Un projet humanitaire qui vole au secours de l’industrie du luxe français. Croyez-vous cela possible ? Une Franco-Tunisienne l’a fait ! Des précisions s’imposent. D’un côté, des réfugiés qui viennent des 4 coins du monde, déracinés, mais porteurs de précieux savoir-faire. De l’autre, un artisanat traditionnel français menacé et un secteur du luxe en recherche de talents. Il s’ensuit une formidable convergence et la naissance d’une initiative novatrice : l’association La Fabrique Nomade pour la formation et l’insertion professionnelle des migrants artisans d’art. La campagne de recrutement des candidats pour 2023 a commencé en septembre 2022. Suivez-moi, je vous raconte cette belle histoire depuis le début !

La Fabrique Nomade : une association pour l’insertion professionnelle des réfugiés artisans d’art

L’idée émerge dans la tête d’Inès Mesmar, en 2015, en pleine crise migratoire. Le sort des réfugiés qui survivent dans des campements à Paris touche la jeune femme. Ethnologue de formation, elle va les rencontrer dans les centres d’aide et d’hébergement et écouter leurs difficultés. Consciente de l’existence de compétences cachées dans l’artisanat parmi eux, elle crée La Fabrique Nomade l’année suivante.

C’est parti ! L’association lance un appel pour des collaborations avec des artistes et artisans d’art français : designers, tailleurs, potiers, bijoutiers, couturiers, etc.

Les objectifs sont multiples :

  • donner une formation à ces hommes et femmes pour qu’ils retrouvent leur métier d’origine et un sens à leur vie ;
  • adapter les savoir-faire traditionnels des migrants au goût du marché français ;
  • valoriser les talents, synonymes d’enrichissement pour leur pays d’accueil.

Viaduc des Arts : formation, boutique de vente et vitrine pour les artisans migrants

L’association se trouve au Viaduc des Arts, dans le XIIe arrondissement de Paris. Elle y propose un cursus complet vers l’excellence et la réinsertion professionnelle des réfugiés artisans d’art.

Le parcours de formation

C’est du — très — sérieux ! Les candidats sélectionnés suivent des cours et une formation pratique en atelier. Ils rencontrent des professionnels de l’artisanat d’art. Un stage dans leur spécialité finalise le cursus de 7 mois, et une soutenance orale devant un jury parachève le tout.

Chaque migrant collabore avec un designer ou un artisan d’art français pour concevoir un objet artistique qui mêle les savoir-faire traditionnels et la création contemporaine. Les collections sont ensuite exposées et mises en vente dans la boutique du Viaduc des Arts. Si vous passez à côté, ne manquez pas la visite !

Une insertion professionnelle pour les migrants — Des talents pour l’artisanat d’art français

Le succès de l’association se résume en quelques chiffres. Les 3/4 des artisans intègrent le marché de l’emploi et plus de 85 % d’entre eux travaillent dans leur spécialité ! La majorité (plus de 75 %) accède à un métier salarié, tandis que le quart restant crée son entreprise.

Les exemples de belles réussites sont nombreux ! En voici une petite sélection :

  • La couturière iranienne Katayon Atayi est embauchée par la maison Christian Dior.
  • La bijoutière vénézuélienne Anna Karina Raga contribue à la réalisation d’une œuvre d’art avec le plasticien Jérémie Gobert pour LVMH.
  • La perlière d’art tibétaine Lhamo Jigme conçoit une collection de vases en verre soufflé avec la designer Caroline Venet.

Aujourd’hui, La Fabrique Nomade est une formidable victoire. Elle redonne une dignité aux réfugiés, tout en leur offrant une visibilité et une meilleure image, car, oui, ces artisans sont une chance pour la France !

Le projet Nomade nous ouvre une véritable fenêtre sur la diversité et la créativité dans notre monde.
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Lila Bouber, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW.

Sources :
La Fabrique nomade. [En ligne] (consulté le 23/09/2022).
❖ PLUYAUD, Louise. Talents d’ailleurs pour ici, Femmes ici et ailleurs, 2022, 48, mars-avril, p 29-45.

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