« La sobriété est une option heureuse, qui produit une vie allégée, tranquille et libre. » Pierre Rabhi
Cette citation s’inscrit parfaitement dans la vision d’une cosmétique bio et écoresponsable défendue par Julien Kaibeck. Son association, l’AISBL Slow Cosmétique, a été créée en 2012 et soutient plus de 300 marques labellisées Slow Cosmétique. Elle milite pour une beauté naturelle et engagée en encourageant les consommateurs à choisir une routine bien-être plus écologique. Alors, comment prendre soin de soi au naturel et adopter une routine Slow Cosmétique ?
1. Apprendre à analyser la composition d’un produit cosmétique
L’un des critères de choix fondamentaux à prendre en compte lorsque l’on souhaite adopter la Slow Cosmétique est la composition des produits. Leur formulation doit être saine : pas de substances controversées ou de perturbateurs endocriniens. Le premier bon réflexe, c’est de chercher le label Slow Cosmétique sur les produits, mais si vous ne le voyez pas, vous pouvez vous fier à deux choses :
- Les labels mentionnés sur le packaging (Ecocert Comos, Cosmébio Cosmos, Nature & Progrès, etc.). Chaque label a son propre cahier des charges certifié par des organismes indépendants et reconnus. Certaines normes sont néanmoins valables pour tous, comme l’interdiction d’utiliser les ingrédients suivants : silicone, huile minérale, OGM ou encore parfums et colorants de synthèse.
- La liste INCI (International Nomenclature of Cosmetics Ingredients) indiquée au dos de l’emballage. Elle est obligatoire depuis 1999 et doit énumérer l’ensemble des ingrédients qui composent la formule cosmétique.
Oui, mais voilà… La longueur de la liste et le grand nombre de labels peuvent en décourager plus d’un ! C’est pourquoi des sites internet et des applications mobiles ont été créés pour vous aider dans cette démarche et faciliter le décryptage parfois laborieux des étiquettes de vos contenants. Je vous recommande les sites La Vérité sur les Cosmétiques, Que Choisir, et Inci Beauty qui sont parmi les plus fiables. Le site de l’ADEME a également mis en place un outil pour mieux comprendre les labels et leurs spécificités. Avec le temps, vous composerez une liste de marques de cosmétiques bio et naturels de référence et votre shopping de salle de bain sera un jeu d’enfant, tout en respectant l’environnement.
2. Privilégier les produits de beauté naturels, bruts et multi-usages
Pratiquer la Slow Cosmétique, c’est aussi choisir des produits de beauté naturels, aux matières brutes et que vous pourrez utiliser de multiples façons. En voici quelques exemples :
- L’huile végétale. Choisissez-la bio de préférence, vierge et de première pression à froid. Il en existe une très large gamme, à sélectionner en fonction de vos besoins. L’huile peut servir de démaquillant, de sérum, de crème de jour et de nuit, de soin pour le corps, les cheveux ou encore le contour des yeux… Vous l’aurez compris, s’il y a bien une chose à posséder dans le cadre d’une routine écologique, c’est l’huile végétale.
- Le savon saponifié à froid. Cette technique de fabrication permet de respecter les propriétés des matières premières utilisées et de garder tous leurs bénéfices. Utilisé pour le corps, le visage, les mains et même les cheveux (oui, oui !), ce savon nourrissant et hydratant sera l’allié des peaux de toute votre famille, bébés compris.
- L’eau florale ou hydrolat. Délicate et rafraîchissante, elle sert à la fois de tonique pour le visage, de lotion anti-frisottis pour les cheveux, de brume apaisante pour les fesses de votre bébé et aide même à fixer le maquillage.
- Le gel d’aloe vera, issu de la pulpe de la plante Aloe vera. Il hydrate et coiffe les cheveux, cicatrise les petites brûlures, ou encore purifie et apaise les peaux irritées. Un véritable couteau suisse de la cosmétique bio et naturelle !
Ceci n’est qu’un échantillon, n’hésitez pas à enquêter pour découvrir les merveilles proposées par le monde de la beauté au naturel.
3. Favoriser les marques de cosmétiques locales
Au-delà de la composition et des formules, un autre critère de choix entre en jeu pour passer à la cosmétique slow : la chaîne de production. D’où proviennent les matières premières ? Où et comment sont-elles produites et assemblées ? Quel est le mode de distribution choisi ? Défendre une cosmétique écologique, c’est privilégier les marques locales et décider d’acheter ce qui a été conçu près de chez vous, tout simplement. Mais en quoi le circuit court est-il l’allié de la Slow Cosmétique ?
- Il limite la distance parcourue par la marchandise pour arriver chez vous, et donc son empreinte carbone.
- Il permet de connaître l’ensemble des maillons de la chaîne de production et de s’assurer ainsi de l’éthique de la démarche à tous les niveaux.
- Il soutient un savoir-faire artisanal et dynamise l’économie de proximité.
- Il offre un modèle qui a du sens et dans lequel vous pouvez investir votre argent en toute confiance et transparence.
- Enfin, il favorise une consommation plus raisonnée, plus ancrée dans le réel.
En plus du circuit court, les marques locales plaident généralement un marketing raisonnable, en évitant au maximum les campagnes de promotion saisonnières ou bisannuelles. Favoriser ce type d’entreprises peut s’étendre bien au-delà du monde des cosmétiques !
