La publicité  nous incite à acheter toujours plus de nouveaux vêtements rendus hautement désirables par la publicité, les réseaux sociaux, les prix très bas, etc. Ce phénomène se nomme la fast-fashion et il a un coût, très élevé pour notre planète et pour les animaux. En 2017, l’Agence nationale de la transition écologique (ADEME) estimait que 100 milliards de vêtements étaient vendus chaque année dans le monde. Nous en achetons deux fois plus qu’il y a 15 ans car nous les jetons et les remplaçons très vite. Ce ne serait pas grave si leur mode de production n’était pas si délétère pour l’environnement. C’est en effet l’une des industries les plus polluantes. Chaque année, l’ADEME estime qu’elle émettrait 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre soit 2 % du total émis par les industries. En 2050, ce secteur pourrait même émettre 26 % des émissions globales si les tendances actuelles de consommation se poursuivent. Le textile est le 3e secteur consommateur d’eau dans le monde, après le blé et le riz et 4 % de l’eau potable disponible dans le monde est utilisée pour produire nos seuls vêtements ! De quoi réfléchir et réagir sans sacrifier à notre passion pour la mode car comme le disait Giorgio Armani « La différence entre le style et la mode est la qualité ». Alors comment s’habiller éco-responsable ?

1. Prendre soin de ses vêtements

Tout d’abord, vous pouvez laver vos vêtements (mais pas trop souvent) avec une lessive écologique (marque écolabel ou recettes de lessives à fabriquer soi-même). Vous privilégierez le mode éco (à 30° C) et vous les ferez sécher à l’air libre plutôt qu’au sèche-linge. De même, apprendre à coudre et à réparer les petits trous et autres boutons perdus permettra de prolonger la vie de vos habits. Enfin, il faudra trier régulièrement vos placards et confier les articles que vous ne voulez plus porter aux associations caritatives et bornes de collecte qui se chargeront de les recycler plutôt que de les jeter à la poubelle.

2. Attendre avant de craquer sur de nouveaux habits

Avant d’acheter cette jupe si désirable, passez en revue ce que vous possédez déjà. Si vous n’y pensez plus le lendemain c’est que vous n’en aviez pas besoin. L’association Zero Waste France propose son défi Rien de neuf. L’objectif ? S’engager à acheter le moins d’objets neufs possible pendant un an. Des dizaines de milliers de personnes ont déjà franchi le cap et un groupe Facebook a été lancé. Pourquoi pas vous ?

3. Privilégier la seconde main

Chaque achat neuf a une empreinte écologique notable due aux produits utilisés pour le fabriquer, à son transport, etc. d’où l’intérêt croissant pour les enseignes de seconde main qui voient le jour, en ligne ou en magasin physique. Avant de courir acheter une robe, une jupe ou des chaussures neuves, pourquoi ne pas d’abord prospecter dans une boutique de seconde main (magasin physique ou virtuel comme Vinted, Troc Vestiaire, etc.) ? Trois avantages :

  1. Tomber sur la pépite que vous ne verrez sur personne d’autre.
  2. Payer beaucoup moins cher.
  3. Limiter l’impact environnemental.

Ceci est surtout vrai dans une boutique physique car acheter sur un site, même d’occasion, engendre une augmentation du bilan carbone due au transport du produit. C’est le meilleur moyen de s’habiller éco-responsable.

4. Bannir les textiles les plus polluants

Oublier le coton

Pour préserver l’environnement, délaissez le coton (sauf le coton bio), faux-ami écolo car sa fabrication nécessite de nombreux pesticides et beaucoup d’eau douce dont la planète commence à manquer par endroits.

Fuir le polyester

Éliminez le polyester (très utilisé par la mode) car il est dépendant de l’industrie pétrochimique et des énergies fossiles. Ces derniers entraînent des émissions de méthane et menacent la biodiversité et la faune locale par le rejet des microparticules plastiques à chaque lavage.

