guide pas à pas pour apprivoiser votre retraite, sans jargon ni stress, et surtout sans attendre la dernière minute.

Comprendre le fonctionnement de la retraite des freelances : régimes et validation de trimestres

Ai-je droit à une retraite lorsque je suis indépendant ? Telle est la question que chacun se pose. La réponse est oui ! Comme les salariés, le travailleur freelance doit valider des trimestres pour prétendre à une pension. Cette validation dépend de votre chiffre d’affaires.

Peu importe votre statut juridique, vous cotisez obligatoirement auprès de deux régimes de retraite :

  • la retraite dite « de base » ;
  • la retraite complémentaire.

La différence entre les deux réside principalement dans leur mode de calcul.

Le dispositif de base dépend de trois indicateurs :

  • le salaire versé ou vos revenus professionnels des 25 meilleures années ;
  • le taux de liquidation de la retraite (rapport entre le nombre de trimestres validés et le nombre de trimestres requis pour obtenir une retraite à taux plein) ;
  • le nombre de trimestres validés.

Lorsque vous déclarez votre chiffre d’affaires, l’Union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (l’Urssaf) prélève un pourcentage sous forme de cotisations : c’est le forfait social. Il se compose de l’assurance vieillesse, maladie, invalidité, formation, etc. Une partie est donc affectée à votre retraite. Mais attention : ce n’est pas parce que vous cotisez que vous validez des trimestres. En effet, pour obtenir 4 trimestres annuels, il vous faudra déclarer un chiffre d’affaires minimum.

Illustration. En 2024, un micro-entrepreneur (un rédacteur web !) a déclaré 12 100 euros de chiffre d’affaires annuel.

1️⃣ Détermination du forfait global de cotisations. Nous allons multiplier cette somme par le taux de forfait social : 21,2 %.
Nous obtenons la somme de 2 565,20 euros.

2️⃣ Définition du montant des cotisations réservées à sa retraite de base. Il faut multiplier cette somme par 41,80 % (taux de cotisation à la retraite de base) : 2 565,20 x 41,80 % = 1 072,25 euros.

3️⃣ Revenu cotisé 2024. Application du taux de cotisation du régime de retraite de base de l’année concernée sur le montant des cotisations réservées : 1 072,25/17,75 % = 6 040,90 euros.

4️⃣ Fixation du nombre de trimestres cotisés : il devra diviser le montant des revenus cotisés au régime de retraite de base par le Smic horaire au 1er janvier de l’année multiplié par 150, soit 1 782 euros. 6 040,90/1 782 = 3,38 qu’il arrondit à l’entier inférieur : 3.

↪️ Avec un chiffre d’affaires annuel de 12 100 euros, le micro-entrepreneur valide 3 trimestres pour 2024.

💡 Bon à savoir : si vous êtes salarié et exercez une activité d’indépendant en parallèle, vous ne pourrez pas totaliser plus de 4 trimestres par an.

Quant à la retraite complémentaire, il s’agit d’une pension additionnelle calculée sur un système de points. Leur acquisition varie en fonction des cotisations versées et sa valeur du point fluctue chaque année. Comme pour la retraite de base, elle correspond à un pourcentage prélevé sur le montant de vos cotisations sociales (16,50 % pour 2025). Le résultat doit ensuite être divisé par la valeur du point.

Et pour votre parfaite information, depuis le 1er juillet 2024, les taux de cotisations sociales ont évolué en faveur d’une meilleure retraite complémentaire.🎊

👉 À lire aussi : Les droits à retraite du travailleur indépendant : l’essentiel à savoir

Préparer sa retraite de freelance avec les bons outils

Par où devez-vous commencer pour contrôler vos droits actuels et vous projeter dans le futur ?

Vérifier votre situation actuelle

Avant toute chose, rendez-vous sur le portail de l’Assurance retraite. Le site est une mine d’informations. En quelques clics, vous pourrez :

1️⃣ consulter votre relevé de carrière ;

2️⃣ connaître le nombre de trimestres déjà validés ;

3️⃣ simuler le montant de votre pension future.

C’est essentiel pour poser un diagnostic fiable !

Pour la retraite complémentaire et selon vos emplois occupés, plusieurs sites sont à parcourir :

  • si vous avez été ou êtes toujours salarié du secteur privé, l’AGIRC-ARRCO recense vos points ;
  • les indépendants bénéficient d’un régime de retraite complémentaire unique commun, géré par l’Assurance retraite.

Adapter votre statut juridique de freelance si nécessaire

Le statut de micro-entrepreneur est simple et avantageux en début d’activité. Mais il limite vos cotisations, donc votre pension de vieillesse. Si le chiffre d’affaires est en hausse régulière, il peut être pertinent de passer à une entreprise individuelle classique ou une structure telle que l’EURL, l’EIRL ou la SASU.

