Des chercheurs de l’université de Sydney ont récemment mis en évidence la capacité de certains champignons à décomposer le plastique, et plus précisément le polypropylène. Dans le monde, 60 % des déchets finissent enterrés dans des décharges… Le saviez-vous ? Ce matériau ne se dégrade pas facilement, et ces pratiques entraînent malheureusement une pollution environnementale grandissante. Bonne nouvelle ! Cette découverte offre de nouvelles perspectives pour l’écologie et la préservation de notre planète.

Un protocole de détérioration par Aspergillus terreus et Engyodontium albumdes 

Le polypropylène, de sigle PP, est présent en masse dans notre quotidien et impliqué dans de multiples usages. Pour diversifier leurs échantillons, les scientifiques ont choisi des matériaux PP que l’on retrouve dans divers domaines, tels que l’automobile, l’agroalimentaire, ou encore l’électronique.

Cette approche biologique a été initiée par plusieurs prétraitements (UV, γ-irradiation et traitement thermique) des différents plastiques sélectionnés :

  • granulés (GPP) ;
  • films (FPP) ;
  • films métallisés (MFPP).

Le but ? Rendre cette matière inerte plus sensible aux attaques des micro-organismes, et ainsi obtenir un processus de dégradation fongique plus efficace.

Aspergillus terreus et Engyodontium albumdes ont été désignés pour leur capacité à survivre dans des environnements difficiles, avec peu de nutriments et peu d’humidité. Les champignons ont été incubés en présence de polypropylènes, durant 90 jours. Une fois ce temps écoulé, les résidus récoltés ont été observés et testés, pour mettre en évidence la métabolisation du plastique par ces souches de moisissures.

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Une étude aux résultats encourageants pour la biodégradation du plastique

Cet essai a mis en évidence les effets combinés des techniques de prétraitement, et de la biodétérioration du PP. Les tests ont démontré que ces super champignons ont été capables d’en dégrader plus de 25 %, dans les échantillons. Et cela en seulement 3 mois !

Des changements de morphologie de surface ont aussi été constatés sur les matériaux, incubés avec Aspergillus terreus et Engyodontium albumdes, témoignant cette biodégradabilité. Cet effet synergique des prétraitements associés à la métabolisation fongique est un tremplin important d’un point de vue écologique.

Expérimentée uniquement en laboratoire, la digestion du plastique par des souches de moisissures est d’une grande portée pour le développement industriel. Même si les résultats actuels sont satisfaisants, de futures recherches seront nécessaires. En effet, la compréhension de ces mécanismes de biodégradation et de l’action des enzymes impliquées est indispensable pour projeter l’utilisation de ce processus à plus grande échelle.

Toutefois, à l’heure actuelle, le coût de ces procédés est trop élevé pour les industrialiser. Mais soyons optimistes ! Les futures collaborations entre scientifiques et ingénieurs pourraient aboutir au développement d’entreprises, spécialisées dans les bioréacteurs XXL. Rendez-vous dans quelques années, pour assister à l’essor des champignons mangeurs de plastique !

Maëva YVENAT, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.

Sources :