C’est l’été, il fait chaud, les jardins souffrent de plus en plus de la sécheresse, la faute au réchauffement climatique. Votre pelouse est grillée et votre potager ne donne rien. Ne baissez pas les bras, les végétaux ont besoin de vous. Comment concevoir des espaces verts qui résistent à la canicule ? Comment stocker l’eau de pluie ? Adoptez des pratiques écologiques pour vos extérieurs. Voici 9 conseils plein de bon sens pour prévenir la sécheresse au jardin.

1. Sélectionner des plantes résistantes à la sécheresse

Avec des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, il est peut-être temps de repenser votre jardin pour le rendre plus résistant au stress hydrique. Voici un assortiment de fleurs et de plantes vivaces adaptées aux conditions de plein soleil :

  • Ciste (Cistus) : cet arbuste qui fleurit abondamment d’avril à juillet a besoin de situations chaudes et très ensoleillées.
  • Lavande (Lavandula angustifolia) : c’est une plante rustique, très parfumée, facile à cultiver et qui se développe sans arrosage. Vous ferez un geste pour la biodiversité, les insectes pollinisateurs comme les abeilles en raffolent.
  • Boule azurée (Echinops ritra) : ce beau chardon bleu que l’on retrouve dans les bouquets de fleurs séchées se plaît dans nos jardins. L’Echinops supportera le soleil brûlant.
  • Sauge de Jérusalem (Phlomis fructicosa) : peu exigeante, cette plante méditerranéenne résiste très bien à la sécheresse. Son feuillage duveteux et sa floraison jaune vif offrent des teintes magnifiques en juin et juillet.
  • Hélianthème (Helianthemum nummularium) : ce petit arbrisseau aux fleurs jaunes tolère bien les conditions difficiles. C’est aussi un excellent couvre-sol qui empêche les mauvaises herbes de pousser.

Attention, les plantes adaptées aux climats secs craignent l’humidité, elles aiment un sol drainant où l’eau ne stagne pas.

La ciste, la lavande, la boule azurée, la sauge de Jérusalem et l'hélianthème sont des plantes résistantes à la sécheresse.

La ciste (1), la lavande (2), la boule azurée (3), la sauge de Jérusalem (4) et l’hélianthème (5) sont des plantes résistantes à la sécheresse. Sources : Freepik et Pixabay – Images libres de droit – Lavande : © Céline Bernardin

2. Choisir un mélange de gazon économe en eau

Quand vient l’été, les pelouses jaunissent faute de pluie. L’arrosage est proscrit dans de nombreux départements qui prennent des mesures de restriction des usages de l’eau. La prévention est la meilleure des solutions. Vous trouverez facilement en jardinerie des gazons résistants au manque d’eau, composés en particulier de fétuque élevée. En effet, c’est la championne des graminées anti-sécheresse.

Très résistante, la fétuque élevée supporte la pénurie d’eau, les fortes chaleurs et à l’inverse les excès d’eau. Le piétinement et les maladies ne lui font pas peur. Sachez que son feuillage n’est pas très fin et son installation plutôt lente. C’est pourquoi on préfère l’associer à des espèces comme le ray-grass et la fétuque rouge, la proportion idéale de fétuque élevée se situe entre 40 à 60 % du mélange de semences. Un conseil : semez votre pelouse en automne afin que le système racinaire ait le temps de se développer avant l’été.

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3. Opter pour des légumes sobres ou un potager presque sans arrosage

Des légumes qui poussent sans eau, ça n’existe pas. En effet, l’eau représente 80 % à 90 % de leur poids. Le potager est fragile et dépendant de l’eau, car les plantes qui le composent sont annuelles. Chaque année, nous plantons des tomates ou semons des haricots, leur système racinaire n’a pas le temps de se développer aussi bien qu’une vivace. Cependant, il est possible de trouver des légumes moins gourmands en eau.

Le site Autour du potager a sélectionné 10 légumes et fruits faciles à cultiver sans entretien ni eau, parmi lesquels l’ail, l’échalote, l’oignon, le topinambour ou le poireau perpétuel. De plus, évitez de noyer votre potager. Si vous les arrosez trop, vos végétaux ne se fatiguent pas à aller puiser la ressource en profondeur. Leurs racines restent en surface, et ils sont moins résistants en cas de sécheresse.

4. Planter des arbres et des haies pour bénéficier de l’ombre et de la fraîcheur

Les arbres et les haies sont les meilleurs alliés pour lutter contre la sécheresse au jardin. Lorsque vous emménagez dans une nouvelle maison, plantez des arbres et arbustes le plus tôt possible pour profiter rapidement de leurs bienfaits. Tandis que les arbres procurent de l’ombre, la haie remplit un rôle de coupe-vent en plus de son caractère occultant.

Protégez votre jardin des vents dominants qui ont un effet desséchant. Sachez que les arbres seront aussi bénéfiques pour préserver votre résidence de la chaleur. Le jardin est un ilot de fraicheur, notamment en milieu urbain.

