Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est une maladie hormonale qui touche 10 % des femmes en France. Bien souvent méconnue, cette pathologie endocrinienne est cependant très fréquente chez les femmes en âge de procréer. Elle peut devenir handicapante dans la vie quotidienne et parfois entraîner des complications. Les symptômes sont nombreux mais diffèrent d’une femme à l’autre. Est-il difficile d’établir un diagnostic ? Le SOPK peut-il être pris en charge ?

Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques ?

Le SOPK est causé par un déséquilibre hormonal. Le cycle ovarien est coordonné par deux hormones appelées FSH et LH. L’ovulation et les règles sont déclenchées par la variation de leur taux durant le cycle. Le pourcentage de LH est généralement moins important que celui de FSH. Les femmes atteintes de SOPK ne voient pas le taux de ces hormones évoluer au cours du cycle et présentent un taux de LH plus élevé.

Ce phénomène va engendrer une production excessive d’hormones androgènes, particulièrement la testostérone, qui est naturellement présente en grande quantité chez l’homme et de manière infime chez la femme. Ce dérèglement va perturber le cycle menstruel et empêcher l’ovulation. C’est ainsi que l’on retrouve autour des ovaires une multitude de follicules (que l’on pensait autrefois être des kystes) dont le développement a été entravé.

Comment se manifeste le SOPK ?

Le syndrome des ovaires polykystiques se présente par différents signes, légers ou plus sévères, selon chaque femme. Voici les symptômes les plus fréquents :

  • cycles irréguliers, longs (35 à 40 jours), absence de règles (aménorrhée), règles très abondantes (ménorragies) ou saignements entre les règles (métrorragies) ;
  • gonflement et douleurs dans le bas-ventre ;
  • hyperpilosité (la surproduction anormale d’androgènes peut entraîner une pilosité abondante au niveau du visage, du cou, et d’autres parties du corps chez 70 % des femmes atteintes de SOPK) ;
  • alopécie (perte de cheveux) ;
  • acné ;
  • résistance à l’insuline et prise de poids ;
  • infertilité (50 % des femmes souffrant du syndrome des ovaires polykystiques ont des difficultés à tomber enceintes, elle n’est donc pas systématique) ;
  • dépression, anxiété (les personnes atteintes de SOPK sont trois fois plus sensibles au développement d’une dépression et de problèmes d’anxiété) ;
  • complications à long terme (diabète de type 2 causé par l’insulinorésistance, maladies cardiovasculaires, cancer de l’endomètre).

Ces symptômes peuvent se manifester en même temps que les premières règles ou survenir plusieurs années après l’apparition de celles-ci. Ils peuvent devenir de plus en plus visibles au fil du temps, notamment après une prise de poids.

« Le syndrome des ovaires polykystiques souffre d’un retard au diagnostic et d’un manque d’informations. » Michel Pugeat, endocrinologue, dans Le Monde

L’identification de la maladie

La présence de plusieurs de ces symptômes nécessite une consultation chez le gynécologue. Une échographie pelvienne sera pratiquée afin de visualiser les ovaires. Si le volume ovarien est plus conséquent que la moyenne (supérieur à 10 ml) et que l’on identifie de multiples petits follicules, il y a risque de SOPK.

Cependant, cet examen ne suffit pas à diagnostiquer la maladie. Un bilan sanguin sera également réalisé afin d’évaluer le taux d’hormones et de glycémie. Si les résultats montrent une inversion des taux d’hormones FSH/LH, une hyperandrogénie ainsi qu’un taux de glycémie élevé, le diagnostic de la pathologie peut être posé. Le délai entre les premiers symptômes et l’identification de la pathologie est cependant très long, comme l’indique Michel Pugeat, endocrinologue spécialiste du SOPK. Ce retard est causé par la méconnaissance de la maladie.

Quels sont les traitements possibles du syndrome des ovaires polykystiques ?

Actuellement, il n’existe pas de traitement pour guérir le syndrome des ovaires polykystiques. Les symptômes peuvent néanmoins être réduits si l’hygiène de vie est améliorée. Une pilule œstroprogestative est généralement prescrite afin de diminuer le taux d’hormones androgènes et ainsi réguler le cycle, ralentir les problèmes d’hyperpilosité et d’acné.

Si une femme atteinte de SOPK rencontre des problèmes de fertilité, une stimulation de l’ovulation par citrate de clomifène peut lui être proposée. Elle permet une obtention de grossesse chez 35 à 40 % des femmes. En cas d’échec, d’autres traitements comme le drilling ovarien (technique chirurgicale cœlioscopique) ou la fécondation in vitro peuvent être envisagés. Grâce aux progrès de la science, l’espoir de concevoir un enfant ne doit pas être abandonné.

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Comment mieux vivre avec le SOPK ?

Le syndrome des ovaires polykystiques est une pathologie qui peut générer des troubles au niveau de la santé physique mais également psychologique. Afin de freiner au mieux les symptômes et les complications liées au SOPK, il est indispensable d’optimiser son hygiène de vie par une alimentation saine et équilibrée :

  • consommer des aliments riches en fibres, en lipides et en protéines ;
  • réduire le sucre (opter pour des glucides de qualité comme les céréales complètes) ;
  • limiter les produits laitiers ;
  • privilégier les aliments sans gluten pour éviter les inflammations.

Afin d’améliorer les résultats et réduire les symptômes, la prise de compléments alimentaires adaptés peut être combinée à un régime alimentaire sain.

La pratique d’une activité physique aide tout autant à lutter contre les symptômes de la maladie : diminution de l’insulinorésistance, perte de poids, régulation de l’humeur. Le bien-être mental ne doit également pas être négligé. Un accompagnement psychologique peut être nécessaire afin de prévenir les risques de dépression.

Souheila Bouaiche, pour e-Writers
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.
Article relu par Nicolas, tuteur de formation chez FRW.

Sources :

FRANKS, Stephen. The New England Journal of Medicine, 1995, 333, 853-861. Polycystic Ovary Syndrome. (Publié le 28/09/1995).

Hôpitaux universitaires de Genève. Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). (Dernière mise à jour le 30/05/2022).

Inserm. Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Un trouble fréquent, première cause d’infertilité féminine. (Publié le 27/08/2019).

MAVROMATI, Maria et PHILIPPE, Jacques. Revue médicale suisse, 2015, 11, 1242-5. Syndrome des ovaires polykystiques : quoi de neuf ? (Publié le 03/06/2015).