33 % des entreprises françaises sont créées par des femmes. Business women, patronnes de TPE/PME, fondatrices d’exploitations ou de commerces : les statistiques des femmes entrepreneures font l’objet de plus en plus d’études. Bonne nouvelle ! Mais qui sont donc ces dirigeantes ? Ces recherches vous intriguent, car vous êtes vous-même cheffe d’entreprise, ou un homologue masculin. Vous désirez comparer vos chiffres ? Vous hésitez à vous lancer et avez besoin de bilans détaillés pour vous décider ? L’entrepreneuriat au féminin évolue rapidement ces dernières années. Découvrez à présent toutes les spécificités de ces femmes d’affaires.

Statistiques des femmes entrepreneures : qui sont-elles vraiment ?

Focus sur l’âge et les régions d’installation des dirigeantes d’entreprises

Bilan encourageant, elles rajeunissent ! Oui, les femmes osent entreprendre de plus en plus jeunes. En 2021, elles sont âgées en moyenne de 42 ans, contre 50 en 2019.

Du point de vue géographique, il existe d’importantes disparités en matière d’entrepreneuriat au féminin. Le grand ouest l’emporte haut la main !

Le trio gagnant pour la France métropolitaine se compose de :

  • la Bretagne en première place ;
  • la Normandie en seconde ;
  • la Nouvelle Aquitaine pour la médaille de bronze.

Toujours en 2021, elles accueillent respectivement 36,3 %, 35,5 % et 35 % de femmes sur l’ensemble des entrepreneurs. Si vous habitez la région Île-de-France, notez que celle-ci arrive en bout de course avec un taux d’à peine 29 % de femmes dirigeantes. C’est pourtant là que se crée la majorité des entreprises, tous sexes confondus.

« Souvent, les femmes entrepreneures sont elles-mêmes leur propre challenge. »
Tory Burch, styliste et milliardaire américaine, fondatrice d’une marque de prêt-à-porter à son nom.

Bilan des professions et statuts préférés de l’entrepreneuriat au féminin

Concernant les secteurs d’activités, savez-vous lesquels ont les faveurs de ces dames ? Voici le classement 2021 :

  • L’industrie de l’habillement et de la fabrication de textile composée de plus de trois-quarts d’entrepreneures féminines.
  • Les autres services personnels, comme par exemple la blanchisserie, la coiffure, les soins de beauté, le funéraire.
  • L’action sociale avec 68 % des entreprises dirigées par des femmes.

Et devinez quelles professions sont les plus boudées ? Celles de l’industrie, de la construction et de la gestion de l’eau arrivent en queue de peloton (avec seulement 6 à 7 % de créatrices d’entreprise).

Du côté des statuts juridiques, les statistiques de la classe féminine sont très variables. Les sociétés civiles et SCI remportent les suffrages avec 40 % de femmes à leur tête. Puis viennent les entreprises individuelles, les SARL et les SAS (avec des pourcentages de 28 à 23 %).

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Réseaux professionnels : qui booste la carrière des femmes ?

Les aides pour les porteuses de projet

Avez-vous entendu parler des Premières, d’Action’elles ou de Force Femmes ? Ces réseaux (mixtes ou non) accompagnent les femmes de manière spécifique. Les récentes recherches montrent qu’ils détectent les freins de l’entrepreneuriat au féminin mieux que les programmes s’adressant aux entrepreneurs sans distinction de sexe.

Peut-être connaissez-vous des femmes qui ont un projet à financer ? Des dispositifs publics allouent des crédits via Pbifrance. C’est vous dire leur poids dans l’économie française ! Grâce à l’État, les working girls peuvent prétendre à des prêts à hauteur de 1,8 milliard d’euros par an. D’autres aides institutionnelles ou privées existent. Voici quelques exemples qui ont émergé face à la féminisation de l’entrepreneuriat : fonds garantie égalité femmes, clubs locaux d’épargne pour les entrepreneures, la plateforme MyAnnona, etc. Malgré tout, 28 % se retrouvent face à des difficultés d’accès au financement.

Quels sont réellement les bénéfices pour les créatrices d’entreprises ? Au sein des incubateurs, les porteuses de projet sont accompagnées dans leur business plan, et peuvent profiter de formations ou de solutions financières. Le réseau peut aller jusqu’à héberger la toute nouvelle entreprise tout au long de sa première année. Si vous aviez peur de vous lancer, c’est plutôt rassurant, non ?

Certains dispositifs se destinent à une catégorie d’entrepreneures particulières : femmes de plus de 45 ans au chômage, ou créatrices d’entreprise en burn out parental. C’est là toute la force de ces réseaux qui allient entrepreneuriat et solidarité.

💡 À lire sur Celles qui Osent : les réseaux de femmes entrepreneuses : qui a osé la première ?

Mains de femme entrepreneure relevant le défi : I can't devient I can.

Une femme entrepreneure relève un défi ! Source : AdobeStock.