5. Incorporer du compost à la terre pour améliorer la réserve en eau du sol

Savez-vous que vos pelures de carottes sont une arme anti-sécheresse ? Le compostage est surtout connu pour favoriser la fertilité du sol et réduire les déchets. Or le compost est aussi une source privilégiée de matière organique qui booste la réserve d’eau dans le sol. Il fonctionne un peu comme une éponge. Si vous n’avez jamais pratiqué le compostage, pas de panique. Découvrez les étapes indispensables pour bien lancer un compost dans votre jardin.

Le début du printemps est la période la plus propice pour incorporer la matière compostée à votre terre, juste au moment où la nature se réveille. Plus votre sol sera vivant, grâce à des apports de compost réguliers, plus il sera résilient face aux sécheresses répétées. Vous n’allez plus regarder vos pelures de carottes de la même façon.

6. Biner le sol pour favoriser l’absorption et l’infiltration de l’eau

Un orage éclate enfin pour apporter de l’eau salvatrice pour votre jardin. Mais le sol est tellement dur et asséché que l’eau s’écoule et ne s’infiltre pas dans la terre. Prenez donc le temps de passer un coup de binette dans les zones dépourvues de paillage.

« Un binage vaut deux arrosages ».

Peut-être avez-vous déjà entendu cette expression pleine de bon sens ? En cassant la croute de terre superficielle, vous favorisez la pénétration de l’eau de pluie.

7. Appliquer du paillage au sol pour prévenir la sécheresse au jardin

Le paillage ou paillis est une couche superficielle que l’on étend sur le sol pour maintenir la fraîcheur ou éviter le développement des mauvaises herbes. Il agit comme une barrière physique qui limite l’évapotranspiration et protège contre le vent qui assèche la terre. Le paillage est facile à mettre en œuvre, bon marché et redoutablement efficace pour économiser l’eau.

La solution la plus écologique est d’utiliser ce qui se trouve déjà dans votre jardin : les résidus de tonte ou bien des feuilles mortes. Si c’est insuffisant, vous aurez l’embarras du choix dans le commerce : paille, anas de lin, écorces de pin ou de fèves de cacao, cosses de sarrasin, paillis ou feutre de chanvre.

Le paillage tels que les anas de lin permettent de faire des économies d'eau au jardin.

Les anas de lin déposés en couche sur le sol du potager limitent l’évaporation de l’eau. Ils permettent de lutter contre la sécheresse au jardin. © Céline Bernardin

8. Installer des poteries d’arrosage Ollas écologiques en terre cuite

Ces dernières années, la technique de la poterie enterrée dans le sol fait parler d’elle, et c’est tant mieux. Les sécheresses répétées et le développement de l’apprentissage de la permaculture ont remis au goût du jour cette technique des arroseurs autonomes vieille comme le monde. Enfouies dans le potager, les ollas ou oyas sont des jattes d’argile poreuses qui laissent passer l’eau dans la terre par capillarité. Vous pouvez acheter ces jarres toutes faites ou bien les fabriquer vous-mêmes.

Un simple pot de fleurs en argile recouvert d’une assiette peut aussi faire l’affaire. Au préalable, bouchez hermétiquement le trou au fond du pot afin que l’eau ne s’échappe pas.

💧 En savoir plus sur les poteries d’irrigation

Un pot de fleurs en argile enterré dans le sol alimente les légumes en eau par capillarité.

Un pot en argile enterré dans votre potager préalablement bouché apportera de l’eau à vos légumes par capillarité.
© Grasset – L’univers de notre jardin – Edition de 1967

9. Stocker l’eau de pluie grâce à un récupérateur

Le réchauffement climatique amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes. Les sécheresses sont plus longues et intenses et les orages plus fréquents. La récupération de l’eau de pluie au moment où elle est disponible est une solution simple et peu coûteuse. L’eau pluviale est parfaite pour arroser le jardin, vous économiserez ainsi d’importants volumes d’eau potable. Pour choisir votre récupérateur d’eau de pluie, tenez compte de la surface du toit, de la pluviométrie et de vos besoins. Sachez que de très nombreuses collectivités donnent des aides pour l’achat de récupérateurs.

Le jardin résistant à la sécheresse est avant tout le fruit de pratiques écoresponsables. Acceptons que certaines plantes meurent à la suite de la sécheresse tandis que d’autres, plus adaptées à votre sol et au manque d’eau, s’épanouissent. Il est temps de changer notre regard sur le jardin. Êtes-vous prêt à mettre une croix sur une belle pelouse verte ?

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Céline Bernardin, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Andrée Halçaren, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Propulvia – Carte des arrêtés de restrictions d’eau

Gerbaud – Articles sur la sécheresse

Guide de mise en œuvre des mesures de restriction des usages de l’eau en période de sécheresse du ministère de la Transition Ecologique

Patrick Mouliane (2016). « Le Truffaut, la nouvelle encyclopédie du jardin ». Larousse.