Vous rêvez d’une aventure hors norme dont vous sortirez grandie, fière et définitivement valeureuse ? D’avoir pour terrain de jeu les paysages désertiques du Maroc du Sud : dunes orangées, savanes d’acacias, steppes arborées, pistes rocailleuses ? Dans cet article, découvrez trois points essentiels pour faire le rallye des gazelles dans les meilleures dispositions. Parce qu’attention ! Le rallye Aïcha des gazelles n’est pas tout à fait une compétition automobile comme les autres. Exclusivement féminine et hors piste, elle se déroule sur neuf jours dans le Sahara, sans vitesse ni GPS. Alors mesdames, sortez vos boussoles, imaginez vos bivouacs à la belle étoile, vos journées de conquête hors des sentiers battus, et lisez la suite. Les portes du désert s’ouvrent à vous !
Quel est le but de cette course de navigation 100 % féminine ?
Les règles du jeu
Basé sur un éco-concept original depuis sa création en 1990, le rallye Aïcha des gazelles propose une vision différente de la compétition automobile. Sa victoire ne repose sur aucun critère de vitesse et l’utilisation du GPS étant interdite, c’est la navigation à l’ancienne qui est mise à l’honneur. Une sorte d’encouragement au mouvement slow.
Le but de cette course particulière : trouver un maximum de balises dans le désert en empruntant le hors piste le plus court. Concrètement, les coéquipières doivent lire une carte, utiliser une boussole et comprendre les coordonnées géographiques des différents check-points. À cela s’ajoute la maîtrise de la conduite sur des terrains variés comme les dunes, les plateaux rocheux ou tout autre obstacle naturel.
Et qui dit pneus et Sahara dans le même bac à sable, dit pléthore de techniques à dégainer ! Car entre crevaison et ensablement, le cœur des Gazelles balance à coups de pelles, de crics et d’accélération mesurées. Même si parfois, quelques Berbères surgissent de nulle part pour apporter leur aide avant de disparaître aussitôt, philosophes.
« Un homme pressé est un homme déjà mort » proverbe marocain
Forcément, vu comme ça…
Le défi au féminin
Apparition providentielle ou non, les participantes parcourent plusieurs centaines de kilomètres entre les différents points de contrôle. Elles doivent soigneusement gérer leurs ressources en carburant, en eau et en nourriture sur de longues distances. Chaque journée peut comporter plusieurs étapes avec des campements improvisés lors des marathons de 48 h. La clé du succès résidant, finalement, dans la combinaison de compétences techniques, de stratégie intelligente et de résilience face aux fluctuations du désert.
Deux 4×4 en hors piste dans le Sahara. Source image : Elisabeth Fouché
Pas surprenant que certaines Gazelles reviennent de leur épopée en voulant changer deux trois choses dans leur vie…
Vecteur d’émancipation de la condition féminine, le rallye Aïcha des gazelles permet aux femmes de s’approprier un environnement traditionnellement dominé par les hommes. Conduite tout-terrain, mécanique automobile, navigation ou gestion de l’effort dans des conditions difficiles étant encore trop souvent perçues comme des apanages masculins. En brisant les stéréotypes de genre, cette compétition exigeante vise à encourager l’autonomie et la confiance des femmes.
Les concurrentes œuvrent d’ailleurs ensemble pour surmonter les défis quotidiens du rallye. Très vite, c’est le sentiment de sororité qui s’installe entre elles, le dépassement de soi prévalant largement sur la victoire.
Quelles sont les conditions pour faire le rallye des gazelles ?
Être une pilote et une copilote
Le rallye Aicha des gazelles est ouvert aux femmes de plus de 18 ans ayant un permis de conduire valide. Cette rencontre internationale accueille aussi bien des professionnelles que des novices en conduite tout-terrain et en navigation. Sont surtout privilégiés la passion pour les défis, l’esprit d’équipe et la solidarité.
Seul prérequis, être un équipage déjà construit. L’inscription sur le site web officiel de l’événement se fait d’ailleurs à deux coéquipières uniquement.
La course est ouverte à quatre catégories de véhicules :
- le 4×4 tout-terrain / camion tout-terrain ;
- le quad / SSV avec deux quads pour deux équipières ;
- le crossover / crossover hybride ;
- et le e-Gazelle Innovation.
Pas de panique en cas d’indécision ! Voici quelques infos sur les avantages et inconvénients de la mobilité électrique.
Les 4×4 sont souvent privilégiés pour leur capacité à affronter des terrains difficiles. Les crossover, quant à eux, combinent les caractéristiques des SUV et des voitures traditionnelles.
Départ des différents véhicules en plein désert. Source image : Elisabeth Fouché
Les pilotes peuvent obtenir des conseils sur leur choix de véhicule en fonction du parcours prévu lors de leur compétition. Les étapes pouvant légèrement varier d’une année à l’autre. Une vérification technique s’assurant qu’il répond aux normes de sécurité et de performance établies par l’organisation a lieu en amont de la course.