Ces formes juridiques permettent de mieux maîtriser votre rémunération, de cotiser davantage aux régimes sociaux (notamment pour la retraite), et d’optimiser votre fiscalité en adaptant les charges sociales selon votre stratégie.

Changer de statut, c’est certes plus de comptabilité et de responsabilités, mais cela peut aussi signifier un revenu futur plus décent, voire des droits sociaux renforcés (meilleure couverture en cas de maladie, invalidité, etc.). Lorsque votre activité atteint un nouveau palier, cette transition est à envisager sérieusement afin d’aligner vos efforts professionnels avec une protection sociale à la hauteur de vos ambitions.

Une fois le régime maximisé et les cotisations alignées, vous pouvez aller plus loin : renforcer votre revenu d’après par la construction d’un véritable capital. Voici comment.

Compléter sa pension de vieillesse avec des solutions additionnelles : PER, assurance-vie et investissement immobilier

Vous rêvez de vous exiler en Grèce pour votre retraite, mais ce que vous cotisez n’est pas suffisant ? Ou vous souhaitez une vie paisible non loin de votre entourage, mais là encore, les comptes ne sont pas bons ? Cessez de procrastiner et étudiez les solutions suivantes.

La plus belle retraite a besoin de plaisirs. – Jacques Delille

Le Plan d’épargne retraite (PER) : un allié fiscal pour capitaliser intelligemment

Le PER s’impose aujourd’hui comme le produit phare pour préparer sa retraite. Ouvert aux indépendants, ce produit d’épargne à long terme permet de verser des sommes régulièrement (ou ponctuellement). Son atout majeur ? Les montants investis sont déductibles de votre revenu imposable, dans certaines limites. Les fonds sont bloqués jusqu’à l’âge légal de départ à la retraite, sauf exceptions prévues (l’achat de votre résidence principale ou en cas de coup dur : invalidité, fin de droits au chômage…).

À la sortie, vous avez le choix entre une rente viagère, un capital en une ou plusieurs fois, voire un mélange des deux. Cet outil stratégique s’avère particulièrement adapté aux freelances qui cherchent à optimiser leur épargne retraite avec une visibilité claire sur leur fiscalité. Le PER mérite d’être étudié sérieusement, d’autant que son ouverture est facile auprès de banques, d’assureurs ou même de courtiers en ligne.

L’assurance-vie : de la souplesse et du rendement pour votre avenir

Moins rigide que le PER, l’assurance-vie permet d’épargner librement, avec une fiscalité très avantageuse au bout de huit ans.

Ce placement offre également une grande diversité de supports. Vous pouvez opter pour des participations sécurisées (fonds en euros) ou plus dynamiques (unités de compte) selon votre profil d’investisseur. Cela nécessite d’adapter votre stratégie en fonction de votre âge, de vos objectifs et de votre tolérance au risque. Grâce à sa souplesse et sa performance, il sert aussi bien à constituer un complément de retraite qu’à financer d’autres projets (achat immobilier, études des enfants, transmission). Pour les freelances à la recherche de liberté, cet outil mérite une attention sérieuse !

L’investissement immobilier : bâtir un patrimoine pour des revenus durables

Acquérir un bien immobilier destiné à la location permet de générer des loyers qui viendront renforcer votre pouvoir d’achat une fois l’activité professionnelle réduite ou arrêtée. Ce placement tangible rassure la plupart des personnes.

Cependant, le foncier locatif demande une vraie réflexion en amont : choix de la propriété, localisation, financement (pourquoi pas acheter entre amis), rentabilité, fiscalité (régime réel, LMNP, Pinel…), mais aussi gestion locative. Ce n’est pas un investissement passif à 100 %, mais il peut s’avérer très rémunérateur dans le temps. En bonus : vous constituez un patrimoine transmissible, qui peut servir autant d’actif de repli ou de résidence secondaire dans le futur. Et si vous étiez tentés par la location saisonnière ?

👉 Jetez un œil à notre article  « Tout ce qu’il faut savoir pour créer une location saisonnière de grande capacité en milieu rural en 10 étapes ».

 

Préparer sa retraite en freelance peut sembler lointain ou abstrait. Pourtant, anticiper dès maintenant permet d’assurer son avenir. Le plus important est de faire le premier pas ! Ensuite, la clé réside dans la régularité.

Voici les étapes à ne pas manquer :

✅ comprendre le fonctionnement du régime de retraite des freelances ;
✅ valider ses trimestres chaque année en surveillant son chiffre d’affaires ;
✅ adapter son statut de micro-entrepreneur ;
✅ vérifier périodiquement ses droits sur son espace personnel ;
✅ mettre en place une épargne retraite complémentaire : PER, assurance-vie, immobilier, etc.

Et surtout, rappelez-vous que chaque euro économisé aujourd’hui est un stress en moins demain. Vous avez choisi la liberté en devenant freelance. Offrez-vous aussi la possibilité de vieillir sereinement !

Laïla Bedja, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Clémence, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

L’image mise en avant a été générée par une intelligence artificielle.