La réparation est dans l’air du temps : donner une seconde vie aux objets pour préserver nos ressources. Et si on envisageait de réparer les liens entre les humains ? C’est tout l’enjeu de la justice restaurative qui vise à renouer le dialogue entre des victimes et des auteurs d’infractions. Bonne nouvelle : ce dispositif est à l’honneur dans le film Je verrai toujours vos visages. Sortie au cinéma en mars 2023, cette fiction est à la fois sensible et résolument optimiste. On vous dit tout sur cette mesure de justice qui aide à la reconstruction et qui va vous donner envie de courir découvrir ce film !
Comprendre les principes de la justice restaurative : s’écouter et se parler avant tout
La justice restaurative, également appelée « réparatrice » au Québec, est introduite en France en 2014 par Christiane Taubira, alors garde des Sceaux. Après presque 10 ans d’existence, cette pratique, encore méconnue, tend à se développer.
Pour qui et par qui ?
Elle est proposée à des victimes ou des responsables d’infractions, en complément de la justice pénale.
Différentes mesures sont possibles :
- les rencontres directes, entre les victimes et les auteurs ;
- les rencontres indirectes, pour des personnes concernées par des affaires différentes.
Chaque étape de ce processus est encadrée par des professionnels et des bénévoles formés pour communiquer au mieux.
Comment ?
La justice restaurative est une démarche :
- volontaire et confidentielle ;
- supervisée par des médiateurs entraînés ;
- gratuite et sans contrepartie pour les auteurs des faits ;
- révocable à tout moment.
Ce dispositif est proposé avant, pendant ou après un procès, même en l’absence de poursuites.
Pourquoi ?
Cette forme de justice a pour but de réhabiliter le lien social avant tout. Les médiateurs créent un espace sécurisé pour les différents protagonistes de délits. Chacun pourra y déposer ce qu’il n’a pu dire ailleurs, évoquer ses émotions et ses attentes. Les personnes sont responsabilisées en participant pleinement à la démarche, davantage que dans le système judiciaire, axé sur la peine avant tout.
Voir la justice restaurative au cinéma : de vrais bons sentiments
Jeanne Herry, la réalisatrice du film Je verrai toujours vos visages, explore le sujet de manière juste et enthousiaste.
Posons le cadre : on parle bien d’une fiction, avec ses ressorts dramatiques et cinématographiques. Vous allez donc être scotché à votre écran pendant 2 heures, happé par une palette d’acteurs français dont la qualité du jeu est à souligner. Citons Élodie Bouchez, remarquable dans le rôle d’une des médiatrices ou encore Adèle Exarchopoulos, dans celui d’une victime déterminée à avancer.
S’il est question de crimes et de vies brisées, le propos va bien au-delà. Dans une société où la violence s’immisce partout, à quel espoir s’accrocher ? À la force conjointe du dialogue et du collectif, respectueux de la place de chacun. Les nuances du film nous amènent ainsi à croire en la puissance réparatrice des mots.
Sans rien dévoiler de l’intrigue, on peut dire que les personnages sont encouragés à se faire confiance et à avoir moins peur de l’autre. Tout comme le spectateur qui sort du film rempli d’espoir : celui porté par une justice différente, et par l’humanité, tout simplement.
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La justice restaurative met les victimes et les auteurs d’infractions au cœur de leur réparation, en les rendant pleinement responsables. Grâce au film Je verrai toujours vos visages, vous découvrirez cette pratique qui nous questionne bien au-delà du monde judiciaire et nous donne un élan incroyable !
Christine Irabola, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Clémence, tutrice de formation chez FRW.
Sources :
Ministère de la Justice : La justice restaurative
Institut Français pour la Justice Restaurative : justicerestaurative.org
France Inter : Interview de Jeanne Herry