Anticiper le tout-terrain
On ne naît pas Gazelle, on le devient. Les participantes novices ont l’obligation de suivre des formations d’entraînement en navigation et en conduite tout-terrain. Les pilotes et copilotes peuvent inverser les rôles durant la course. Des réunions d’information en visio avec les organisateurs permettent d’échanger autour de l’édition en cours.
L’aventure impliquant des défis physiques, mentaux, logistiques et techniques, il est impératif de s’y préparer sérieusement. Les sédentaires accomplies auront tout intérêt, par exemple, à s’engager dans un programme d’activité physique. Plus globalement, anticiper mentalement l’épreuve favorisera concentration et résilience, deux atouts majeurs pour s’épanouir pleinement lors de cette compétition.
Le soleil se lève sur un désert de roche. Source image : Elisabeth Fouché
Enfin, les mille et un détails liés à l’organisation des équipements et du ravitaillement ne s’improviseront pas du jour au lendemain :
- tente pop-up et sac de couchage avec matelas intégré propices aux fréquents changements de bivouacs ;
- lampe frontale indispensable aux déplacements de nuit ;
- vêtements adaptés aux amplitudes de température et aux conditions du désert ;
- chaussures de trek montantes pour éviter les bains de pieds sableux ;
- matériels obligatoires liés à la mécanique et à la navigation ;
- trousse à pharmacie avec crème solaire, pompe anti-venin, etc.
Une façon originale de se familiariser avec le camping sauvage.
Quel est le budget nécessaire pour devenir Gazelle ?
Principaux postes de dépenses à budgétiser
- Les frais d’inscription oscillent entre 14 790 € et 15 370 € en fonction de la catégorie de véhicule choisie.
- La location d’un véhicule tout-terrain et son assurance varient entre 5 000 € et 8 000 €.
- Compter environ 700 € par personne et par jour pour les deux stages de navigation et de conduite tout-terrain.
- Pour se rendre au départ de la course, les équipages ont plusieurs options qui dépendent de leur lieu d’origine. Le plus gros du convoi se retrouve à Sète pour régler les détails administratifs et prendre le bateau jusqu’à Tanger. Deux jours de route sont ensuite nécessaires pour rejoindre les portes du désert. L’aller-retour entre la France et le Maroc comprend donc 1 200 € de transfert en bateau, 800 € de carburant et 600 € d’hébergement et de restauration.
- Les équipements personnels et de bivouac sont à chiffrer en fonction de ses besoins et préférences. Tente et matelas-duvet pour deux démarrent à partir de 250 €.
- Prévoir enfin 3 000 € pour les matériels de navigation, de sécurité, d’assistance et de mécanique obligatoires.
On peut donc considérer que le budget global de participation au rallye Aïcha des gazelles avoisine les 35 000 €.
⏩ Autre possibilité plus économique, découvrir la France à pied.
Stratégies pour financer sa participation au rallye
Heureusement, il existe diverses options pour faire le rallye des gazelles sans s’endetter sur plusieurs générations. L’essentiel étant de créer un plan de financement solide, de monter un dossier argumenté et de commencer tôt son processus de recherche de fonds. Présenter son projet de manière professionnelle et être créative dans son approche maximisent les chances de succès.
Voici quatre pistes de financement participatif :
- Les sponsors peuvent être des entreprises locales, des partenaires commerciaux ou des marques. Leur intérêt réside dans la visibilité que leur offre la participation de leur logo ou nom à l’événement. Leur proposer un plan de communication multicanal devrait les séduire.
- Le crowdfunding utilise des plateformes en ligne. À vous de solliciter des contributions de la part d’amis, de la famille et de personnes fans de rallye ou de sport automobile.
- L’organisation d’événements de collecte de fonds permet de mobiliser la communauté autour de son apport lors d’une activité. Soirée, garden-party, exposition, l’imagination est la seule limite.
- La demande de subventions et bourses est aussi à explorer. Elles sont généralement offertes par des organisations, des fondations, ou même des institutions locales susceptibles de soutenir des projets sportifs.
Vous l’aurez compris, on ne s’embarque pas dans le rallye Aïcha des gazelles à la légère ! En revanche, on en revient délestée du superflu, plus connectée que jamais à l’essentiel et bouleversée à vie. Une aventure à tenter avec la meilleure de vos meilleures amies !
⏩ Lire aussi : voyager seule quand on est une femme
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SOURCES :
https://www.coeurdegazelles.org/
https://www.rallyeaichadesgazelles.com/
Reporter en 2011 sur le rallye des gazelles
Elisabeth Fouché pour e-Writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Périne, tuteur de formation chez FRW.