Bannir la laine et le cuir

Essayez aussi d’exclure au maximum la laine et le cuir qui sont synonymes d’élevages intensifs et de maltraitance animale. Leur coût environnemental est très élevé car les produits chimiques utilisés pour teindre la laine causent des gaz à effet de serre au moins 20 fois plus nocifs que le CO2 d’après l’ADEME.

Rejeter le denim délavé

Si vous voulez vraiment vous habiller éco-responsable alors vous devrez vous passer de ce jean en denim délavé si tendance mais qui cause d’importants dommages pulmonaires chez les ouvriers qui le produisent à cause de l’usage du silice mélangé au sable projeté pour le “vieillir”.

Éviter le lyocell et la viscose

Vous délaisserez le lyocell (sauf le label éco-responsable) et la viscose, des fibres artificielles obtenues à partir de ressources naturelles telles que la cellulose de bambou, de soja ou hêtre qui nécessitent beaucoup d’eau et l’utilisation de produits chimiques très toxiques.

Délaisser la soie et le cuir

Passez-vous de la soie (sauf en filière bio) car l’élevage de vers à soie (sériciculture) est une forme d’agriculture (principalement basée en Chine) qui implique souvent l’usage de pesticides et d’engrais (pour la nourriture des chenilles). De plus, la récupération des fils de soie nécessite le plus souvent de tuer les larves de Bombyx mori en les ébouillantant. Enfin, essayez les alternatives au cuir, synonyme de souffrance animale, pour vos chaussures.

5. S’habiller éco-responsable avec des tissus respectueux de l’environnement

Cette petite robe à fleurs hyper tendance, ce hoodie dernier cri ou ce jean vous font de l’œil, vous n’avez pas l’équivalent dans votre penderie et vous ne les trouvez pas en “seconde main” ?

Se fier aux logos et aux marques éthiques

Dans le cas d’un jean, choisissez-le brut, non délavé et non-déchiré, si possible labellisé Écolabel Européen. Dans la mesure du possible, choisissez les produits labellisés, fiez-vous aux logos :

  • Écolabel européen ;
  • Ecocert textil, demeter ;
  • GOTS (Global Organic Textil Standard) ;
  • Bioré ;
  • Oeko-Tex Standard 100.

Choisissez avec soin vos marques :  regardez attentivement les étiquettes et vérifiez d’où viennent les articles. Pour augmenter leurs marges, les marques font produire leurs vêtements dans les pays où les salaires sont les plus bas (Bangladesh, Pakistan, etc.) et la protection sociale quasi inexistante.

Favoriser les fibres recyclées et les fibres naturelles

Privilégiez les fibres recyclées comme la polaire qui est issue du recyclage des polyesters et des bouteilles plastiques. Ou encore mieux, pensez à l’upcycling qui consiste à revaloriser un textile (ou tout autre objet) sans dépenser d’énergie supplémentaire pour déconstruire la matière disponible. Vous pouvez aussi privilégier les matières naturelles, le coton bio, le lin et le chanvre. Ce sont les trois seules fibres naturelles à privilégier, issues de l’agriculture biologique. Enfin, deux alternatives intéressantes sont le cupro, fabriqué à partir de la partie inutilisée de la fleur de coton et le modal dont la production utilise majoritairement la cellulose des hêtres.

 

Dans cette industrie hautement polluante qui est celle de la mode, même s’il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, il existe donc des alternatives pour se faire plaisir car bien s’habiller c’est aussi un moyen de se sentir bien dans sa peau.  Heureusement, un peu de bon sens et le repérage des logos éco-responsables vous permettront de vous parer de beaux atours sans états d’âme.

Geraldine Vignaud, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW

Article relu par Charlotte, tutrice de formation chez FRW

Sources :

Le site de l’ADEME (Agence nationale de la transition écologique) en parle : https://multimedia.ademe.fr/infographies/infographie-mode-qqf/

Le site de Greenpeace en parle :

https://www.greenpeace.fr/comment-opter-pour-une-mode-plus-ethique-et-responsable/