⏩ Pour en savoir plus sur le circuit court adapté au monde de l’alimentation, découvrez notre article : 4 conseils pour consommer plus local
⏩ Rendez-vous sur le site Slow-cosmetique.com pour y découvrir les produits de plus de 200 artisans labellisés Slow Cosmétique.
4. Réaliser ses propres recettes de cosmétique maison
Attention, roulement de tambours… Pour aller encore plus loin dans la routine beauté naturelle, vous pouvez effectuer vos propres recettes maison ! Pas besoin d’être un expert de laboratoire cosmétique, il vous suffit de choisir les bons ustensiles et les ingrédients adaptés. Le site d’Aroma-Zone est très apprécié par les fans de DIY, n’hésitez pas à y jeter un œil. Attention cependant à ne pas acheter et tester une tonne de produits inutiles ! Gardez en tête qu’une consommation slow valorise la sobriété et la qualité.
Quels sont les inconvénients et avantages de la cosmétique maison ?
Cela demande du temps ! Faire ses propres recettes implique l’apprentissage de techniques et d’ingrédients souvent inconnus. Il est important de se former à leur utilisation et de les manipuler avec précaution. Autre point : l’odeur et la texture d’un produit fait maison peuvent être moins exceptionnelles que celles des formules plus conventionnelles.
Cependant, la cosmétique maison peut devenir addictive ! Elle est moins chère et totalement personnalisable selon vos envies et vos besoins du moment. Activité ludique et relaxante, elle permet de revenir à l’essentiel et de découvrir l’incroyable richesse des matières naturelles et de leurs bienfaits.
Par quoi commencer ?
Il existe des coffrets prêts à l’emploi, très pratiques lorsque l’on débute en cosmétique maison. Ils contiennent tous les ingrédients et ustensiles nécessaires, ainsi qu’une fiche technique pour vous guider lors de l’exécution de votre recette.
Les bases neutres sont également un bon point de départ. Il vous suffit de les personnaliser en choisissant un actif — hydratant, purifiant, adoucissant, etc. — et une ou plusieurs huiles essentielles en fonction de leurs propriétés et des senteurs que vous aimez.
Pour vous lancer, le shampoing solide est un basique de la cosmétique DIY (Do It Yourself) : 6 ingrédients, un peu d’eau, 5 minutes de préparation, 48 heures de repos et le tour est joué ! Alors, c’est parti ?
5. Faire le tri dans sa salle de bain pour atteindre un objectif zéro déchet
Ça y est, vous avez maintenant toutes les clés en main pour passer à l’étape du tri ! L’élaboration d’une routine beauté écologique implique une salle de bain minimaliste et zéro déchet. Pour cela, procédez par étape :
- Choisissez le moment à consacrer pleinement à cette activité et armez-vous de 3 bacs : l’un pour jeter, l’autre pour conserver, le dernier pour donner.
- Rassemblez l’ensemble de vos articles de beauté en un seul endroit et triez-les par catégorie : cheveux, corps, visage, maquillage, etc.
- Analysez ensuite chacun des contenants : leur liste INCI contient-elle des ingrédients controversés ? Sont-ils certifiés, ou non, par certains labels bio ? Sont-ils périmés ? Sont-ils utiles ?
- En fonction de vos réponses : jetez les produits périmés, donnez ceux fermés et inutiles, finissez ceux déjà entamés pour éviter le gaspillage et gardez ceux qui cochent les bonnes cases.
- Constatez enfin le volume total dans les 3 bacs et posez-vous cette question : quels sont mes indispensables ? Faites une liste de vos essentiels, qui sera votre repère lors de vos séances de shopping beauté.
Bravo ! Le tri est un passage difficile, mais cela vous permet de démarrer sereinement votre transition vers un mode de consommation plus écologique. À partir de maintenant, privilégiez les packagings biodégradables, recyclables et durables. Les cosmétiques solides sont une excellente alternative aux emballages classiques. Saviez-vous qu’un shampoing solide représente l’équivalent de 2 bouteilles de 250 ml de shampoing liquide classique ? Diverses solutions existent, à vous de choisir celle qui vous convient le mieux.
Consommer moins, mais mieux pour adopter une routine Slow Cosmétique : ce qu’il faut retenir
Faire le choix d’une routine beauté écoresponsable implique un changement radical de ses habitudes. En lisant cet article, vous avez pu prendre conscience des efforts à fournir et c’est déjà énorme ! Avancez à votre rythme, petit à petit :
- Optez pour une routine simple et minimaliste, basée sur des produits naturels bons pour vous et pour l’environnement.
- Valorisez les marques engagées, soucieuses de leur impact environnemental, telles que les marques labellisées Slow Cosmétique.
- Privilégiez la qualité, plutôt que la quantité, en adoptant une consommation cosmétique raisonnée.
Chaque geste écologique du quotidien à un impact positif sur notre environnement, aussi minime soit-il. Alors n’attendez plus pour adopter une routine Slow Cosmétique !
💡 À lire aussi : notre article sur la tendance slow life et la philosophie suédoise lagom.
Sources :
Le site de l’Association Slow Cosmétique.
Analyser la composition des produits avec INCI Beauty
Le site d’Aroma-Zone
Clotilde Garreau, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Nelly, tutrice de formation chez FRW.
Crédit photo : Shutterstock.