Après l’annonce d’un cancer et le début des traitements, il faut généralement composer avec une nouvelle épreuve : celle de la modification de l’image de soi. Perte des cheveux, sécheresse cutanée, pathologie de l’ongle, douleurs, cicatrices… sont autant d’effets secondaires induits par la chimiothérapie, ou encore par la radiothérapie. À mi-chemin entre le milieu de la beauté et celui de la santé, la socio-esthétique propose une approche non médicalisée pour répondre à ces problématiques. L’objectif de ce soin de support ? Aider à se réconcilier avec le miroir et donner de précieux conseils pour lutter contre les effets indésirables. Comment la pratique de la socio-esthétique pendant le cancer se révèle être un accompagnement précieux pour affronter la maladie ? Où et comment bénéficier de ces soins, qui n’ont rien de superflu ? C’est ce que l’on vous propose de découvrir dans cet article !

Qu’est-ce que la socio-esthétique ?

À priori, ce mot, décomposé, ne vous donne pas plus d’indications que cela. Le mot « esthétique » vous évoque probablement l’univers de la beauté et le mot « socio » , celui du social. Mais que veulent vraiment dire ces deux mots, associés ensemble ?

Définition de la socio-esthétique

Selon le CODES (COurs D’ESthétique à option humanitaire et sociale), école pionnière de cette discipline, la socio-esthétique se définit comme « la pratique professionnelle de soins esthétiques auprès de populations souffrantes et fragilisées par une atteinte à leur intégrité physique (maladie, handicap, vieillesse…), psychique, ou en détresse sociale (chômage, détention…) ».

Ainsi, le champ d’intervention est vaste. Il s’étend du service de cancérologie, à l’accueil pour femmes victimes de violences, en passant par les structures pour personnes en situation de handicap, par exemple.

Cette approche, encore méconnue, occupe pourtant une place toute particulière au sein des équipes pluridisciplinaires. Ni soignantes ni esthéticiennes traditionnelles, ces professionnelles dispensent des soins qui participent à la prise en charge globale du patient. Les interventions sont parfois même prescrites par le personnel de santé. Elles sont bien évidemment adaptées aux pathologies, aux traitements, et aux problématiques des patients ou des bénéficiaires.

Formation de la socio-esthéticienne

Cette pratique ne s’improvise pas ! Il est nécessaire d’être formée à la prise en charge des différentes pathologies afin de garantir la sécurité des personnes. Pour devenir socio-esthéticienne, il faut être titulaire d’au moins un diplôme d’État en esthétique (CAP, BP, BAC PRO ou BTS) et réaliser ensuite un an de formation complémentaire pour se spécialiser. La certification obtenue, pour être reconnue, doit être inscrite au RNCP (Répertoire National des Certifications Professionnelles). Peu d’écoles sont homologuées pour délivrer ce titre officiel.

Socio-esthétique pendant le cancer : quels sont les soins proposés ?

Chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie ou encore chirurgie sont à l’origine de nombreuses modifications corporelles. Afin d’appréhender au mieux l’ensemble de ces changements, la socio-esthéticienne poursuit différents objectifs dans sa pratique.

Préserver la peau et les ongles

Les traitements anticancéreux entraînent de nombreux effets secondaires sur le plan cutané. Sécheresse extrême, éruption cutanée, changement de pigmentation, syndrome mains-pieds… la liste est non exhaustive. Les ongles sont parfois également touchés et deviennent très douloureux. Les interventions consistent à dispenser des soins (du visage, des mains, des pieds…) afin de prévenir et de pallier ces effets indésirables.

Les produits utilisés sont généralement issus de la dermo-cosmétique : ils garantissent une certaine sécurité. Par ailleurs, la professionnelle sensibilise à la connaissance des produits appliqués sur la peau. En effet, il est essentiel de se renseigner sur la formulation des cosmétiques, afin de s’assurer qu’ils ne sont pas contre-indiqués.

Restaurer l’image de soi

La perte des cheveux, des cils ou encore des sourcils est une étape extrêmement difficile dans l’acceptation de la maladie et des traitements. L’objectif est d’aider à mieux vivre avec cette nouvelle image au quotidien. La socio-esthéticienne est notamment formée au maquillage correcteur : elle dispense ainsi des cours d’automaquillage. Au programme ? Trucs et astuces pour créer l’illusion d’avoir encore des cils ou des sourcils, camouflage de rougeurs ou de cicatrices, etc.

