En France, 6 millions d’enfants mangent à la cantine. La plupart du temps, c’est une nourriture industrielle qui y est servie. Des élus de Romainville en Seine-Saint-Denis ont décidé avec un collectif de parents d’aller à contre-courant des pratiques actuelles et de proposer une cuisine responsable aux enfants de l’école Maryse Bastié. Pour cela, ils ont choisi de favoriser les circuits courts, les produits bruts et biologiques ainsi que le travail de préparation en cuisine.

Une révolution en cuisine initiée par des parents d’élèves

Un collectif à l’origine du projet

Des parents d’élèves de Romainville étaient insatisfaits de la qualité des repas servis à leurs enfants. Ils ont alors créé un collectif « Pas d’usine, on cuisine » pour faire changer les pratiques de la restauration collective. Leur objectif était de proposer une alimentation saine, durable, responsable et bonne. Ce collectif a réussi à convaincre les élus de revoir complètement le mode opératoire d’une des cantines de la ville.

Un changement de pratiques : cuisiner des produits locaux, bruts et frais

Auparavant, les employés de la cantine réchauffaient des barquettes en plastique qui provenaient d’une cuisine centrale. Aujourd’hui, ils ont retrouvé du sens dans leur métier. Ils cuisinent sur place, à proximité des enfants. Ils utilisent uniquement des produits bruts, frais et provenant dans leur grande majorité d’Île-de-France. Une partie des légumes et des fruits est même locavore car elle est cultivée dans la cité maraîchère de Romainville.

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Un projet bon pour la planète, les écoliers et le porte-monnaie

Des repas de meilleure qualité

L’école Maryse Bastié est située dans un quartier populaire de Romainville. Le déjeuner à la cantine est souvent le seul repas de la journée pour ces enfants. Il est donc d’autant plus important que celui-ci soit nutritif. Il comprend moins de protéines animales qu’avant mais plus de protéines végétales, de fibres, de vitamines et d’antioxydants. Les élèves apprécient que ces nouveaux repas aient plus de goût et sentent bon.

Des repas moins chers

A Romainville, cette transformation a permis de baisser d’un euro le prix de chaque repas. En effet, un travail a été réalisé pour réduire de 30 % le gâchis alimentaire. Les déchets sont évalués grâce à un système de bacs différenciés par composants (légumes, féculents, fruits, pain etc.) où les enfants jettent ce qu’ils n’ont pas mangé. Ainsi, le personnel adapte les recettes et les quantités des repas suivants. De plus, les coûts ont également été abaissés en cuisinant des produits bruts et en limitant la quantité de viande.

La cantine de l’école Maryse Bastié propose désormais des repas bio, locaux et faits maison. Ce changement de pratiques a eu un impact positif pour tous : les enfants et les parents sont satisfaits car la nourriture est meilleure, les employés sont plus heureux au travail et enfin, la municipalité a réduit ses coûts. En somme, ce projet nous démontre que la nourriture est un enjeu important de notre société :

A travers l’alimentation on [peut] trouver un nouveau but collectif, porteur de sens, de vie, de joie : que l’ensemble de la planète mange bien, voilà un programme » (Olivier Roellinger, chef triplement étoilé et parrain du collectif « Les pieds dans le plat »).

Si vous aussi vous souhaitez apporter des changements dans la cantine de vos enfants ou soutenir ce type d’action citoyenne, rejoignez le collectif Les pieds dans le plat !

Annabelle Feuillafay pour e-Writers.

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

BIARD, Gérard. Il faut absolument sortir des griffes de l’agrobusiness cette immense responsabilité de nourrir les hommes. Charlie Hebdo du 31 mai 2023.

DA VEGA, Léo. Romainville expérimente la première cantine bio, locale et fait maison francilienne. Les Echos du 4 juin 2023.

Rencontres de Romainville 2023 par le Collectif Les pieds dans le plat.