Les situations professionnelles qui nécessitent une prise de parole en public sont nombreuses. Animer un tour de table avec ses collègues, mener une réunion avec ses clients, présenter des résultats à son équipe… Ces exercices d’éloquence impliquent de s’exposer oralement. C’est pourquoi ils sont souvent source d’anxiété. Selon une étude scientifique menée par Ajeng I. N. Rahmawati, professeur à l’université de Java en Indonésie, 75 % de la population mondiale a peur de parler en public ! Nous sommes presque tous glossophobes 😯. Bonne nouvelle : il est possible de mieux gérer le trac en suivant quelques précieux conseils et en appliquant des techniques simples pour gagner en éloquence au travail. Alors, pour éviter de perdre vos moyens à l’oral et parler en public sans stress (sans rougir, sans trembler), découvrez nos 5 conseils. Cette sélection d’exercices et d’astuces a fait ses preuves !

 

1. Construire le contenu de l’allocution en valorisant l’expertise métier

Vous êtes quelqu’un de professionnel. Vous avez des connaissances, des compétences et des savoir-faire en lien avec votre métier. Vous maîtrisez donc le sujet que vous allez aborder devant le public. Vous êtes même la personne la mieux placée pour en parler ! Voilà une première information qu’il faudra rappeler à votre cerveau reptilien avant de « monter sur scène ». Encore faut-il savoir ce que vous voulez dire… Première technique pour diminuer le stress de la prise de parole : construire le contenu de son allocution.

Vous pouvez d’abord réfléchir à votre intention de communication. Quel est votre objectif ? Vous voulez raconter la success-story de votre client historique ? Vous souhaitez informer vos collaborateurs de récentes avancées ? Vous cherchez à convaincre de nouveaux partenaires ? À vous de rassembler la matière la plus pertinente pour votre exposé : informations, données, arguments…

Vous devez ensuite être attentif au fil conducteur de votre présentation et à son vocabulaire. Il doit suivre une logique : être cohérent pour vous et compréhensible pour votre auditoire. Il rassemble les mots-clés de votre message en les structurant. D’ailleurs, vous pouvez reporter ce petit glossaire sur un pense-bête en cas de trou de mémoire. La précision de votre langage doit refléter vos compétences, valoriser votre travail et clarifier votre point de vue. Pensez à toujours utiliser une terminologie adaptée à votre cible.

Maîtriser la trame de son discours, parce qu’on l’a construite et parce qu’on la connaît par cœur, permet de réduire l’appréhension.

 

2. Structurer le support en utilisant des outils logiciels dédiés à la communication

Toute présentation professionnelle s’accompagne aujourd’hui d’un support numérique. Les outils logiciels sont nombreux et offrent différentes possibilités de structuration pour votre intervention orale. Ces applications très intuitives vous aident à hiérarchiser les idées de votre exposé. Elles produisent des supports graphiques esthétiques et professionnels.

Des outils comme PowerPoint ou Prezi sont très usités. Ils présentent deux avantages majeurs. Vous avez la possibilité de faire figurer un fil d’Ariane sur l’écran. C’est une astuce intéressante pour ne pas perdre la logique de votre discours. En plus, c’est un guide confortable pour votre auditoire. Vous pouvez projeter des diapositives accompagnées d’une version annotée, visible par vous uniquement. Effet zen garanti !

Il existe aussi des solutions de communication aux usages plus spécifiques. Par exemple, testez la création d’un nuage de mots. Ce type d’outil offre une vision globale rassurante de votre propos, car tous les mots-clés de votre intervention sont rassemblés en un seul visuel.

vision globale discours

Nuage de mots réalisé avec WordArt.com, par Estelle Dubreil.

Une carte mentale peut aussi avoir de l’intérêt. Elle propose une image synthétique et systémique d’un concept ou d’un problème. Son arborescence détaillée atteste de votre prise de recul sur le sujet que vous traitez. Très confortable pour progresser dans votre présentation, sans rien oublier !

Mais Canva reste probablement l’interface web la plus utilisée. La diversité des ressources prêtes à l’emploi proposées permet à chaque professionnel de disposer du modèle le plus adapté à son besoin. Vous êtes guidé dans la conception de votre support ; serein sur le fond et fier de la forme 🙂.

 

3. Travailler le langage corporel en testant quelques astuces auprès des collègues

Maîtriser votre « body language » est primordial pour communiquer oralement. Suivant la règle des 3V qui s’appuie sur deux études publiées en 1967 par le professeur Albert Mehrabian, 55 % des informations perçues par votre auditoire relèvent de l’attitude physique. Or, votre corps reflète vos appréhensions. Alors, quelle est la meilleure posture pour vous soulager de tous ces « mots » 😉 ?

La plupart du temps, vous communiquez debout face à l’assemblée. Dans ce cas, la position qui apporte le plus grand confort consiste à :

  • écarter les pieds de la largeur de vos hanches ;
  • déverrouiller légèrement les genoux ;
  • rétroverser le bassin vers le bas ;
  • ouvrir les épaules et les baisser ;
  • redresser la tête.

