Vous avez envie d’apprendre la méditation Vipassana ? Peut-être vous l’a-t-on recommandé pour apaiser votre esprit ? Ou êtes-vous simplement curieux de découvrir un nouvel art de vivre ? Dans tous les cas, vous êtes au bon endroit. Depuis 2 500 ans, cette technique ancestrale a guidé des milliers de personnes vers la sérénité. Pour en comprendre les fondamentaux et devenir autonome dans sa pratique, un seul moyen : suivre une retraite silencieuse de 10 jours dans un centre spécialisé. Nous vous présentons ici les 5 étapes de cet apprentissage exigeant, qui demande de la motivation et de la discipline pour en tirer tous les bienfaits.

1. S’inscrire dans un centre Vipassana pour s’initier dans les meilleures conditions

La première étape pour apprendre la méditation Vipassana est de s’inscrire à une retraite de 10 jours dans un centre agréé. Depuis la création du premier lieu d’accueil en Inde, le réseau s’est développé dans le monde entier et on peut ainsi assister à des stages près de chez soi.

En France, il existe plusieurs résidences, dont la principale, Dhamma Mahi, se situe en Bourgogne et organise des séjours toute l’année. Si vous aimez voyager, des places sont souvent ouvertes aux étrangers en Inde, au Sri Lanka et en Birmanie.

Lors de ces 10 jours, vous serez nourri et logé (en dortoir ou en chambre individuelle). L’accompagnement par les bénévoles et les équipements des centres permettent d’éviter toute distraction et donc de se concentrer pleinement sur l’apprentissage de la technique.

Les retraites Vipassana sont par ailleurs entièrement gratuites. Elles sont financées par des dons : chacun peut participer en fonction de ses moyens, selon les bénéfices qu’il a ressentis et qu’il aimerait partager avec les prochains élèves.

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2. Lire le Code de discipline en amont de la retraite

Une fois l’inscription validée, vous recevrez des instructions comprenant le Code de discipline Vipassana à respecter pendant toute la retraite. Si certaines règles peuvent paraître strictes, ce règlement permet d’assurer un apprentissage sérieux et efficace.

Le premier principe est celui du « noble silence », c’est-à-dire l’interdiction de toute forme de communication, que ce soit par la parole ou les gestes, avec les autres élèves ou les accompagnateurs. Il est néanmoins toléré de parler au responsable du centre en cas de problème matériel (literie, allergie quelconque, etc.) ainsi qu’à l’enseignant pendant les sessions de questions/réponses prévues chaque jour.

En plus du respect du silence, les stagiaires doivent suivre 5 règles centrales :

  1. S’abstenir de tuer tout être vivant (les repas fournis sont donc entièrement végétariens).
  2. S’abstenir de voler.
  3. S’abstenir de toute activité sexuelle.
  4. S’abstenir de mentir.
  5. S’abstenir de consommer tout produit intoxicant (alcool, drogue, etc.).

D’autres directives complètent le règlement, comme l’interdiction des téléphones portables (pour se déconnecter effectivement du monde extérieur) et de toute forme de distraction (livres, musique, sport, etc.).

La philosophie derrière ce Code de discipline peut être résumée ainsi :

Prenez bien soin de ne gêner personne par vos actes. Ne vous laissez pas distraire par les actes d’autrui.

Le respect de ces principes permet de commencer et suivre la retraite avec le bon état d’esprit. Il faut donc bien prendre conscience de ce que cela implique (surtout si vous n’aimez pas le silence) avant de s’engager dans cet apprentissage exigeant.

3. Suivre l’emploi du temps jour après jour pour apprendre la méditation Vipassana

En parallèle du respect du Code de discipline, tout le monde doit suivre un emploi du temps précis. Le réveil est fixé tous les matins à 4 h et la première session commence à 4 h 30. En tout, les élèves font près de 10 heures de méditation chaque jour, entrecoupées de pauses pour les repas et le repos. La journée se termine par un discours qui reprend ce qui a été appris jusque là et explique les instructions pour le lendemain. Les lumières s’éteignent généralement vers 22 h.