 

Les soutiens humains des femmes entrepreneures

En quoi consistent les projets de mentorat en cours d’expérimentation ? Ceux qui ont quelques souvenirs de leur parrain ou marraine à leur arrivée au collège ou en études supérieures savent ce que c’est ! Ces personnes, déjà expérimentées en matière d’entrepreneuriat, prennent sous leur aile une cheffe d’entreprise en devenir. Un exemple, le MOOVJE, pour les entrepreneurs de moins de 30 ans, qui a fait passer de 24 à 36 % le nombre de femmes mentorées ces dernières années.

Il existe par ailleurs des clubs d’entreprises au féminin pour réseauter. Ils offrent de nombreuses opportunités : forums, speed working, ou visites d’exploitations partenaires. Idéal pour prospecter, développer son mindset, ou même échanger des conseils entre femmes entrepreneures !

Données comparées : les femmes à leur compte font-elles mieux que les hommes ?

Les statistiques de l’entrepreneuriat selon le sexe

Certains chiffres restent assez constants. Les femmes créant leur emploi sont plus diplômées que les hommes à leur compte. 40 % obtiennent un niveau master, contre 20 % chez leurs homologues masculins. On retrouve l’inverse concernant les CAP et BEP : 40 % des hommes versus 20 % des femmes. Pas de course aux diplômes, rassurez-vous ! Ce sont les choix de métiers qui expliquent ces résultats. Comme vu précédemment, les secteurs d’activité préférés des femmes nécessitent souvent un fort niveau d’études. Alors que ceux des hommes exigent des formations plus vite professionnalisantes.

Qu’en est-il de leur vision de l’entreprise ? Les projets portés par ces nouvelles actrices de l’économie française se révèlent plus modestes que ceux de leurs pairs. Ils comptabilisent également moins de salariés. Ceci s’explique par le choix du statut de micro-entrepreneur. Les trois quarts des microentreprises féminines sont composés de professions libérales réglementées (activités de santé humaine et juridiques), contre un tiers pour ces messieurs.

Les femmes semblent aussi apporter plus de sens dans la démarche entrepreneuriale. Elles recherchent l’accord avec leurs valeurs et leurs convictions. Par ailleurs, un meilleur équilibre vie personnelle et vie professionnelle est souvent revendiqué. Les fondatrices créent ce qu’elles n’ont pas trouvé sur le marché du salariat. Leur business model est différent de celui proposé par leurs pairs masculins. Il faut de tout pour faire un monde, n’est-ce pas ?

Infographie sur les femmes entrepreneures. Pourcentages, régions, prénoms, statuts juridiques, secteurs d'activités, âge.

Les statistiques des femmes entrepreneures. Source : Infogreffe.

Les clichés du genre

Eh oui, le poids du genre influence encore beaucoup le choix des métiers ! Les activités traditionnellement réservées aux hommes ont encore de la peine à séduire ces dames. Le bâtiment ne recense que 2 % de femmes. Les nouveaux métiers de la livraison en comptent seulement 6 %. La programmation informatique commence à se démarquer avec 14 % de dirigeantes dans les années 2020.

Ceci est moins vrai dans le sens inverse. Les professions dites « féminines » comptabilisent au moins 16 % d’hommes (excepté les soins de beauté). Ce sont surtout des métiers de santé, comme les infirmiers, sages-femmes, psychologues, diététiciens, etc.

Quiz spécial chiffres surprenants

Finis diagrammes et autres camemberts ! Les statistiques des femmes entrepreneures sont pleines de surprises. Saurez-vous répondre à ces questions ?

  • Quel est le pourcentage de femmes à diriger ou co-diriger une start-up dans l’innovation ? Et dans le secteur de la robotique ?
    🔎 10 % dans l’innovation, et 2 % dans la robotique.
  • Qui obtient le plus de résultats positifs de chiffre d’affaires la première année, les hommes ou les femmes ?
    🔎 Les femmes, à 68 % ! Et 59 % de leurs homologues masculins.
  • Quel est le pourcentage de femmes à obtenir des levées de fond ?
    🔎 Ce chiffre ne dépasse pas les 2 %.
  • À combien se chiffre le revenu moyen selon le sexe chez les indépendants ?
    🔎 Pour l’année 2019 : 36 360 euros pour les femmes, versus 46 791 euros en faveur des hommes, soit un écart de 22,3 %. Ce résultat semble proche des constatations d’inégalités de revenu chez les salariés.
  • Quel est l’âge moyen de réussite selon le sexe ?
    🔎 Pas de jaloux ! 42 ans en moyenne pour tout le monde.

Les statistiques des femmes entrepreneures ne cessent d’évoluer positivement. Il reste du chemin à parcourir. Rappelons-nous que les Françaises ont obtenu le droit de travailler sans la permission de leur mari seulement en 1965. Retenons surtout que leur volonté n’est, en aucun cas, de copier le modèle entrepreneurial de leurs congénères masculins. Les femmes cherchent d’abord à construire un monde qui leur convient. Racontez-nous en commentaire votre propre expérience ! Que vous inspirent ces chiffres ?

Stéphanie Mandret, pour e-writers.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Jade, tutrice de formation chez FRW.

Sources :

Infogreffe : les femmes et l’entrepreneuriat

Les échos : les femmes et l’entrepreneuriat

Panorama de la gouvernance

Site du gouvernement : égalité femmes-hommes.