Cette posture est optimale pour votre performance verbale. Elle permet d’ouvrir la cage thoracique et de favoriser la circulation de l’air. L’inspiration et l’expiration sont facilitées, donc apaisées. Bien ancré dans le sol, rien ne peut vous déstabiliser et le public le ressent ! Testez cet exercice auprès de vos collègues préférés, jusqu’à vous sentir à l’aise.

Les mains participent également au message que vous transmettez. Une gestuelle inappropriée parasite vos propos. Collez simplement vos coudes à votre taille et tenez fermement votre crayon aux deux extrémités. Cette astuce limite les tremblements et vous donne la possibilité de pointer les éléments importants de votre support… dès que vous retrouvez votre calme !

Le regard est le point culminant du contact établi avec le public. Inutile de fuir ! Entraînez-vous plutôt à capter l’attention de vos auditeurs. Balayez l’assemblée du regard de haut en bas en suivant la forme d’un W, puis de gauche à droite suivant les rayures horizontales d’une marinière. Tous se sentiront concernés par vos propos, personnellement destinataires de votre message. Là encore vos acolytes peuvent servir de cobayes, c’est sans danger !

 

4. S’entraîner à l’oral en répétant les exercices au bureau pour éviter d’angoisser

Le souffle fait le lien naturel entre le corps et la parole. L’être humain parle sur l’expiration. Donc plus on souffle longtemps, plus on peut s’exprimer durablement sans suffoquer. Il y a un exercice particulièrement efficace pour progresser sur ce point : la sphère expansée. C’est un joli petit objet surprenant qui éveillera la curiosité de vos collègues. Cette boule se déploie et se rétracte au rythme de vos poumons. Vous contrôlez son ralentissement par visualisation. Cela reprend le principe des exercices de cohérence cardiaque. Une respiration profonde et régulière diminue l’angoisse et permet de parler en public sans stress.

Maintenant, il reste à mettre votre souffle d’athlète au service de votre voix ! C’est le vecteur fondamental de la parole. Elle peut être chevrotante, haut perchée (voix de tête) ou sourde (voix de gorge) lorsqu’on a peur. Pour éviter ces désagréments, il faut échauffer les cordes vocales. Un long « Ahhh » prononcé sur l’expiration et répété plusieurs fois permet de réveiller ce muscle ! Exercez votre talent en exagérant la prononciation de toutes les voyelles du français : elles forment un triangle vocalique optimal pour l’articulation. À ce niveau d’entraînement, mieux vaut peut-être fermer la porte de votre bureau !

Un petit point encore pour améliorer l’élocution : ni trop forte, ni trop rapide, ni trop théâtrale. Rien de plus efficace qu’un exercice de lecture à voix haute. Vous trouverez sur le site de la Grande Librairie de nombreuses vidéos conseils d’orateurs aguerris. Décorez votre bureau d’un miroir et lisez devant : l’entraînement sera complet ! Posture, regard, souffle… de quoi rester sans voix 🤭.

 

5. Parler en public sans stress en s’appuyant sur des techniques managériales

C’est au manager d’entreprise que revient la responsabilité de constater les difficultés et de trouver des solutions pérennes au développement harmonieux de la structure qu’il gère. D’où l’idée de reprendre à votre compte 3 catégories de procédés pour agir positivement sur votre anxiété.

Testez l’automotivation. Fixez-vous des objectifs atteignables, réalistes et quantifiables. Menez une analyse réflexive sur votre prestation. Établissez un bilan positif sur 3 aspects et dégagez 3 des axes d’amélioration. C’est constructif et aisé à mobiliser pour la prochaine fois !

Mobilisez les techniques qui favorisent le bien-être en milieu professionnel. Il s’agit d’instaurer des routines quotidiennes pour réduire l’anxiété au travail durablement. Pourquoi ne pas débuter la méditation facilement ? Ou encore tester le yoga du rire ? Nul besoin de grands espaces, votre bureau suffit.

Impulsez une dynamique collective. Vous n’êtes pas seul à vouloir surmonter ces difficultés oratoires. Échangez entre collaborateurs sur les étapes utiles pour bien parler ? Partagez vos meilleures méthodes de gestion du trac ? Endossez le rôle du public pour mieux convaincre ? Les idées pour développer l’entraide et l’écoute ne manquent pas !

 

Voilà ! Vous avez plusieurs solutions pour vous épanouir à l’oral professionnellement dans cet exercice périlleux et briller par votre éloquence en public. Alors, prêt à booster votre confiance et développer votre leadership ?

⏩Pour réviser en accéléré, je vous recommande La Brève du Manager.

« Après l’effort, le réconfort ! »

🎦Pour réviser et s’amuser, je vous conseille le film d’Yvan Attal Le Brio.

 

Estelle Dubreil, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Agathe, tutrice de formation chez FRW.

Sources
L’École Française
Parler en public – Le guide officiel TED, La méthode qui va révolutionner vos prises de paroles, Chris Anderson, Essais Flammarion, 2017.
La parole est un sport de combat, Bertrand Périer, Essais JC Lattès, 2017.