La formation est divisée en deux parties. Pendant les trois premiers jours, les participants se focalisent sur leur respiration. Grâce à ces exercices, l’esprit s’entraîne à se calmer, se concentrer et observer sans jugement ce qui se passe dans le corps. À partir du quatrième jour, la technique Vipassana en elle-même est enseignée puis pratiquée jusqu’à la fin de la retraite.

L’emploi du temps peut paraître dense, avec un volume important d’heures dédiées à la méditation, mais c’est justement cela qui permet aux élèves d’acquérir rapidement un nouveau savoir. L’assiduité est donc essentielle pour progresser.

4. Persévérer dans le « noble silence » malgré les difficultés

Au vu de l’ensemble des règles à suivre, on comprend qu’une retraite Vipassana est une expérience certes unique, mais surtout exigeante. L’apprentissage de cette technique requiert de la discipline et de la persévérance et il n’est pas rare que des élèves abandonnent, souvent au début.

En effet, si certains accueillent avec bonheur le silence et la déconnexion, d’autres en revanche vivent mal les réveils (très) matinaux, les positions assises prolongées et le manque d’interactions sociales. Même en s’étant renseigné à l’avance et préparé psychologiquement, il est fort probable que vous traverserez quelques moments de solitude.

Heureusement, outre la rigueur et la détermination personnelle, certaines astuces permettent de tenir plus sereinement jusqu’à la fin de la retraite. On conseille par exemple de se dégourdir les jambes en marchant lors des pauses pour relâcher les muscles après de longues heures assis. Chaque soir, vous pouvez également soulager votre dos avec des postures de détente de yoga.

Enfin, n’hésitez pas à utiliser ce silence imposé pour faire une véritable introspection et profiter de l’instant présent. Considérez ce moment de déconnexion et de calme comme une parenthèse rare que vous vous offrez, loin du tumulte et du stress du quotidien.

5. Poursuivre l’apprentissage de Vipassana tout au long de sa vie

À la fin de la retraite, vous aurez appris la technique Vipassana. Vous serez alors considéré comme « ancien élève ». Si vous avez pu ressentir les effets positifs et souhaitez continuer dans cette voie, il vous sera recommandé d’y dédier deux heures chaque jour. Seule une pratique quotidienne de la méditation permet de bénéficier sur le long terme de tous les bienfaits de cette dernière.

En parallèle de cette routine, il est conseillé de suivre une retraite de 10 jours chaque année. Pour les plus aguerris, des séjours de 20 jours ou même 30 jours sont parfois proposés. Vous pouvez également être bénévole dans un centre et assister aux sessions collectives, mais sans respecter le « noble silence » et en participant, entre autres, à la préparation et au service des repas.

Enfin, la communauté des anciens élèves organise régulièrement des évènements dans le monde entier, permettant de rejoindre d’autres pratiquants dans une atmosphère silencieuse et bienveillante.

☀️ Vous souhaitez incorporer la méditation dans votre emploi du temps ? Retrouver nos conseils pour une routine matinale efficace.

L’apprentissage de la méditation Vipassana est exigeant, mais une fois votre première retraite terminée, vous n’aurez qu’une envie : continuer à pratiquer ! Les bienfaits de cette technique se ressentent généralement dès les premiers jours et se développent tout au long de la vie. Clarté mentale, régulation des émotions, réduction du stress, augmentation de la productivité : la liste des effets positifs est longue. Vous aurez alors un outil précieux pour affronter les problèmes et cultiver la compassion et la sérénité au quotidien.

Laura Santotide, pour e-Writers

Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Article relu par Charlotte Beydon, tutrice de formation chez FRW

 

Sources :

Site officiel Vipassana

Site du centre français Dhamma Mahi