Concernant la perte des cheveux, elle explique comment nouer des foulards, dont la couleur est choisie sur mesure pour garantir un effet bonne mine. Enfin, si besoin, elle conseille de prendre contact avec des socio-coiffeuses ou perruquiers, spécialistes formés à l’accompagnement des personnes touchées par le cancer.

Favoriser le bien-être et la relaxation

La fatigue et l’angoisse liées à la maladie et au traitement génèrent beaucoup de stress. Cette approche a également pour vocation d’offrir une bulle de bien-être. Qu’il s’agisse d’un soin du visage ou d’un modelage du corps relaxant, tout est mis en œuvre pour que la personne puisse profiter d’un vrai moment de détente. L’objectif ? Aider à prendre le temps de respirer et à se concentrer sur soi. Certaines socio-esthéticiennes ajoutent même des sons et mélodies à leurs séances afin de faire profiter aux patients des bienfaits de la musique sur la santé. D’autres sont également formées à la sophrologie. Quoi qu’il en soit, leur mission reste la même : prendre soin !

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Où bénéficier de cet accompagnement pendant la maladie ?

Les séances ne se déroulent pas au sein d’instituts de beauté traditionnels. Elles sont, dans la plupart du temps, prises en charge par les structures.

Hôpital de jour et services de cancérologie

Quand cet accompagnement est proposé, le patient peut tout à fait profiter d’une manucure, par exemple, en même temps qu’il reçoit sa chimiothérapie. Dans le cas d’hospitalisations plus longues, la socio-esthéticienne se rend directement dans les chambres pour réaliser les soins.

Associations

Certaines associations offrent ces moments de bien-être aux personnes touchées par le cancer. Les séances se déroulent au sein de leurs locaux, ou parfois, au domicile des patients.

Socio-esthéticienne libérale

Quelques socio-esthéticiennes, en plus d’exercer au sein des structures, se déplacent à domicile. Dans ce cas, le coût est à la charge du patient. Depuis janvier 2019, certaines mutuelles remboursent une partie de ces séances, notamment dans le cadre de parcours en cancérologie.

Quels sont les bienfaits de cette pratique professionnelle ?

Afin d’évaluer l’intérêt de la socio-esthétique pendant le cancer, la Fondation L’Oréal a mené une étude en 2018 : « Regard des Français touchés par le cancer sur les soins onco-esthétiques ». D’après cette enquête, de nombreux patients regrettent de ne pas avoir accès à ces soins. Parmi les personnes ayant bénéficié de cet accompagnement, 97 % le recommanderaient. Ainsi, ils sont 92 % à dire que cette pratique les a aidés à s’évader quelques instants. Ils sont également 92 % à déclarer avoir davantage confiance en eux grâce à ces moments privilégiés. Enfin, 79 % disent mieux accepter les traitements et 75 % déclarent mieux affronter le regard qui est posé sur eux.

Cette approche a non seulement des bienfaits sur les plans esthétique et physique, mais elle accompagne également les patients sur les plans émotionnel et psychologique. Elle permet notamment, quand cela est possible, une meilleure acceptation du traitement et de ses effets secondaires.

 

« Bien au-delà du souci de l’esthétique et de l’apparence, la socio-esthétique participe à la réconciliation du corps et de l’âme. » – Renée Roussière, Fondatrice du CODES

Plus qu’une simple séance de beauté, la pratique de la socio-esthétique pendant le cancer est un accompagnement précieux pour les personnes malades. Qu’il s’agisse de se détendre, de prévenir les effets secondaires, ou encore de se réconcilier avec son image, ce soin de support apporte de nombreux bienfaits. À l’hôpital ou à domicile, cette approche aide à mieux vivre la maladie. Vous connaissez une personne qui pourrait être intéressée par cette pratique professionnelle ? Partagez-lui cet article dès à présent !

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Marie Menel-Mironi pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

https://www.socio-esthetique.fr

https://www.senat.fr

https://www.fondationloreal.com/fr

https://www.afsos.org